60 secondes avec: Sébastien Matykowski, de Capival


Édition du 01 Novembre 2014

60 secondes avec: Sébastien Matykowski, de Capival


Édition du 01 Novembre 2014

Par François Normand

«Il manque de capital-risque en France»- Sébastien Matykowski, de Capival

Quel est l'état de l'entrepreneuriat en France ? Est-il difficile d'y lancer une entreprise ?

L'entrepreneuriat se porte très bien. À vrai dire, jamais les conditions n'ont été aussi favorables pour l'entrepreneuriat en France. On le voit dans les choix d'orientation des jeunes diplômés qui sortent des écoles de commerce et d'ingénierie. L'entrepreneuriat est de plus en plus populaire, même si ceux qui se dirigent vers les emplois salariés demeurent plus importants en volume. Ce n'était pas le cas il y a 10 ans. À l'époque, un jeune qui sortait de HEC Paris se devait de travailler pour une grande entreprise afin de donner de la consistance à son curriculum vitæ. Aujourd'hui, c'est le phénomène inverse. Il est très «tendance» de se lancer en affaires, notamment pour se donner un défi.

Qu'est-ce qui a provoqué ce changement de culture en France ?

Plusieurs choses. Auparavant, les jeunes faisaient une mauvaise lecture de l'entrepreneuriat en France. On l'associait souvent à une façon de faire de l'argent facile. Toute la frénésie entourant la bulle Internet a d'ailleurs contribué à ce phénomène. Depuis, la conjoncture économique en France a changé cette perception, notamment en raison de l'incapacité des écoles à placer tous leurs diplômés sur le marché du travail. Créer son propre emploi est donc devenu une nécessité pour plusieurs jeunes, dans un contexte où le soutien aux entrepreneurs s'est accrue par la multiplication des incubateurs, des sources de financement et du mentorat. Aujourd'hui, la France est devenue le paradis fiscal des start-ups ! Le problème, c'est qu'il manque d'argent pour les faire grandir.

Quelle est la problématique ?

Il y a un vrai problème de financement des entreprises en France. Depuis Bâle III [une réforme amorcée après la crise financière de 2007-2008 afin de renforcer le système bancaire international], les banques françaises se retrouvent incapables de prêter de l'argent aux entreprises qui sont moyennement notées par la Banque de France. De plus, il manque de capital-risque en France. Il y a beaucoup de capital de développement pour les sociétés entrées dans leur phase de commercialisation, qui ont un chiffre d'affaires de deux à dix millions d'euros. Pour ça, il y a de l'argent. Mais lorsque vous êtes une petite entreprise, qui a amassé 300 000 euros en love money [capital de proximité] et qui a besoin d'un million pour faire aboutir une idée, eh bien là, c'est le désert !

Sébastien Matykowski, Associé gérant, Capival

Fondateur de Capival, une entreprise française d'évaluation financière des sociétés, il est aussi le fondateur de Génération MEDEF (le Mouvement des entreprises de France), formateur à la Banque de France et maître de conférence en stratégie et finance à Sciences Po Paris. Il accompagnera la délégation du président français François Hollande qui sera en visite officielle au Canada, du 2 au 4 novembre.

> 38e: La France se classe en 2014 au 38e rang du classement de la Banque mondiale mesurant les meilleures conditions pour faire des affaires dans le monde. En 2013, la France arrivait au 35e rang (le Canada se classait au 19e rang en 2014, et au 17e en 2013). Source : Banque mondiale

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