Le secret de mon succès

Publié le 01/09/2009 à 10:53

Le secret de mon succès

Publié le 01/09/2009 à 10:53

iStock

Crise ou pas crise, les bonnes idées l'emportent toujours.? Voici six portraits d'entrepreneurs qui présentent des créneaux prometteurs pour se lancer à son compte.

LE TERREAU FERTILE DES IDÉES VERTES

Kevin McMahon, directeur général Takt-etik

L'idée

 

 

Aider les organisations à se distinguer grâce au développement durable.

L'occasion d'affaires

Offrir aux organisations des services qui leur permettent de s'adapter à de nouvelles obligations ou à de nouveaux réglements.

C'est plus qu'une mode : le souci de l'environnement est bien ancré. Depuis l'entrée en vigueur de la Loi québécoise sur le développement durable en avril 2006, les organismes publics et les entreprises qui font affaire avec le gouvernement doivent montrer " patte verte " ! Voilà qui ouvre toutes grandes les portes au marché de la consultation environnementale.

Fort d'une formation en gestion à HEC Montréal et d'un diplôme d'études supérieures spécialisées en éco-conseil, Kevin McMahon, 29 ans, a fondé Takt-etik en 2006. C'est encore la seule firme d'éco-conseillers du Canada. Établis à Québec et à Mont-réal, les six conseillers de l'entreprise, dont la moyenne d'âge est de 30 ans, ont accompagné plusieurs organisations sur la voie verte. " Par exemple, la société Ubisoft nous a demandé de les aider à organiser le recyclage de leurs matières résiduelles, dit l'entrepreneur. Nous avons aussi obtenu un contrat avec la Ville de Gatineau pour rendre son secteur de l'approvisionnement plus éco-responsable. "

Le climat économique n'a pas freiné la demande de ces services, d'autant plus que certaines mesures écologiques, notamment l'efficacité énergétique, contribuent à réduire les coûts et à augmenter la rentabilité des entreprises. " C'est notre premier argument de vente ! " dit Kevin McMahon, qui s'est donné pour mission de convaincre les entreprises qu'il y a de l'argent à faire avec le vert !

C'est avant tout le resserrement des réglementations en matière d'environnement qui garantit au secteur de l'éco-conseil un avenir radieux. " Le développement durable est maintenant une condition d'accès au marché extérieur, affirme le jeune éco-conseiller. Les lois européennes et américaines sont de plus en plus strictes. Les entreprises qui remporteront les appels d'offres dans dix ou quinze ans seront celles qui innoveront dans le domaine de l'environnement. En travaillant avec nous, les entreprises s'adaptent à un marché où les préoccupations environnementales prennent de l'importance. "

VÉHICULE PUBLICITAIRE À MISSION INTÉGRÉE

Denis Desjardins, directeur général

Vélo Duo

L'idée

Un véhicule publicitaire qui combine deux missions sociales : l'aide aux aînés et le soutien aux jeunes décrocheurs.

L'occasion d'affaires

Se démarquer et capter l'intérêt grâce à un engagement social authentique.

L'idée qui a germé il y a quatre ans dans la tête de Denis Desjardins, décrocheur alors âgé de 18 ans, comportait deux volets : " Je voulais trouver une façon de briser l'isolement des personnes âgées tout en permettant à de jeunes décrocheurs comme moi d'obtenir un emploi et une bourse pour terminer leurs études secondaires. "

C'est ainsi qu'est né le projet Vélo Duo. Le concept : à bord d'un triporteur de forme ovoïde, sorte de calèche à pédales au look futuriste, de jeunes cyclistes offrent des promenades à des personnes âgées à mobi-lité réduite.

Le plus beau de l'affaire ? C'est gratuit ! Le service est entièrement financé par les publicités affichées sur la coque du vélo. Avec deux si nobles causes sur trois roues, Vélo Duo a convaincu des municipalités et des entreprises d'acheter de l'espace publicitaire. " C'est purement philanthropique, ajoute-t-il. Les organisations projettent une belle image en s'associant à un service comme le nôtre. "

Un peu comme le restaurant Robin des Bois, à Montréal, dont les profits sont versés à des organismes communautaires, le fait d'axer ses activités sur une ou plusieurs causes sociales représente un excellent moyen de s'intégrer à un environnent d'affaires où les notions de " bon citoyen corporatif " et " d'entreprise socialement responsable " gagnent en importance.

Après quatre ans de développement, on peut dire que Vélo Duo est officiellement " sur les roues ". L'entreprise a déjà offert plus de 2 000 balades et elle vient de signer une entente d'affichage publicitaire avec les villes de Saint-Lin, de Verchères et de Lachute. Les retraités des résidences pour personnes âgées de ces municipalités pourront désormais profiter d'une promenade en plein air.

