Bourse: réforme fiscale de Trump largement intégrée; pression sur les financières canadiennes

Publié le 26/04/2017 à 10:12, mis à jour le 26/04/2017 à 17:00

Bourse: réforme fiscale de Trump largement intégrée; pression sur les financières canadiennes

Publié le 26/04/2017 à 10:12, mis à jour le 26/04/2017 à 17:00

Les Bourses nord-américaines n'ont pas dégagé de grande tendance ce mercredi, reprenant leur souffle après un bond de deux jours et de très nombreux résultats d'entreprises. L'annonce de «la plus grande baisse d'impôts de l'histoire» des entreprises par Trump a à peine retenu l'attention, sans fournir d'orientation.

À Toronto, le compartiment des titres financiers a signé la plus importante perte au sein des dix secteurs de l'indice, de 2,3%, emporté par la dégringolade de 65% de Home Capital (à lire ci-dessous). Par effet de contagion du risque, on a observé une certaine pression sur les actions des grandes banques canadiennes (CM -2,16%, RY -1,61%, BMO -1,06%) .

Voici l'état de la situation à la clôture:

S&P/TSX -0,61% à 15649 points

S&P 500 -0,05% à 2387 points

Dow Jones -0,10% à 20975 points

Nasdaq 0,00% à 6025 points

Dollar canadien -0,29% à 0,7345$US

Once d'or +0,25% à 1270$US

Barile de pétrole WTI -0,61% à 49,26$US

«Depuis plusieurs séances, on était en plein essor au fur et à mesure que des détails fuitaient sur la réforme fiscale», a mis en avant Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth management. «Finalement, on a marqué le pas quand elle a été confirmée.»

L'administration de Donald Trump a proposé une baisse historique des impôts, notamment pour les entreprises, qui est de nature à séduire les investisseurs malgré la perspective d’âpres négociations sur ce texte au Congrès. 

Même si les performances de Wall Street sont restées timides mercredi, M. Skrainka jugeait pour autant sa réaction positive, y voyant un simple cas «d'achats sur la rumeur et de ventes sur les faits», selon l'expression consacrée des investisseurs anglo-saxons.

«L'idée générale, c'est que l'on ne lâche rien après deux excellentes séances», a résumé Art Hogan, de Wunderlich Securities.

La Bourse a très bien entamé la semaine face à un contexte politique jugé engageant à l'international, avec la qualification du pro-européen Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle française, et aux Etats-Unis, avec la réforme fiscale de M. Trump.

«La réforme fiscale devient une possibilité, les résultats d'entreprises s'améliorent...», a énuméré Art Hogan, évoquant un contexte largement favorable. 

De fait, les résultats trimestriels du jour étaient encore nombreux, et, s'ils ont été un peu moins enthousiasmants qu'une excellente salve la veille, ils ne remettent pas en cause une tendance générale au retour à la croissance des bénéfices après des années de morosité chez les entreprises américaines.

Titres en action

Home Capital (Tor., HCG) a effacé 700 millions $ de capitalisation boursière après l'annonce d'un accord de principe relatif à une ligne de crédit de 2 milliards de dollars pour sécuriser les liquidités de sa filiale. À lire dans Home Capital s'effondre en Bourse.

Notre spécialiste boursier François Pouliot a épinglé pour vous quelques recommandations d'analystes qui pourraient influencer les cours de Metro (Tor., MRU), Great-West (Tor., GWO) et McDo (NYSE, MCD) dans notre rendez-vous quotidien des À surveiller.

BCE(Tor., BCE) a annoncé un bénéfice net ajusté de 758M$ ou 0,87$ par action à son premier trimestre. Les analystes tablaient en moyenne un bénéfice de 0,83$ par action.

Les analystes reviennent sur les résultats supérieurs aux attentes dévoilés par Metro(MRU, 45,18$) à son deuxième trimestre. Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux, réitère sa recommandation d'achat pour l'épicier, mais fait passer sa cible de 46$ à 49$. Kenric S. Tyghe, de Raymond James, fait pour sa part passer sa cible de 50$ à 52$. M. Howlett souligne que l'acquisition de la participation de 45% dans Adonis et le producteur d'aliments Phoenicia à la fin de l'exercice en cours va coûter à Metro entre 235M$ et 250M$.

Ross MacMillan, de RBC Marché des capitaux, abaisse sa recommandation pour la vedette techno de l'heure au Canada, Shopify(SHOP, 76,65$US), de surperformance à neutre. Plusieurs raisons amènent l'analyste à revoir sa recommandation pour le titre qui a explosé depuis son entrée en Bourse. Même selon un scénario optimiste, la croissance nette de marchands qui utilisent les logiciels de commerce électronique de la société d'Ottawa devrait décélérer à partir de 2018. En outre, il souligne que les récentes initiatives mises de l'avant par la société, comme les services d'expédition et de paiement, ne devraient avoir que de modestes retombées au cours de la dernière année. Qui plus est, Shopify commande une valorisation supérieure à celle cumulée de quatre sociétés comparables, Demandware, Magento, Hybris et ATG, dit l'analyste. M. MacMillan laisse sa cible à 77$US.

Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, fait connaître ses prévisions des résultats du premier trimestre du fabricant de jouets torontois Spinmaster(TOY, 38,67$), attendus le 11 mai. L’analyste vise une croissance de 28,1% des revenus, à 207,1M$. Le bénéfice ajusté devrait pour sa part s’établir à 0,15$ par action. Il réitère sa recommandation surperformance pour le titre et sa cible de 43$.

Alan Ridgeway, de Banque Scotia, publie ses prévisions de résultats du premier trimestre pour la pharmaceutique lavalloise Valeant(VRX, 11,61$), attendus le 9 mai. L’analyste, qui attend des signes de progrès du redressement de l’entreprise, vise des revenus de 2,2G$US et un bénéfice de 0,87$US par action. Il rétière sa recommandation neutre pour le titre, mais a abaissé sa cible, la faisant passer de 15$US à 12$US.

Quant aux entreprises américaines, les résultats étaient nombreux et, si les experts de Charles Schwab les jugeaient cette fois "mitigés", M. O'Hare soulignait que la plupart des grands noms ne décevaient pas les attentes.

Au sein du Dow Jones, Procter and Gamble (P&G), géant des produits de grande consommation, perdait 1,88% à 88,31 dollars face à des résultats mitigés et des prévisions relativement pessimistes sur l'évolution de ses ventes.

L'avionneur Boeing cédait 1,17% à 181,36 dollars après l'annonce de résultats trimestriels contrastés, marqués notamment par un recul de son chiffre d'affaires.

Le conglomérat industriel United Technologies (UTC), qui a enregistré une hausse de ses résultats trimestriels et réaffirmé ses prévisions pour l'année, cédait néanmoins 0,22% à 116,61 dollars.

Hors de l'indice vedette, le géant alimentaire PepsiCo perdait 1,54% à 112,40 dollars malgré des résultats trimestriels supérieurs aux attentes grâce à une hausse des prix de ses produits dans un environnement économique "difficile".

Twitter bondissait de 10,78% à 16,24 dollars après des résultats meilleurs que prévu malgré des prévisions moroses sur ses revenus publicitaires.

Le géant des télécoms AT&T prenait 0,65% à 40,20 dollars, sans souffrir de résultats trimestriels témoignant de pressions croissantes sur le marché de la téléphonie mobile, ces chiffres justifiant le prochain rachat du groupe de médias Time Warner (+0,34% à 100,38 dollars).

 

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