Des entrepreneurs qui parlent d'expérience


Édition du 06 Juin 2015

Des entrepreneurs qui parlent d'expérience


Édition du 06 Juin 2015

Qui est le mieux placé pour aider un entrepreneur qu'un autre entrepreneur ? Apprendre des autres créateurs d'entreprises est un moyen privilégié afin de soutenir l'entrepreneuriat québécois. Venue du milieu des start-up, cette idée fait son chemin au Québec.

Dans un texte paru en février dans le cadre de la campagne Prospérité. Québec du Conseil du patronat du Québec, l'entrepreneur LP Maurice, cofondateur de l'entreprise en démarrage Busbud, a mis en lumière un nouveau concept pour accélérer la réussite des entrepreneurs : l'entrepreneuriat pair à pair. «L'entrepreneuriat ne s'apprend pas à l'école, mais plutôt par des expériences. Et c'est aussi en partageant ces expériences que l'on en tire des leçons, explique-t-il. Selon moi, la meilleure forme d'assistance vient des autres entrepreneurs.»

Cette réalité existe déjà - LP Maurice reconnaît avoir mis un mot sur une pratique adoptée par de nombreux entrepreneurs - mais elle prend de l'ampleur dans la communauté d'affaires techno. «Avant, les entrepreneurs revenaient parler de leur expérience une fois qu'ils avaient réussi, observe David Nault, investisseur à iNovia Capital, un fonds d'investissement technologique. Aujourd'hui, ils viennent rapidement partager leurs connaissances pour faire gagner du temps aux autres.»

Issue du milieu des entreprises en démarrage, cette volonté de collaboration reflète l'esprit de la Silicon Valley. «C'est dans l'ADN de la communauté», dit LP Maurice. D'ailleurs, l'expression «pair-à-pair» (ou poste-à-poste), traduction de l'anglais peer-to-peer, désigne un réseau informatique où tous les ordinateurs échangent des données sans passer par un serveur central.

Le principe du pair-à-pair s'est étendu à d'autres champs pour donner naissance à plusieurs concepts : le peer-to-peer lending, qui se traduit par prêt entre particuliers, ou encore l'éducation pair à pair. L'entrepreneure montréalaise Christine Renaud a lancé, en 2011, E-180, un réseau social d'apprentissage pair à pair.

Décloisonner les secteurs

Appliqué à l'entrepreneuriat, cela donne une nouvelle manière de faire circuler le savoir où tout le monde apprend de tous. «Même les entrepreneurs moins avancés ont des apprentissages à partager», dit Sophie Boulanger, cofondatrice du site de ventes de lunettes BonLook et adepte de ce type d'échange d'informations.

Contrairement au mentorat qui est unidirectionnel, l'entrepreneuriat pair à pair se fait dans les deux sens. «C'est éclectique et informel, et c'est bien que cela soit ainsi, ajoute Mme Boulanger. C'est important de décloisonner les secteurs car, que l'on soit dans la tech ou pas, on a tous les mêmes problématiques.» LP Maurice souhaite aussi voir le concept briser l'isolement et renforcer le tissu économique. «C'est valable pour tous les domaines de l'entrepreneuriat.»

L'entrepreneuriat pair à pair se distingue des événements de réseautage traditionnels, où l'échange de cartes professionnelles reste omniprésent et la préoccupation de se vendre, toujours à l'esprit. «Souvent, les entrepreneurs sont sur le mode du pitch», constate LP Maurice. En 2011, il a cofondé le groupe Entrepreneurs anonymes, qui réunit tous les mois de 25 à 50 entrepreneurs montréalais dans un bar : «C'est une zone d'échange sans jugement, où on se sent plus à l'aise de dire la vérité».

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