Entrevue: Howard Warren Buffett, directeur, Fondation Howard G. Buffett

Publié le 24/12/2012 à 00:00

Entrevue: Howard Warren Buffett, directeur, Fondation Howard G. Buffett

Publié le 24/12/2012 à 00:00

Par Diane Bérard

Howard Warren Buffett, directeur de la Fondation Howard G. Buffett

Warren Buffett n'a pas encore nommé son successeur, mais une chose est certaine, ce ne sera pas son petit-fils de 29 ans, Howard Warren Buffett. Celui-ci a plutôt choisi de superviser les investissements sociaux de la famille. Après avoir travaillé quelques années à la Maison-Blanche, le jeune homme a pris la direction de la Fondation Howard G. Buffett, créée par son père en 1999. Celle-ci concentre son action sur les régions et les populations les plus défavorisées du globe. Des régions souvent déchirées par des conflits.

DIANE BÉRARD - On accuse souvent les nouveaux philanthropes de dicter les priorités de l'aide humanitaire au lieu d'y répondre. Qu'en pensez-vous ?

HOWARD WARREN BUFFETT - La philanthropie court toujours le risque de verser dans le colonialisme. Mais ce glissement n'est pas réservé aux gens d'affaires qui la financent et réclament une philanthropie plus efficiente. Par manque de compréhension et de sensibilité vis-à-vis des us et coutumes locaux et à cause de l'absence de rétroaction à la suite de leurs interventions, les ONG peuvent, elles aussi, pratiquer le colonialisme phil-anthropique.

d.b. - Qu'est-ce que le monde des affaires peut apporter à la philanthropie ?

H.W.B. - Il contribue d'abord en aidant les fondations et les organisations à but non lucratif à mieux fonctionner au quotidien. Et ce, en implantant des pratiques plus efficaces en matière de TI, de gestion des ressources humaines, de service à la clientèle, etc. Ensuite, et c'est là sa principale contribution, le monde des affaires apporte une solution durable pour créer de la richesse et améliorer la qualité de vie des communautés à long terme. Les organisations caritatives et les ONG fonctionnent par projets. Lorsque les fonds sont épuisés, on plie bagage et on passe au prochain projet. La nouvelle philanthropie vise une continuité. Elle aspire à développer un environnement propice à la création d'entreprises et à l'implantation d'une chaîne de valeur qui s'enracinera dans la communauté. Le travail que j'ai accompli en Afghanistan, par exemple, illustre cette réalité. Le gouvernement n'avait pas les moyens de fournir les infrastructures requises au développement durable de l'économie. De concert avec des partenaires locaux, nous avons combiné philanthropie et affaires pour bâtir une chaîne de valeur agricole dans l'ouest du pays. Ce qui a augmenté la production agricole, réduit la famine, créé de l'emploi pour les femmes et, même, permis un peu d'exportation. Nous avons aussi inauguré une université agricole pour accroître la connaissance et favoriser l'intégration de la technologie à la production.

Les organisations caritatives «vendent» la souffrance. Selon vous, ce modèle cloche. Pourquoi ?

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