Activités virtuelles, croissance réelle


Édition du 22 Février 2014

Activités virtuelles, croissance réelle


Édition du 22 Février 2014

Innover pour rester dans le coup, tous les entrepreneurs font face à ce défi. Mais se réinventer du tout au tout... ou presque, voilà un défi plus rare que Kub Studio a réussi à relever. Aux commandes d'un studio de photographie de Québec depuis 1995, Louis Perron avançait sur le chemin de la croissance jusqu'en 2008. La récession est arrivée, il a perdu 40 % de son chiffre d'affaires.

«La modélisation 3D germait en arrière-plan dans ma tête depuis 2006. J'ai sondé l'intérêt de mes clients et j'ai alors pris la décision, en 2009, d'embaucher un employé qui avait cette expertise. Ça a été un bon coup», considère l'artiste entrepreneur, dont le studio est, à ce jour, le seul à avoir pris ce virage à Québec.

«Ça m'a permis de consolider ma clientèle et de développer de nouveaux marchés», ajoute celui qui s'était spécialisé dans la photo publicitaire de meubles et d'alimentation.

La croissance du chiffre d'affaires a repris, de 15 à 18 % par année depuis 2009. Et les activités de Kub Studio, qui s'appelait auparavant OEil pour oeil, ont changé radicalement : 80 % des revenus proviennent de la modélisation 3D, la photographie ne représente plus que 20 %, ce qui a permis de réduire la taille du studio. L'entreprise mise sur le photoréalisme, et l'expertise en photo de M. Perron lui procure un avantage concurrentiel. Son travail de la lumière confond la réalité et le virtuel.

«Je suis considéré comme un professionnel de l'image, aujourd'hui. Je sais bien la composer et, dans le virtuel, cela compte aussi. J'ai une bonne crédibilité et le souci du détail», dit-il.

Le secteur manufacturier est devenu le plus gros client de Kub Studio.

«On a un client qui vend des plinthes de chauffage. On peut, avec la modélisation 3D, les placer dans un beau décor et créer l'"effet wow" à moindre coût qu'en studio», explique Louis Perron, ajoutant que la technologie ne pose aucune limite dans la création des décors. En virtuel, remplacer la céramique par du marbre d'Italie ne coûte pas plus cher !

«Une fois qu'un objet est modélisé, on peut aussi l'animer. C'est un avantage pour lancer un produit sur un site Web, car une image en mouvement attire davantage l'attention.»

L'autre avantage, souligne M. Perron, est de pouvoir présenter le visuel réaliste avant l'arrivée des produits, ce qui inverse l'ordre de mise en marché et permet l'accélération du processus.

Louis Perron souhaite développer le marché de l'architecture ces prochaines années, et il entend proposer de nouveaux outils technologiques à ce secteur d'activité pour l'aider à mieux présenter ses projets.

Ses ambitions de croissance passent aussi par l'Ontario et l'Ouest canadien. Il s'est entouré de trois jeunes artistes de la 3D, dont l'un souhaite devenir associé. Son principal concurrent est montréalais (Pixi Studio), mais, pour recruter, il doit se démarquer parmi tous les employeurs du jeu vidéo, qui convoitent les mêmes talents.

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