Le pétrole, moteur économique?


Édition du 25 Avril 2015

Le pétrole, moteur économique?


Édition du 25 Avril 2015

Dans un texte intitulé «Sans carburant, pas d'élan» publié le 9 avril, deux économistes de l'Institut économique de Montréal mettent les Québécois en garde contre les périls économiques qui découleraient de l'abandon du pétrole au profit d'énergies plus propres. Les auteurs, Youri Chassin et Germain Belzile, réagissaient ainsi au «Manifeste pour un élan global», qui réclame un plan de sortie du pétrole au Québec.

Se basant sur un sondage commandé par leur institut à la firme Léger en 2014, ils plaident pour le respect du libre choix des Québécois de consommer du pétrole et affirment qu'un plan de sortie du pétrole relève de la pensée magique. Ce n'est pas la première fois qu'on oppose environnement et économie sur la place publique québécoise. Cela m'a amené à me pencher dans le détail sur les études de l'Institut économique qui soutiennent cette lettre ouverte.

Il convient d'abord de se demander comment une étude économique peut se fonder sur un sondage. Malgré les nombreux appels de personnalités économiques, politiques et scientifiques de tous horizons enjoignant aux sociétés d'agir sur le réchauffement climatique, faudrait-il s'abstenir de le faire parce qu'un sondage indique qu'une majorité de répondants ne désirent pas contribuer financièrement aux mesures qui permettraient de freiner le réchauffement ? Le même Institut économique prône un régime d'austérité depuis des années. Ses dirigeants avaient-ils consulté la population par sondage au préalable ?

Bien sûr, un sondage ne constitue pas un outil de planification stratégique pour l'économie d'une nation. Cette approche traduit une vision étroite suivant laquelle lorsqu'un virage énergétique représente un coût, mieux vaut ne rien faire et laisser mourir les écosystèmes dont nous dépendons. Selon le même raisonnement, faudrait-il également cesser toute rénovation de nos infrastructures, quitte à ce qu'elles nous tombent sur la tête dans 30 ans, pour éviter à tout prix les dépenses à court terme ?

L'énoncé de ces deux économistes voulant que la consommation de pétrole des Québécois relève d'un libre choix que l'on doit respecter à tout prix est tout aussi étonnant. Connaissez-vous plusieurs Québécois qui se réjouissent de leur libre choix au moment de dépenser 60 $ à la pompe ? De nombreuses procédures devant nos tribunaux et le bureau de la concurrence ont démontré l'existence de cartels dans l'industrie pétrolière. Ces cartels ont laissé peu de choix au consommateur et ne se sont pas gênés au cours des dernières années pour manipuler les prix à la hausse, engrangeant des profits record aux frais des consommateurs captifs.

Il existe d'autres solutions

En somme, le texte mise essentiellement sur la peur de ces coûts de transition et fait fi des solutions de rechange au pétrole et de la création de richesse qu'elles pourraient générer.

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