Cette décision géniale qui a fait la fortune du créateur de Star Wars

Publié le 15/12/2015 à 12:51

Cette décision géniale qui a fait la fortune du créateur de Star Wars

Publié le 15/12/2015 à 12:51

Comme chacun sait, George Lucas a bâti toute sa fortune sur Star Wars. Ce qu'on sait un peu moins, c'est qu'il doit tout à une intuition décisive. Une intuition qu'il a eu juste avant le tournage de son film culte en 1977...

Star Wars: Le Réveil de la Force sera le film de tous les records, selon Goldman Sachs. Leur nouvelle étude estime que le film devrait rapporter la bagatelle de 8 milliards $! Pour arriver à ce résultat mirifique, la banque d'affaires américaine a additionné les chiffres de l'exploitation cinématographique (750 millions $US aux États-Unis + 1,2 milliard $US dans le reste du monde = 1,95 milliard $US) avec les ventes des produits dérivés Star Wars (environ 6 milliards $).

Selon leurs calculs, 75% des recettes du prochain Star Wars devraient donc être attribuables au seul merchandising comme on dit dans le milieu. Si ces revenus additionnels sont aujourd'hui monnaie courante dans l'industrie du cinéma, ce n'était pas le cas avant la sortie de Star Wars en 1977. Historiquement, c'est d'ailleurs George Lucas, le créateur de la saga, qui le premier aura eu cette intuition géniale: un jour, les produits dérivés d'un film feront plus d'argent que le film lui-même.



La Fox pensait faire une bonne affaire

L'histoire est bien connue des fans de la saga. Après le succès surprise de son précédent film American Graffiti, George Lucas s'est retrouvé en position de force vis à vis de la 20th Century Fox pour renégocier le contrat de son film suivant: Star Wars. Son entourage l'encourageait alors à demander une augmentation substantielle (500000 $US) de son salaire de scénariste-réalisateur qui s'élevait alors à 150000 $US. Mais Lucas refusa de s'engager dans cette voie. À la place, il demanda au studio de récupérer tous les droits sur les produits dérivés, les licences et les suites potentielles...

La Fox accepta de bonne grâce. Il faut bien comprendre que le studio ne croyait pas du tout en Star Wars à l'époque. Pour les exécutifs, ce n'était qu'un petit film estival de 8 millions $US, une série B pour ados boutonneux avec laquelle ils espéraient tout juste rentrer dans leurs frais. Par ailleurs, la précédente tentative du studio de capitaliser sur les produits dérivés d'un film datait de Doctor Dolittle (1967) et elle s'était soldée par un cuisant échec. Tout le monde trouvait la requête de Lucas complètement farfelue et pensait donc faire une bonne affaire. S'ils avaient su!

Lucas, un génie des affaires?

Faut-il pour autant en conclure que George Lucas a perçu avant tout le monde l'émergence d'un nouveau modèle d'affaires? Qu'il a floué avec panache la 20th Century Fox en personne? Pas vraiment. En fait, le jeune Lucas était l'archétype du cinéaste introverti. Il se sentait très inférieur à tous ses copains de l'Université de Californie Los Angeles, Spielberg et Coppola en tête, qui enquillaient déjà les succès au box-office. Par ricochets, il avait développé une véritable obsession du contrôle, une farouche volonté de maîtriser son travail qui frisait la paranoïa (et qui rendait la vie très difficile à ses collaborateurs ; lire à ce propos George Lucas, l'homme derrière le mythe). 

Le point de rupture date de son premier film, THX 1138; Lucas ne s'est jamais vraiment remis de l'interventionnisme de la Warner Bros. à son égard et s'est juré à partir de ce jour de garder un total contrôle sur son oeuvre. Dès 1971, il créa ainsi Lucasfilm, sa propre société de production. L'objectif? Diminuer au maximum l'influence des grands studios sur son travail. «Je ne veux pas que ma vision soit salie», déclarait-il à l'auteur de Skywalking: The Life and Films of George Lucas. C'est en ce sens qu'il faut interpréter son désir de posséder l'exclusivité des droits de Star Wars: Lucas ne voulait pas plus d'argent -d'ailleurs il ne croyait même pas en son film-, il voulait juste s'assurer que son travail ne serait jamais dénaturé par quiconque.

Symbole de sa naïveté quant au succès qui attendait son film, cette petite anecdote racontée par Steven Spielberg et rapportée par le Time. En visite sur le plateau de tournage de Rencontre du Troisième Type, le prochain bébé de son copain Steven Spielberg, George Lucas lui aurait dit: «Oh mon dieu, ton film va avoir tellement plus de succès que Star Wars! Ça va être le plus grand succès de tous les temps. (...) Ok, tu sais quoi: je t'échange un pourcentage de mes recettes contre un pourcentage des tiennes. Je te donne 2,5% de mes revenus de Star Wars si tu me donnes 2,5% de Rencontre du troisième type.» Et Spielberg a accepté. Inutile de vous dire qui est sorti gagnant de ce marché...



Le coup de sang devient un coup de génie

Évidemment,  George Lucas et la 20th Century Fox furent complètement dépassés par le succès du film. En rentrant de ses vacances à Hawai, le cinéaste fut estomaqué par les files d'attente devant les cinémas de Los Angeles. Un phénomène de société était en train de prendre forme. Initialement programmé dans 32 cinémas aux États-Unis fin mai, le film sera finalement distribué sur plus de 1000 au coeur du mois d'août. L'exploitation en salle du premier épisode de Star Wars engrangera en tout 775 millions $US. Mais ce n'est rien à côté de ce qui allait venir: la petite série B allait accoucher du plus grand myhe de notre époque.

Selon les calculs les plus communément admis, la saga cumule à ce jour 27 milliards $ de recettes globales, dont 22 milliards uniquement imputables aux produits dérivés. Soit 80% du pactole. Une fortune que George Lucas doit presque exclusivement à la modification de son contrat initial. Une modification qui a lui permis de bâtir un véritable empire dédié pendant 40 ans à la protection de son indépendance. Mais une modification qui l'a aussi transformé, à son corps défendant, en capitaine d'industrie plutôt qu'en cinéaste reconnu. Dans un article publié en 2012 dans le Hollywood Reporter, il déclarait ainsi, un peu amer: «Je suis juste le type qui fait des films. Le marketing et les licences c'est amusant. J'aime bien qu'il y ait plein de vêtements, de jouets et de gadgets Star Wars. Mais en même temps, ma principale préoccupation, c'est de faire des films.»

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