Entrevue n°225: Blake Mycoskie, fondateur, Toms Shoes

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Novembre 2014

Entrevue n°225: Blake Mycoskie, fondateur, Toms Shoes

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Novembre 2014

Par Diane Bérard

«L'espace de l'entrepreneuriat social devient de plus en plus peuplé» - Blake Mycoskie, fondateur, Toms Shoes

Blake Mycoskie est l'entrepreneur social américain le plus célèbre. Son entreprise, Toms Shoes, donne une paire de chaussures pour chaque paire vendue. En 2006, c'était un novice aux bonnes intentions. Depuis, il a raffiné son modèle et augmenté son impact. Toms fabrique désormais une partie des chaussures là où s'effectuent les dons. Je l'ai rencontré à New York, au World Business Forum.

Diane Bérard - Vous avez lancé Toms il y a huit ans avec une certaine naïveté. Comment votre modèle d'entreprise a-t-il évolué ?

Blake Mycoskie - Il y a huit ans, tout ce qu'on voulait, c'était chausser les enfants qui allaient pieds nus. Nous n'avions pas les connaissances suffisantes pour comprendre les problèmes derrière ce dénuement et la façon de les aborder efficacement. Depuis, nous avons compris l'importance des partenariats. Nous avons appris à intégrer notre solution dans l'écosystème existant pour multiplier les retombées positives. Nous collaborons, par exemple, avec les ONG pour les questions de santé. Nous récompensons les parents qui font vacciner leurs enfants en leur offrant une paire de chaussures.

D.B. - Toms est une entreprise sociale à but lucratif. Avant de la lancer, vous avez organisé un groupe de discussion (focus group). Que vouliez-vous vérifier ?

B.M. - J'ai invité ma soeur et quelques-unes de ses amies dans mon appartement afin de leur présenter mes chaussures. Je ne leur ai pas parlé du modèle de don un pour un. Je voulais simplement savoir si mon produit leur plaisait. Si elles l'achèteraient. Je ne voulais pas d'un produit ordinaire que les clientes auraient acheté par pitié. Je voulais des chaussures emballantes que l'on achète pour se faire plaisir et qui, en bonus, font le bien. Ça, c'est un modèle d'entreprise pérenne.

D.B. - Aujourd'hui, Toms va au-delà du don pour contribuer au développement économique...

B.M. - En effet, à mesure que nous avons gagné de l'expérience et des connaissances, nous avons compris la nécessité de solutions durables. C'est pourquoi nous nous sommes engagés à produire une certaine proportion des chaussures à proximité des marchés où nous réalisons nos dons. Nous fabriquons désormais dans 25 usines au Kenya, en Éthiopie, en Haïti et en Inde. Toms n'est plus uniquement une entreprise qui fait des dons. C'est aussi une entreprise créatrice d'emplois.

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