Électrochoc, le méga-contrat d'Hydro-Québec bloqué aux États-Unis

Publié le 01/02/2018 à 18:44

Électrochoc, le méga-contrat d'Hydro-Québec bloqué aux États-Unis

Publié le 01/02/2018 à 18:44

Le New Hampshire a infligé un électrochoc à Hydro-Québec et son partenaire américain Eversource en refusant d'octroyer une autorisation essentielle à la réalisation du projet de ligne de transport Northern Pass.

Estimant ne pas avoir obtenu toutes les réponses à leurs questions, les sept commissaires de la Commission d'examen du site au New Hampshire (SEC) ont unanimement rejeté le projet, dont la mise en service est prévue en 2020.

Il s'agit d'un revers important pour les deux promoteurs puisque cette ligne de transport est au coeur du contrat d'exportation de 20 ans qui vient d'être décroché au Massachusetts par Hydro-Québec. Qualifiée d'«historique» par la société d'État, l'entente devrait générer des revenus estimés à 10 milliards $.

Eversource a l'intention de porter la cause en appel et n'a pas mâché ses mots en dénonçant la décision de la SEC, estimant que les façons de faire de l'organisme américain étaient tout simplement dépassées.

«Nous sommes outrés par cette décision, a fait valoir l'entreprise dans une déclaration envoyée par courriel. Cela envoie un message contradictoire à ceux qui désirent développer des projets au New Hampshire.»

Aux États-Unis, le Northern Pass, qui doit contourner la région des montagnes Blanches, avait déjà obtenu des permis de la part du département de l'Énergie et du U.S. Forest Service. Pour aller de l'avant en sol américain, le projet devait obtenir le feu vert de la SEC.

Eversource n'était pas en mesure de dire si la mise en service prévue pour 2020 du Northern Pass pourrait être retardée. L'entreprise pourrait devoir attendre jusqu'à la fin mars pour prendre connaissance de la décision écrite.

Si cette décision de la commission est une «mauvaise nouvelle», un porte-parole d'Hydro-Québec, Serge Abergel, a affirmé qu'elle ne mettait pas un frein aux discussions entre la société d'État et le Massachusetts.

«C'est certain qu'il y a maintenant un risque, mais nous demeurons engagés dans le processus», a-t-il expliqué au cours d'une entrevue téléphonique.

Le tracé de 309 kilomètres au total (dont environ 80 kilomètres au Québec) du Northern Pass devait relier le poste des Cantons, situé à Val-Joli, et le poste de Franklin, dans le sud du New Hampshire.

La partie québécoise du Northern Pass est évaluée à plus de 680 millions $. La construction devait débuter à l'automne et une partie de la ligne de transport devait être enfouie dans le secteur de la forêt Hereford. Du côté américain, la ligne de transport devrait générer des investissements d'environ 2 milliards $.

Autres options

C'est grâce au Northern Pass qu'Hydro-Québec a décroché un contrat - conditionnel à une signature - pour exporter 9,45 térawattheures (TWh) d'hydroélectricité à compter de 2020 vers le Massachusetts.

Néanmoins, a rappelé M. Abergel, les tracés du Vermont et du Maine proposés par la société d'État dans le cadre de l'appel de propositions  demeurent toujours sur la table.

«Dans le cadre du processus, il y a une provision en cas d'impasse qui permet au Massachusetts de se retourner et de sélectionner le prochain candidat en liste, a-t-il précisé. Il y a toujours des cartes sur la table.»

M. Abergel est conscient qu'il n'y a aucune garantie que les autres scénarios proposés occupent les deuxième et troisième rangs sur la liste finale du Massachusetts, mais il estime qu'il s'agit de «projets très concurrentiels».

Celui-ci n'a pas voulu dire si le début des travaux initialement prévu cet automne pour la portion québécoise pourrait être retardé puisque l'aval de l'Office national de l'énergie est toujours attendu.

Aux États-Unis, le Conservation Law Foundation (CLF), qui s'opposait au Northern Pass, a accueilli avec soulagement la décision de la SEC.

«Les commissaires ont entendu nos critiques, a indiqué son avocate, Melissa Birchard. Ils ont tenu compte de l'opposition dans les villes et communautés et rejeté les allégations erronées que le projet n'aurait pas d'incidence négative sur le tourisme et les propriétés du New Hampshire.»

 

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