Le rêve de Denis Desjardins : que des vélos-taxis circulent sur toutes les pistes cyclables ! " Au Québec, notre objectif est d'avoir 202 vélos dans 202 villes. À l'heure actuelle, nous avons des demandes de services qui viennent de plus de 600 résidences pour personnes âgées et de plusieurs villes canadiennes. "

SEXY COMME UNE PATATE AU FOUR

Cendrine Poitras, propriétaire

Patate & Ciboulette

L'idée

De la restauration rapide santé et à bon prix.

L'occasion d'affaires

Dans un marché saturé, offrir un produit ou un service différent, méconnu et original pour se démarquer rapidement de la concurrence.

C'était tout un défi. Cendrine Poitras s'est lancée dans l'industrie saturée de la restauration rapide en pleine crise financière, en février dernier, dans le quartier défavorisé d'Hochelaga-Maisonneuve au moyen d'un mets vieux comme le monde : la pomme de terre farcie. Et ça marche ! " L'idée de Patate & Ciboulette m'est venue lors d'un voyage en Grèce, explique Sandrine Poitras, qui a oeuvré dans le domaine de la restauration pendant douze ans. En Europe, les comptoirs qui servent des patates-repas sont hyper populaires. J'ai importé le concept au Québec. " Le côté santé de ces pommes de terre farcies est on ne peut plus tendance. " J'offre un produit différent, peu connu. Bien sûr, la patate est connue et ce que je mets à l'intérieur aussi. Ce qui l'est moins, c'est la combinaison farces et pomme de terre. "

Le fait d'ouvrir son restaurant sur la Promenade Ontario à Montréal, en plein coeur d'un quartier pauvre, a constitué un autre défi. " Le prix de mes patates-repas devait concurrencer celui des patateries du coin, dit Cendrine Poitras. Pour sept dollars, on propose quelque chose de bon et santé, alors qu'on paie souvent le même prix pour du fast-food riche en gras. "

Après quelques mois d'existence seulement, ce nouveau concept de restauration-minute santé commence à avoir ses clients " réguliers ". Le midi, ce sont surtout des travailleurs du quartier qui se laissent tenter par une patate " Tu mexiques " (chili con carne) ou " À thon goût " (thon, olive, cornichon, oignon rouge). Le soir, le petit resto de douze places accueille plutôt les jeunes couples et les familles. " Entre mars et avril, mon chiffre d'affaires a augmenté de 50 % ", dit Cendrine Poitras. D'ici un an, elle espère faire entrer ses patates-repas dans les écoles et les distribuer dans les comptoirs à lunch des épiceries fines. Ouvrir d'autres succursales ou proposer des franchises ? " Pourquoi pas ! "

LA PRODUCTIVITÉ AU CREUX DE LA MAIN

Guy Couture, vice-président

DCE Solutions

L'idée

Former les travailleurs à exploiter au maximum les fonctions de leurs téléphones intelligents.

L'occasion d'affaires

Offrir un produit ou un service qui augmente la productivité des employés d'une organisation.

Le téléphone portable, c'est dépassé. Place aux téléphones intelligents (smartphones) ! L'an dernier, selon la firme de recherche Gartner, 139 millions de ces appareils multimédias (BlackBerry, iPhone) ont été vendus dans le monde. Et si les ventes mondiales de téléphones cellulaires ont reculé de 8,6 % entre 2008 et 2009, celles des smartphones ont connu une croissance de 12,7 %. Désormais, ces appareils aux applications multiples deviennent l'outil de communications principal des travailleurs. Mais comment tirer le maximum de ces petites merveilles ?

DCE Solutions enseigne aux professionnels l'abc des appareils de télécommunication mobile, principalement le BlackBerry. Cette PME, d'abord spécialisée dans la formation en technologies mobiles utilisées dans le secteur de la santé, a décidé en 2004 de diversifier ses activités. Guy Couture, cofondateur de DCE Solutions, explique : " À l'époque, je travaillais aussi chez Microcell (Fido) et je prévoyais l'arrivée des téléphones intelligents. C'est ainsi que l'idée m'est venue ". Depuis, grâce à des cours offerts en salle et sur Internet, DCE Solutions a aidé des centaines de travailleurs à maîtriser tout le potentiel des appareils qu'ils ont entre les mains ! Les employés de plusieurs ministères du gouvernement du Québec, notamment, ainsi que des professionnels de grandes entreprises telles que Bombardier et Transat ont appris à dompter leur BlackBerry. " En facilitant l'adoption de ces appareils, nous accélérons l'autonomie des travailleurs et nous leur permettons de réaliser une économie de temps de 5 à 10 minutes par jour, souligne Guy Couture. De plus, notre service permet de réduire les coûts liés au soutien technique. " Augmenter la productivité des travailleurs est un but recherché lorsque le contexte économique est plus difficile. Voilà pourquoi DCE Solutions n'est pas tellement touchée par la crise.

