Le défi des ressources humaines


Édition du 11 Novembre 2017

Le défi des ressources humaines


Édition du 11 Novembre 2017

Les entrepreneurs se retrouvent trop souvent seuls pour recruter. La question est d’autant plus sensible que plusieurs régions vivent le ­plein-emploi. Les ressources spécialisées, notamment ­en dehors des grands centres, peuvent se faire rares.

Lorsque l'entreprise commence à grandir, se pose alors le défi redouté par plus d'un entrepreneur : embaucher et gérer des ressources humaines. Plusieurs réclament de l'aide pour apprendre à mener à bien ces processus cruciaux.

«Les ressources humaines, c'est mon plus grand défi, j'aurais besoin d'accompagnement pour faire les entrevues et bien recruter, confie Frédérik Marcil, fondateur de Kube Innovation. Trouver les bonnes personnes et créer une culture d'entreprise, c'est un défi colossal.»

Ces propos sont loin d'étonner Serge Lavergne, vice-président aux investissements du Fonds Innovexport. «La gestion des ressources humaines est souvent le grand point faible des entrepreneurs, soutient-il. Ils sont nombreux à avoir de la difficulté à recruter les bonnes ressources et à les garder. Or, cela nuit à la croissance. Quand les ventes plafonnent, c'est souvent en raison d'un manque de ressources ou de mauvaises embauches.»

Or, les entrepreneurs se retrouvent trop souvent seuls pour recruter. Béatrice Couture, DG d'InnoCité Montréal, va jusqu'à parler de «couloir de la mort». «Ils sont un peu abandonnés à leur sort là-dedans, indique-t-elle. Ils ont leurs investisseurs, parfois leur conseil d'administration, mais ils doivent gérer ça eux-mêmes.»

L'argent, le nerf de la guerre

La question est d'autant plus délicate que plusieurs régions vivent le plein-emploi. Les ressources spécialisées, notamment en dehors des grands centres, peuvent se faire rares. Dans un tel contexte, les très petits joueurs éprouvent de la difficulté à rivaliser avec les grandes entreprises. «Il y a une grande concurrence pour aller chercher les ressources spécialisées, notamment en région, et si l'on n'y arrive pas, cela ralentit la croissance de l'entreprise», lance William Dubé, PDG et fondateur de Thunder Lotus Games.

«Nous mettons de l'avant une culture d'entreprise et l'engagement personnel, mais c'est sûr que c'est difficile de recruter sans argent», admet Antony Diaz, fondateur et PDG de UVolt, une start-up technologique dont l'objectif est de rendre plus accessible les énergies renouvelables.

Cette situation place les entrepreneurs devant un dilemme : prendre le risque d'investir dans l'embauche de nouvelles ressources pour générer de la croissance, ou attendre d'avoir obtenu une croissance des revenus avant d'embaucher de nouvelles ressources. «Les entrepreneurs se retrouvent souvent débordés parce qu'ils craignent d'investir dans les ressources humaines. Or, le manque de ressources humaines ne leur permet pas de bien gérer leur croissance,» déplore Mikaël Guillemette, président de la Jeune chambre de commerce de Québec.

«Les entrepreneurs tardent à engager plus de monde, ils en prennent trop sur leurs épaules, souligne Mélanie Jacob, chef accompagnement et expérience client à Femmessor. À un certain point dans la croissance de l'entreprise, ils doivent apprendre à redéfinir leur propre rôle et à s'entourer de nouvelles ressources.»

L’entrepreneur doit aussi se questionner sur le rôle qu’il entend offrir aux gens qui joignent son entreprise.

SOS formation

L'entrepreneur doit aussi se questionner sur le rôle qu'il entend offrir aux gens qui joignent son entreprise. «Bien sûr, on peut tenter de recruter un nouvel employé et le payer au prix du marché, affirme William Dubé, mais on peut aussi chercher une personne dont l'expertise complète la nôtre et lui offrir de devenir cofondateur.»

«Les premiers employés sont très importants pour la réussite du projet ; ils doivent partager la vision et les valeurs de l'entrepreneur, ajoute Marc Obeid. Pour eux, il est souvent essentiel de développer une démarche différente, de leur offrir un retour sur les profits à venir, par exemple.»

Pour se démêler dans tout cela, les entrepreneurs ont besoin d'aide. «Il y a un manque d'accompagnement des entrepreneurs du côté de la gestion des RH, qui est pourtant une mécanique assez complexe, selon Emma Williams. Il faut offrir plus de formation, c'est vraiment un besoin criant.»

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