Sans tambour ni trompette, la Caisse de dépôt et placement du Québec a complètement transformé sa gestion du risque ces dernières années. L'institution investit non seulement sur la base du risque absolu, mais elle analyse aussi de plus en plus des facteurs qualitatifs, comme le risque géopolitique.
Par exemple, depuis 2013, la Caisse de dépôt a remplacé la limite de risque actif qu'elle s'impose par une limite de risque absolu. Bref, au lieu de tenter de battre les marchés ou les indices, ses gestionnaires de portefeuille essaient plutôt d'atteindre une cible précise de rendement.
«Par exemple, si nous avons une cible de 6,5 % dans un secteur, toute mon organisation interne et mes cibles d'investissement vont être fonction de ces 6,5 %», explique Claude Bergeron, premier vice-président de la direction des risques à la Caisse.
Dans un entretien en marge de la conférence du Global Risk Institute (GRI) qui s'est récemment tenue à Montréal, Claude Bergeron souligne que cette stratégie représente un changement majeur dans la gestion du risque de l'institution. «Tout a changé au quotidien. C'est une autre culture. C'est l'approbation d'un investissement, ce sont les discussions sur un investissement, sur la stratégie.»
Aux yeux de Michel Maila, pdg du GRI, l'approche de la Caisse - qui est membre de cet institut - est «très cohérente», car elle met l'accent sur un horizon d'investissement à long terme. «Les marchés financiers sont malheureusement encore dominés par des joueurs à très court terme, dont l'échéance est de 30, 60 et 90 jours.»