Hydro-Québec veut stopper le déclin de son bénéfice net

Publié le 08/06/2016 à 11:00

Hydro-Québec veut stopper le déclin de son bénéfice net

Publié le 08/06/2016 à 11:00

Par François Normand

Éric Martel. (Photo: Hydro-Québec)

Retour à l'international, attraction de centres de données, commercialisation de ses innovations... Hydro-Québec multiplie les initiatives pour accroître ses revenus dans son nouveau plan stratégique 2016-2020, car la société d'État doit stopper l'érosion de son bénéfice net.

En 2015, il s'est établi à 3,15 milliards de dollars. Or, si Hydro-Québec avait maintenu le statu quo, le bénéfice net aurait descendu à 2,85 G$ en 2020, révèle le plan stratégique que nous avons consulté sous embargo, mardi, au siège social de l'entreprise.

Estimation de l'évolution du bénéfice net d'HQ si rien n'est fait (en millions de dollars )

Source: Plan stratégique d'Hydro-Québec (2016-2020)

Ce déclin tient à plusieurs facteurs.

Hydro-Québec l'attribue d'abord à la diminution des prix de l'électricité aux États-Unis dans la foulée de la révolution des gaz de schiste. Cette situation réduit les revenus tirés de la vente d'électricité sur le marché américain.

Le début de l'amortissement du projet de La Romaine, sur la Côte Nord, commence aussi à avoir un impact sur les États financiers d'Hydro-Québec.

C'est pourquoi l'entreprise doit rebrasser les cartes pour stopper l'érosion de son bénéfice net puis l'augmenter par la suite. Hydro-Québec espère le porter à 5,2 G$ en 2030.

Et, pour ce faire, la société doit augmenter ses revenus. D'ici 2030, Hydro-Québec veut les doubler pour les porter à 27 G$.

Acquisitions hors Québec

Cette stratégie passe d'abord par des acquisitions hors Québec et à l'étranger. Le monde sera le terrain de jeu de la société d'État, mais elle évitera les pays où les risques sont trop élevés.

«Nous sommes très actifs. Il y a 6 ou 7 potentiels projets de front», a déclaré Éric Martel, pdg d'Hydro-Québec, lors d'une allocution qu'il a prononcée ce midi devant les membres de l'Association industrie électrique du Québec (AIEQ).

Même si c'est possible, Éric Martel affirme qu'il serait «étonnant» que la société conclut une transaction en 2016.

Par le passé, l'entreprise a déjà eu une présence à l'étranger, notamment au Chili, avec sa division Hydro-Québec International (l'entité légale existe toujours). En 2000, elle avait par exemple acquis la société chilienne Transelec, qui avait un réseau de 10 000 kilomètres de lignes de transport d'électricité.

À la demande du gouvernement Charest, Hydro-Québec a vendu sa participation de 92% dans ce réseau de transport en 2006. Durant les années précédentes, elle s'était aussi départie d'actifs en Australie, aux États-Unis, au Pérou et au Costa Rica.

Les futures acquisitions d'Hydro-Québec visent les producteurs ou les transporteurs d'énergies renouvables. Toutefois, la société d'État n'exclut pas d'acquérir ou de prendre une participation dans une entreprise dont la production d'énergie est en train de «verdir».

Hydro-Québec veut aussi accroître ses exportations d'électricité en Nouvelle-Angleterre et dans l'État de New York, deux régions des États-Unis qui ont de plus plus besoin d'énergie renouvelable pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Attirer des centres de données et commercialiser les innovations.

Par ailleurs, pour accroître ses revenus, Hydro-Québec misera également sur ses surplus d'électricité et ses tarifs compétitifs - ils seront égaux ou inférieurs à l'inflation - pour attirer des centres de données dans la province. Le potentiel serait «incroyable».

Ces entreprises - le Québec abrite déjà une quinzaine de centres de données - ont besoin d'une grande quantité énergie pour refroidir leurs serveurs, surtout durant l'été.

Lors d'un point de presse après son discours, Éric Martel a souligné que le Québec avait deux avantages majeurs pour attirer ces centres de données. «La température moyenne est plus basse ici, et nous avons les tarifs les plus bas en Amérique du Nord», dit-il. Une équipe d'Hydro-Québec est même récemment allée en Floride pour y courtiser des entreprises.

La hausse projetée des revenus d'Hydro-Québec et les gains de productivité de l'entreprise - la société d'État en a fait dans le passé - lui permettront de garder de faibles tarifs dans les prochaines années.

Enfin, pour accroître ses revenus, Hydro-Québec veut aussi commercialiser davantage ses innovations, notamment pour les batteries de grande capacité de la coentreprise Technologies Esstalion, fondée en 2014.

La société d'État veut aussi accroître la présence à l'international de sa filiale TM4, qui conçoit et commercialise des moteurs électriques et des systèmes de contrôle.

Par exemple, TM4 a vendu 900 moteurs en Chine en 2015. Cette année, ce nombre devrait s'établir à 5 000, pour doubler à 10 000 unités en 2017, affirme Éric Martel.

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