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Pour un jeune entrepreneur, le mentorat est une source d'outils et de conseils inestimable. Imaginez, lorsque ce mentorat a lieu sur la scène internationale.
C'est ce que propose depuis deux ans le Réseau M, le service de mentorat de la Fondation de l'entrepreneurship. Jusqu'à maintenant, plus d'une quinzaine de jeunes entrepreneurs de la province ont profité de cette formule, qui permet d'apprivoiser le commerce en Europe.
Pourquoi le Vieux Continent ? «Parce que le Réseau M disposait déjà de partenaires solides en France, en Belgique, en Suisse, au Luxembourg et en Italie», explique Alain Aubut, pdg de la Fondation de l'entrepreneurship.
Pendant une semaine, les entrepreneurs de moins de 35 ans sélectionnés par le réseau M sont dispersés dans l'Hexagone selon le produit qu'ils offrent et leur marché potentiel. En février dernier, la cohorte 2014 a même travaillé de concert avec 150 étudiants au programme de Master de l'INSEEC, une école de commerce française qui a des antennes jusqu'à Chicago. Avant l'arrivée des entrepreneurs en France, les étudiants de l'INSEEC devaient remettre un diagnostic de l'entreprise, une proposition de stratégies destinée au marché français et un programme individualisé des rencontres. «Chaque entrepreneur a été jumelé à deux groupes comptant une dizaine d'étudiants, ce qui rendait l'analyse encore plus complète et soumettait les étudiants à une certaine compétition», souligne M. Aubut.
Avant de partir, les entrepreneurs ont également suivi une session «export 101». «Ils ont rencontré un fiscaliste, du personnel douanier, un banquier, tous des experts avertis qui leur ont appris les ficelles du commerce international. Des informations utiles qui m'auraient empêché assurément de faire des erreurs quand je me suis lancé en affaires il y a 20 ans», indique M. Aubut.
Il est difficile de quantifier le temps gagné par les entrepreneurs grâce à l'initiative de Réseau M. Pour développer ce type de contacts à l'international, il faut parfois un, deux ou trois ans. Certains ne vont même jamais y parvenir, soulève M. Aubut. «Mais cette expérience constitue sans l'ombre d'un doute un accélérateur de performance et de résultats. Parmi la douzaine d'entrepreneurs qui ont participé au voyage de février 2014, plus de la moitié ont récolté des contrats», dit-il.
Des efforts très concrets
Le recrutement pour la cohorte 2015 est prévu en septembre. Le choix des entrepreneurs s'effectuera par analyse de dossiers. Qui a les meilleures chances ? «Particulièrement les entreprises qui sont alignées sur les marchés dont dispose le Québec de l'autre côté de l'Atlantique», signale Alain Aubut.
Lors du dernier voyage, la douzaine d'entrepreneurs étaient issus principalement des secteurs de l'informatique, de la robotique, de l'agroalimentaire, de la mode, de l'industrie textile, de l'environnement et des biotechnologies.
«Il s'agit d'une des plus belles initiatives de la Fondation de l'entrepreneurship. Ce sont des efforts de mentorat très concrets», dit Louis-Jacques Filion, professeur titulaire de la Chaire d'entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier. Le professeur Filion tient à préciser que les entreprises qui bénéficient d'un mentorat présentent généralement de bien meilleures chances de prospérer.
M. Filion fait toutefois remarquer qu'il y a 20 ans, la France était loin derrière le Québec et le Canada en matière d'entrepreneuriat. «Aujourd'hui, dit-il, les Français ont pris beaucoup d'avance sur nous», conclut-il.
