Les mille et une victoires des Confections Stroma


Édition du 28 Février 2015

Les mille et une victoires des Confections Stroma


Édition du 28 Février 2015

Par Matthieu Charest

Roberto, Ralph et Maria De Palma, de Confections Stroma, se sont installés il y a environ deux ans dans un nouvel atelier de 10 000 pieds carrés situé dans le quartier Saint-Michel. [Photo: Martin Flamand]

Les Confections Stroma, de Montréal, avaient toutes les raisons de disparaître. D'une part, le secteur de la fabrication de vêtements québécois s'est étiolé au fil des délocalisations massives vers l'Asie. D'autre part, la PME d'une cinquantaine d'employés a dû en découdre avec une série d'obstacles qui auraient pu la faire sombrer.

Après un départ chaotique, de 1979 à 1984, l'entreprise passe à un cheveu de fermer ses portes. «Nous avions accumulé près de 43 000 $ de dettes, explique la présidente et fondatrice de l'entreprise, Maria De Palma. La marge de crédit de l'entreprise était pleine. Je n'avais pas d'expérience pour gérer l'atelier. On ne savait même pas calculer nos gains et nos pertes.»

À tel point qu'en 1984 elle veut jeter l'éponge. «Je n'en pouvais plus», raconte-t-elle. À bout de souffle, elle utilise sa marge de crédit personnelle pour emmener la famille en Floride. «Je croyais que je n'aurais plus jamais les moyens d'y amener mes enfants», confie-t-elle.

Ce voyage leur a donné le temps de réfléchir. «Quand nous sommes revenus, nous avons approché des ingénieurs pour améliorer nos méthodes de travail», raconte son mari, Ralph De Palma. Ils installent alors un logiciel pour évaluer l'efficacité de leurs employés et de la production. Puis, ils conçoivent des fiches techniques détaillant les méthodes de conception et permettant de déterminer les coûts à l'avance.

Délocalisation et marché noir

Au milieu des années 1990, les quotas de production canadienne disparaissent et l'industrie est délocalisée vers l'Asie. «Ça a presque tué l'industrie, soutient M. De Palma. Le recrutement de la main-d'oeuvre est devenu de plus en plus difficile et l'expertise s'est perdue.»

Au tournant du 21e siècle, les Confections Stroma frôlent la faillite. Encore une fois. «Pour survivre, on acceptait n'importe quels contrats, expliquent les époux. Ça ne payait rien. Mais on gardait toujours espoir que le lendemain, ça irait mieux.»

Peu à peu, la production québécoise, plus rapide, plus flexible et de meilleure qualité, a repris de la vigueur.

Depuis près de deux ans, l'entreprise s'est installée dans un tout nouvel atelier de 10 000 pieds carrés, dans le quartier Saint-Michel. Elle y a investi près de 130 000 $ pour se doter notamment de plateaux de productions hybrides. Elle peut désormais aider aussi bien les designers d'ici, comme la boutique Atelier b. ou Rad Hourani, qui produisent peu d'unités, que d'accepter d'importantes commandes pour d'autres clients, dont Le Château ou Tristan.

Et si le recrutement de la main-d'oeuvre est toujours laborieux, la PME montréalaise a pris les grands moyens. Elle offre de la formation à l'interne, avec le soutien d'Emploi-Québec, et s'emploie à offrir de bonnes conditions de travail : les horaires sont flexibles et les employés ont droit à une prime dès qu'ils atteignent 80 % de leurs objectifs.

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