Extrait de livre: Le bonheur comme plan d'affaires

Publié le 28/03/2015 à 10:00

Extrait de livre: Le bonheur comme plan d'affaires

Publié le 28/03/2015 à 10:00

Par Les Affaires

Entrepreneur-né, Jean-François Ouellet a rencontré des dizaines de chefs d’entreprise dans le cadre de son émission Génération INC. Au fil des saisons, un constat s’est imposé : peu importe le produit ou le service qu’ils offrent, bon nombre d’entre eux sont d’abord motivés par le sentiment de faire le bien autour d’eux. Combler leurs clients ou leurs employés, voilà au fond leur raison d’être en affaires.

L'auteur jette un éclairage inédit sur l'entrepreneuriat. Il prouve que, quand on se lance en affaires pour les bonnes raisons on devient carrément plus heureux. Le bonheur comme plan d'affaires est un véritable page-turner qui donne envie de vivre sa passion et de se lancer à son compte. Plongez dans l'entrepreneurship. Et touchez au bonheur.

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Extraits :

J’avais 18 ans quand, pour la deuxième fois de ma vie, je « fermais les livres » d’un exercice financier d’entreprise. Mon entreprise. La Banque de développement du Canada (qui s’appelait alors encore Banque fédérale de développement) m’avait consenti un petit prêt sans intérêts de 3 000 $ au début de l’été et, septembre venu, il fallait que je le rembourse.

J’avais acheté un petit ordinateur portable et j’entrais religieusement chaque dépense et chaque recette dans un tableau Excel. Le moment était venu de voir ce qu’il me resterait dans les poches après avoir remboursé ces 3 000 $.

La première année d’exploitation, j’avais à peine réalisé un chiffre d’affaires de 1500 $. Et dépensé 1500 $. Pas très profitable ! Mais je m’étais fait la main, surtout en matière de logistique et de production. Et j’avais constaté que mon associé n’était d’aucune utilité. Au contraire, même. Cette deuxième année avait été meilleure, c’était certain. Un montant de ventes de 23 000 $. Mais surtout, 12 000 $ de profits. C’était plus que ce que j’avais gagné au restaurant où je travaillais. Je jubilais. Un vrai high. Un high qui a duré trois heures.

Toute l’année, je rêvassais à mon entreprise. Surtout durant les cours de chimie organique ou de physique optique, que je trouvais ennuyeux à mourir au cégep. Je revivais cet été où j’avais engagé des couturières, commandé et fait découper des tissus, vendu mes produits – des étuis à crayons pour écoliers – d’une librairie à l’autre, d’une pharmacie à l’autre, même d’un distributeur-grossiste à l’autre. Je me revoyais sur l’autoroute 20 entre Québec, où j’habitais, et Montréal, que j’avais dû arpenter 25 ou 30 fois, revenant chaque soir avant 17 h pour faire mon service dans un restaurant de la Grande-Allée.

Je vibrais à repenser à cet été occupé, mais exaltant. Un été où j’avais appris infiniment. Et durant lequel je m’étais véritablement réalisé comme jeune homme.

Chaque été suivant serait aussi consacré à cette entreprise. L’été de mes 19 ans, je ne travaillais plus au restaurant. Mon affaire roulait fort bien et les profits étaient en très, très forte hausse.

Mais la passion et l’exaltation de l’entrepreneurship commençaient à s’user. Je ne me perdais plus à rêvasser à mon entreprise. Je pensais davantage désormais à la façon dont j’allais dépenser l’argent que me procurait mon entreprise…

C’est ainsi que, l’année suivante, j’ai commencé à tourner les coins ronds. Cette année-là, j’ai appris à la dure que s’appuyer sur un seul fournisseur pour un ingrédient critique de sa production est un pari risqué. L’importateur de qui j’achetais les tissus pour les étuis à crayons et désormais les sacs d’école était incapable, au dernier moment, de me les fournir. J’ai vite baissé pavillon. J’aurais pu tenter une dernière fois de trouver, chez d’autres, des matières premières satisfaisantes. J’ai essayé un peu, mais j’aurais dû lutter davantage. Or, à cette époque, ce qui me rattachait à l’entrepreneurship n’était plus qu’une question purement financière. L’argent me donnait un buzz de fin de saison. Voyant que j’allais en perdre un peu, j’étais moins enthousiaste.

Soudain, tout l’intérêt de cette entreprise disparut. Bien des mois plus tard, j’ai réalisé que l’entrepreneurship basé sur l’argent ou une certaine réalisation de soi demeure plaisant à court ou à moyen terme. Quelques années, tout au plus. Mais plaisir n’égale pas bonheur.

À long terme, il faut autre chose. Pas seulement changer d’entreprise et faire de sa vie une succession de petits plaisirs succincts basés sur la réussite financière ou personnelle. Il faut plus que ça. Il faut viser le bonheur. Et pour viser juste, il faut savoir où regarder.

Les fondements du bonheur

Martin Seligman, professeur en psychologie de l’Université de Pennsylvanie, a commencé sa carrière comme la plupart des psychologues : armé d’une motivation à aider les personnes déprimées, qui broient du noir, désespérées. Toutefois, Seligman prend rapidement conscience que la psychologie classique vise à ramener les gens d’un état négatif (déprimé, maladif, malheureux) à un état neutre, mais pas pour autant positif (heureux, bien dans sa peau, épanoui). Ainsi, il constate que tout le champ de la psychologie est fortement biaisé vers les problèmes, alors qu’aucune recherche sérieuse n’a été menée du côté moins obscur, sur les sources du bonheur, du plaisir, du bien-être.

En 1998, Martin Seligman, alors président de l’American Psychological Association, lance un appel aux chercheurs en psychologie afin que ceux-ci développent une meilleure compréhension de ce qui mène au plaisir bien-être et au bonheur. C’est ce qui sera appelé le champ de la psychologie positive. Moins de 10 plus tard, la recherche a déjà accouché de nombreuses études dont Seligman fait le tour dans son livre, Authentic Happiness21. Les études constatent qu’un état d’esprit durablement positif peut être engendré par une pléthore d’éléments, qui vont de la curiosité et de l’intérêt porté aux événements du monde jusqu’à l’humilité et à la modestie en passant par le courage et la bravoure…

Mais c’est surtout dans son article « Can Happiness Be Taught ? » que Seligman met le doigt sur cinq ingrédients du bonheur, qu’il considère être le fruit de beaucoup plus que de simples plaisirs momentanés. Ces cinq ingrédients, regroupés dans l’acronyme P.A.E.R.M., résument ce que la psychologie positive est parvenue à rattacher à la nature et aux actes des gens qui se disent vraiment heureux.

Les gens heureux n’hésitent pas à profiter de la vie, à se faire plaisir. Ils sont épicuriens, aiment la bonne chère et le bon vin, ou les bains chauds avec des bulles. Ils n’hésitent pas à prendre un après-midi pour faire du tourisme lors de voyages d’affaires. Ou encore à s’offrir une loge au Centre Bell pour y tenir une réunion d’affaires informelle. Le plaisir, c’est le premier étage du bonheur… le petit bonheur, disons. Plus représentatif des facteurs d’hygiène présentés plus haut et, selon Seligman, loin d’être la clé la plus efficace pour ouvrir la porte du bonheur, même s’il y contribue.

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