7 dossiers à suivre en 2009

Publié le 01/07/2009 à 00:00

7 dossiers à suivre en 2009

Publié le 01/07/2009 à 00:00

Vous venez de lire le classement des plus grandes entreprises québécoises selon leur nombre d'employés. Cette photo, prise sur le vif à la fin du mois d'avril dernier, illustre avec des chiffres les fluctuations et les turbulences de la dernière année. À quoi ressemblera le classement de l'an prochain ? Pour vous en donner une idée, Commerce vous présente les principaux enjeux nationaux et internationaux qui l'influenceront.

1 Des fortunes qui accusent le coup

De 1 125 qu'ils étaient l'an dernier, les milliardaires ne sont plus que 793. Ils ont perdu la bagatelle de 1 400 milliards de dollars. Au Québec, les fortunes personnelles en ont également pris pour leur rhume. Selon le classement du magazine Canadian Business, chez les 18 Québécois qui figurent dans ce palmarès, il y a quelques glissements : la fortune des Bombardier, à plus de 2 milliards de dollars, a reculé de 11 %, de sorte que cette famille occupe désormais le 22e rang (par rapport au 17e en 2007). Même topo chez Charles Sirois : estimée à 860 millions de dollars, sa fortune a diminué de 4 %, faisant glisser le fondateur de Téléglobe du 59e au 63e rang.

La déconfiture des gens fortunés touche leurs fondations et leurs projets philanthropiques. " Les fondations dépendent des résultats financiers des entreprises et des revenus d'intérêt sur les marchés des capitaux, explique Gil Desautels, vice-président principal chez KCI Philanthropie. On peut s'attendre à ce qu'elles connaissent une année difficile. " Il en va de même pour leur appui à la recherche universitaire ou à la relève entrepreneuriale, par exemple.

2 Les minières : dans le trou

Depuis le ralentissement de la demande mondiale, le cours des métaux de base a chuté de 49 % pour l'aluminium, de 50 % pour le cuivre, de 62 % pour le nickel et de 41 % pour le zinc. Réduction des capacités de production, fermetures et mises à pied temporaires... QIT Fer et Titane, Alcoa, Mines Wabush, Xstrata, plusieurs minières ont fait des annonces dans ce sens au cours des derniers mois. Hormis les mines aurifères en Abitibi, qui profitent de la valeur refuge de l'or, l'industrie met la pédale douce.

Cependant, selon l'Association minière du Québec (AMQ), tout n'est pas perdu, car les minières gèrent ce cycle baissier différemment des précédents : " Nous sommes plus disciplinés, fait remarquer André Lavoie, directeur des communications de l'AMQ. Avant, lors des ralentissements, nous augmentions la production pour compenser la perte de revenus. Les stocks s'accumulaient, les prix restaient bas, et nous mettions plus de temps à remonter la pente. Aujourd'hui, nous réduisons tout de suite l'offre pour faire remonter les prix ". Ces mesures semblent porter leurs fruits : les prix se sont stabilisés et ont recommencé à grimper au début de l'année.

Toutefois, il ne faut pas rêver : c'est la Chine qui détient en partie la clé de la remontée du cours des métaux de base. Tout dépend de la santé de son économie.

3 Le modèle coopératif a la cote

Le Québec compte 3 300 coopératives et 44 mutuelles qui représentent au total 8,8 millions de membres. Depuis dix ans, 140 nouvelles coopératives en moyenne voient le jour chaque année. La récession pourrait faire augmenter ce chiffre, croit Michel Séguin, titulaire de la Chaire de coopération Guy-Bernier de l'UQAM. " Se regrouper dans les moments difficiles est un réflexe, explique le professeur. Les coopératives bénéficient d'une conjoncture favorable pour se développer, car les membres adhèrent alors davantage à leurs valeurs. En ce moment, l'esprit de solidarité a la cote. "

Cependant, on n'a pas encore observé de tendance à la hausse dans le nombre de constitutions de coopératives. Cela ne surprend guère Yvan Laurin, vice-président Coopération et qualité à la Fédération des caisses Desjardins : " Il est encore trop tôt pour voir une augmentation, mais on peut en anticiper une à moyen terme, car lorsque le gouvernement a moins de revenus, les gens et les collectivités se prennent en main. La coopérative devient alors la meilleure solution. " Ce modèle d'affaires offre un autre avantage : sa résilience, car les coopératives sont bien enracinées dans leur milieu. Ainsi, selon un sondage du ministère du Développement économique, Innovation et exportation, le taux de survie des coopératives sur 10 ans est deux fois plus élevé que celui des entreprises.