COMMENT NE PAS DEVENIR UNE GRANDE SURFACE

Line Brunel, propriétaire

MOOV Design

L'idée

Vendre des vêtements de yoga et des maillots de bain faits au Québec, de façon écologique et à un prix comparable à ceux des grandes chaînes.

L'occasion d'affaires

Miser sur les faiblesses des grandes surfaces de vente au détail pour se démarquer en offrant des produits locaux ou exclusifs et un service personnalisé.

Line Brunel, 45 ans, manufacturière et artisane, n'est ni une grande sportive ni une adepte de yoga, mais elle a du flair. " Je savais que le yoga devenait de plus en plus populaire ; j'ai donc commencé à fabriquer des vêtements confortables pour la pratique de cette activité. " Cette designer, qui travaille dans l'industrie du vêtement depuis 25 ans, fêtera au mois d'octobre le troisième anniversaire de sa boutique, MOOV Design. Ce petit magasin de l'avenue Mont-Royal, à Montréal, propose des vêtements de yoga et des maillots de bain pour femmes. Depuis mars dernier, une deuxième boutique MOOV, pour hommes cette fois-ci, a ouvert ses portes sur le boulevard Saint-Laurent.

Au-delà de la niche du vêtement de yoga, Line Brunel se démarque de la concurrence en misant sur la sensibilisation de la clientèle à l'achat local. Tous les vêtements qu'elle vend sont faits au Québec. " Les gens sont contents que les produits viennent d'ici, dit-elle. On me dit souvent : "Je préfère t'encourager plutôt que d'aller ailleurs." "

En étant à la fois manufacturière et détaillante, Line Brunel parvient même à offrir des vêtements québécois à un prix concurrentiel. " Je n'ai pas d'intermédiaires, dit la designer. Je fabrique mes vêtements à l'arrière du magasin, et je les vends à l'avant. C'est ce qui me permet d'avoir des prix comparables à ceux des vêtements Made in China des grandes surfaces. C'est un peu mon défi : je veux offrir des vêtements d'ici qui coûtent moins cher que ceux de Lululemon ! " (NDLR : une chaîne de magasins haut de gamme d'articles de yoga.)

La flexibilité et la proximité avec la clientèle sont des forces sur lesquelles les PME doivent miser. C'est ce qu'a fait Line Brunel en offrant un service personnalisé. " Quand une cliente veut un maillot adapté à sa silhouette, dit-elle, je peux faire la modification immédiatement. " Un autre bon moyen de battre les grandes surfaces !

UNE FRANCHISE SANS CALORIES VIDES

Martine Forand, franchisée

Jugo Juice

L'idée

Une franchise abordable dans un secteur en ébullition : l'alimentation santé " sur le pouce ".

L'occasion d'affaires

Arriver tôt dans un marché émergent, choisir un produit doté d'un bon potentiel de croissance.

Martine Forand, 43 ans, est réalisatrice à la télévision. " J'ai toujours été dans le jus ", plaisante celle qui, en quelque sorte, est restée dans son élément en ouvrant, à la Place Laurier de Québec, un comptoir à jus santé Jugo Juice. C'est d'abord son amour pour le produit qui l'a poussée à acquérir une franchise de cette jeune bannière de Calgary. " J'ai trois jeunes enfants, dit-elle, et j'ai toujours cherché pour eux autre chose que des McCroquettes et des frites. " Elle a trouvé. Faits à partir de fruits frais et congelés, les smoothies Jugo Juice contiennent jusqu'à dix portions de fruits ! " Les gens sont de plus en plus conscients du fait qu'il faut mieux s'alimenter... C'est comme si on leur faisait découvrir la santé ! "

Il y a d'autres avantages à choisir une franchise jeune ou en croissance plutôt qu'une bannière déjà bien implantée. Le coût de franchisage, d'abord, est assez bas. Pour mettre son magasin sur les rails, Martine Forand a investi 215 000 dollars. " Je n'ai peut-être pas une marge de profit importante, souligne-t-elle, mais j'ai couvert mes frais dès le départ. Et dans trois ans, le magasin sera à moi. " La crise ? La nouvelle franchisée ne la sent pas. " Pour mon premier magasin de la Place Laurier, la croissance est d'environ 10 %. " En effet, confiante en l'avenir du créneau de la " santé sur le pouce ", Martine Forand a ouvert l'an dernier une deuxième franchise Jugo Juice, celle-ci, aux Galeries de la Capitale. " Je suis arrivée tôt dans le marché. Le Québec aura bientôt droit à une dizaine de nouveaux magasins Jugo. J'ai hâte que ce soit comme les Tim Hortons... qu'il y en ait partout ! "

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