Capitalisme 3.0


Édition du 24 Mai 2014

Capitalisme 3.0


Édition du 24 Mai 2014

Par Diane Bérard

Photo: Shutterstock

Créées pour résoudre des problèmes sociaux ou environnementaux, les entreprises sociales visent un impact durable. Certaines sont à but lucratif, d'autres pas. Mais elles utilisent toutes le marché pour régler les problèmes dont ni l'État ni la philanthropie ne sont venus à bout.

Ecotrust est une ONG nord-américaine qui milite pour la conservation de la nature. C'est aussi un consultant en développement durable. Et un développeur d'applications. Et une famille de fonds offrant un rendement moyen de 8,6 %. Sans oublier un acteur influent du secteur agroalimentaire et des pêcheries. Ecotrust compte 25 entités pour des actifs totaux de 2 milliards de dollars. S'agit-il d'un organisme philanthropique ou d'une entreprise ? Ni l'un ni l'autre, répond Spencer Beebe, son fondateur. C'est une entreprise sociale.

Une entreprise sociale a pour mission de résoudre un problème social ou environnemental. La Tablée des Chefs, du Québécois Jean-François Archambault, en est une. La Banque de développement du Canada (BDC) en est une autre. Certaines entreprises sociales sont à but lucratif, d'autres non. Ce n'est pas leur finalité financière qui les définit. C'est un but, une mission sociale ou environnementale. Rien à voir avec une entreprise traditionnelle qui s'efforce de faire en sorte que ses activités n'entraînent pas de problème social ou environnemental. Ou une entreprise qui investit pour corriger un problème social ou environnemental qu'elle a causé.

On trouve de plus en plus d'entreprises sociales. Les premières ont été formées par des entrepreneurs trop capitalistes pour le monde philanthropique et trop à gauche pour le monde des affaires traditionnel. Mais les frontières se brouillent. Désormais, certaines fondations philanthropiques développent des activités à but lucratif pour assurer leur pérennité. Et de grandes firmes s'associent à des entreprises sociales pour profiter d'occasions d'affaires. Voyant cela, les investisseurs s'interrogent : et si l'entreprise sociale était le prochain pactole ?

Ce secteur en croissance a sa grand-messe annuelle. Il s'agit du Skoll World Forum on Social Entrepreneurship. Cet événement se déroule toujours dans la ville universitaire d'Oxford, en Grande-Bretagne. Là où l'économiste Adam Smith, à qui l'on doit l'ouvrage Théorie des sentiments moraux, a étudié. L'événement, qui existe depuis 11 ans, s'est tenu cette année du 9 au 11 avril. Les Affaires, premier média francophone invité à le couvrir, y était. Nous y avons croisé une foule hétérogène composée d'entrepreneurs, de banquiers, de gestionnaires de fonds, de fonctionnaires, d'ONG et d'académiciens.

Skoll pour Jeff Skoll, 49 ans, qui a été recruté en 1996 comme premier pdg d'eBay par le fondateur, Pierre Omidyar. Skoll reste en poste deux ans et devient milliardaire lorsque eBay entre en Bourse en 1998. La fortune de ce Canadien d'origine atteint aujourd'hui 3,8 G $ US. En quittant eBay, il démarre la Skoll Foundation pour promouvoir l'entrepreneuriat social. Celle-ci offre des bourses et organise des événements. La première édition comportait 11 participants. Cette année, il y en a eu 1 000, provenant de six continents.

Les secteurs d'activité de l'entrepreneuriat social sont aussi variés que ceux de l'entrepreneuriat traditionnel. Et, peu importe leur mission, les entrepreneurs sociaux affrontent tous trois défis. Ils se débattent avec des problèmes d'image. La massification de leurs activités pose problème. Les partenariats aussi.

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