Momzelle portée par une idée lumineuse


Édition du 08 Février 2014

Momzelle portée par une idée lumineuse


Édition du 08 Février 2014

Christine Poirier-Brotchie prévoit compter sur un réseau de 400 à 450 boutiques d’ici trois ans en Amérique du Nord afin de distribuer ses vêtements pour femmes qui allaitent. PHOTO : GILLES DELISLE

BONUS WEB. Enceinte, Christine Poirier-Brotchie se bricole un chandail qui lui permettra d’allaiter sans avoir à se contorsionner. Quand sa sage-femme voit le vêtement, elle trouve l’idée lumineuse. Momzelle naîtra quelques mois plus tard... peu après la petite Cécile.

Son local de la rue Bélanger, dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie à Montréal, est ouvert au public, mais il sert surtout de bureau à Mme Poirier-Brotchie. « Nous n’avons pas l’intention d’ouvrir d’autres boutiques au nom de Momzelle », explique la jeune femme de 34 ans.

Sa stratégie de distribution repose plutôt sur des boutiques spécialisées indépendantes. Elle en sert 150 actuellement, dont 25 au Québec, 5 aux États-Unis, une dizaine en Europe et les autres dans le reste du Canada.

Même si la PME de trois employés vend présentement autant en ligne que par l’intermédiaire des 150 boutiques, c’est principalement de ces dernières que viendra sa croissance.

Mme Poirier-Brotchie prévoit compter sur un réseau de 400 à 450 boutiques d’ici trois ans en Amérique du Nord. « Nous lancerons en 2014 un soutien-gorge pour l’allaitement. Mais cette pièce de vêtement n’est pas adaptée à la vente en ligne, parce que les femmes doivent l’essayer », explique-t-elle.

Le recrutement de ces nouvelles boutiques se fera essentiellement par la participation de Momzelle à des salons de maternité un peu partout en Amérique du Nord.

En plus d’être présente aux événements qui touchent l’allaitement, Momzelle, dont le chiffre d’affaires dépasse les 500 000 $, mise beaucoup sur les médias sociaux. C’est d’ailleurs la tâche de Sara, employée de la PME et épouse de Vincent Poirier, le frère cadet de Christine et son partenaire à parts égales dans l’entreprise. « Momzelle compte 11 000 fans sur Facebook », précise Mme Poirier-Brotchie.

De la littérature aux affaires

Après avoir obtenu son DEC en soins infirmiers, Mme Poirier-Brotchie obtient un baccalauréat en littérature à l’Université Laval, puis une maîtrise en littérature à l’Université McGill. Elle fait même des études de doctorat à cette université.

Au milieu des années 2000, on la retrouve à Toronto, enceinte. La jeune femme, qui a appris à coudre de sa mère, transforme quelques chandails pour l’allaitement. « Ma sage-femme m’a dit : “Je connais plusieurs femmes qui en voudraient un comme le tien”. »

Dès lors, elle délaisse les ouvrages de fiction pour lire sur le monde des affaires : comment lancer son entreprise, comment faire un plan d’affaires, etc. Elle suit aussi des ateliers sur l’entrepreneuriat. À la même époque, son frère Vincent, un actuaire qui vient de quitter son emploi chez SSQ Assurance, est de passage à Toronto. « Je lui ai demandé s’il voulait se lancer en affaires avec moi et il a accepté », explique Christine Poirier-Brotchie.

C’est ainsi que Momzelle a vu le jour à Toronto, en 2007, avec un financement de 40 000 $ provenant d’un prêt de la Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs, d’un prêt de leurs parents et de leurs propres économies.

R-D dans les toilettes des universités

Pour se familiariser avec le secteur du textile, Mme Poirier-Brotchie s’inscrit à un incubateur spécialisé en mode à Toronto. Elle fait la tournée des usines de couture, rencontre des patronniers, etc.

Puis, Momzelle entre dans sa phase de R-D, qui consiste à se rendre dans les universités et à demander aux passantes si elles veulent essayer quelques échantillons de vêtements d’allaitement dans les toilettes, question de vérifier les tailles.

En 2008, alors qu’elle vit toujours à Toronto, Mme Poirier-Brotchie participe au Salon Maternité Paternité Enfants de Montréal et y déniche d’un coup une dizaine de détaillants indépendants québécois. À la même époque, Momzelle commence à vendre en ligne ses vêtements d’allaitement, dont le prix varie de 40 à 85 $. Puis, en 2011, désireuse de revenir à la maison, la jeune femme ferme ses bureaux de Toronto et déménage à Montréal.

Un rêve

« Gagner le Prix pour l’innovation en cybercommerce de Postes Canada, dans la catégorie Meilleur détaillant multi-canal, pour lequel nous avons été finalistes cette année. » – Christine Poirier-Brotchie

 

NDLR: depuis notre entrevue il y a quelques semaines, Christine Poirier-Brotchie, cofondatrice de Momzelle, a quitté l'entreprise pour entreprendre d'autres projets. La PME est maintenant dirigée par son frère Vincent, cofondateur, et sa femme Sara.

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