4 Des conseils pour faire le ménage

" Nous n'avons jamais été aussi occupés, s'exclame Oona Stock, associée de la firme de consultants SECOR-Taktik. Les entreprises ont envie de faire le ménage. " Les mandats sont faits sur mesure en fonction de la conjoncture : ils sont courts, précis, faciles à mettre en oeuvre et surtout, ils donnent des résultats rapidement ! L'un des services les plus populaires en ce moment est un plan de 100 jours dont l'objectif est de donner un nouveau souffle à l'entreprise. " Nous déployons dans l'entreprise une équipe de choc qui regarde où les coûts peuvent diminuer et qui détermine les vecteurs de croissance ", poursuit la consultante.

Les comptables ont également le vent dans les voiles, ce qui n'étonne aucunement Diane Messier, vice-présidente, Formation professionnelle et relève, de l'Ordre des comptables agréés du Québec : " C'est normal. En période de difficulté financière, les entreprises ont besoin d'aide pour rationaliser leurs opérations, restructurer une dette ou liquider certains actifs, par exemple. Les comptables sont indispensables, en période de crise ".

5 Moins de croissance par acquisitions

En raison de la raréfaction des capitaux et des investisseurs, les entreprises qui ont l'habitude de grandir par acquisitions devront prendre leur mal en patience. Selon la banque d'investissement de Toronto Crosbie & Co., le nombre et la valeur des fusions et acquisitions au Canada ont dégringolé de 27 et 64 % en 2008 par rapport à l'année précédente. " Cependant, les entreprises qui sont en bonne position peuvent profiter des occasions sur le marché et acheter des actifs en difficulté ", explique Louis Hébert, professeur de management à HEC Montréal.

Il pense notamment à SNC-Lavalin, qui a connu une bonne année 2008 et dont la plus importante division, Infrastructure et environnement, qui compte pour 24 % des revenus, bénéficie présentement des nombreux investissements en infrastructures dans le monde. Louis Hébert est toutefois moins optimiste pour les " acquéreurs en série " comme Garda, par exemple : " Ces acteurs ont profité de l'exubérance du marché financier. Aujourd'hui, ils traînent leurs dettes comme des boulets ".

La dette, Raymond Paré, vice-président et chef de la direction financière chez Couche-Tard, la voit comme un sac de pierres que l'on transporte sur son dos. " Le sac de Couche-Tard est moins lourd, et on peut donc courir plus vite pour faire des acquisitions ", s'amuse-t-il à dire. Le fait est que Couche-Tard court vite : en avril dernier, l'entreprise a mis la main sur 43 dépanneurs On the Run et a acheté la marque pour 450 autres franchises, ce qui lui permet d'en toucher les redevances.

6 Des pharmas sans molécules

D'ici 2012, des brevets d'une valeur de 28 milliards de dollars arriveront à échéance alors que les pipelines des pharmas sont dégarnis. Il y a en effet peu de blockbusters en gestation pour compenser les pertes de revenus anticipées. La solution ? " Se rapprocher des centres de recherche universitaires ", estime Michelle Savoie, directrice générale de Montréal InVivo, la grappe des sciences de la vie et des technologies de la santé du Montréal métropolitain. Ce rapprochement est déjà amorcé. À l'automne 2008, on a vu émerger le Consortium québécois sur la découverte du médicament, un partenariat public-privé qui vise à accélérer la découverte de médicaments. Chez AstraZeneca, on ne jure que par ce genre de partenariat : " Cela nous permet de compléter nos expertises. C'est pour cela que notre early pipeline est solide ", confie Jennifer Robinson, du service des communications de l'entre-prise pharmaceutique.

On assiste aussi à un autre genre de rapprochement, alors que se produisent des méga-acquisitions, comme celle de Wyeth par Pfizer, de Schering par Merck, et de Genentech par Roche. D'ailleurs, tout porte à croire que cette période de consolidation ne fait que commencer. Pour Elie Farah, vice-président Investissements, à Montréal International, l'enjeu se résume ainsi : " Il faut s'assurer que les retombées au Québec soient maximales ".

7 Des touristes trop courtisés

Tourisme Montréal estime qu'en 2009, le nombre de visiteurs reculera de 3 % dans la première destination touristique du Québec. " Nous nous attendons à un taux d'occupation de 63 à 65 %. Si nous obtenons davantage, ce sera un miracle ", admet William Brown, vice-président principal de l'Association des hôtels du Grand Montréal. Le premier coupable est certainement la récession qui sévit aux États-Unis, les Américains étant les principaux visiteurs du Québec. Mais il y a aussi la croissance du nombre de chambres dans la métropole causée par l'ouverture de 17 nouveaux hôtels en trois ans.

La concurrence est tout aussi féroce dans le secteur des voyages tout compris. " Nous avons enregistré un volume élevé, mais les marges de profit n'y étaient pas ", commente Philippe Sureau, président de la distribution chez Transat AT, au sujet des résultats du premier trimestre de 2009. Malgré tout, Philippe Sureau a le regard fixé sur l'horizon : " Il faut observer le comportement du consommateur à long terme. La tendance de fond, c'est que voyager n'a plus rien d'exceptionnel. Tout le monde voyage et le fait souvent ".

aude.perron@transcontinental.ca

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