Point 10: le drone automatique qui vous transporte où vous voulez
Bon jeudi! Voici 10 informations qui méritent votre attention en ce jeudi 7 janvier.
1-Quand le ciel est trop bleu dans le secteur aérien canadien, il s’encombre rapidement. Après de belles années de croissance et de relative accalmie concurrentielle, l’industrie du transport aérien va subir les contrecoups d’une rivalité accrue. NewLeaf Travel a annoncé qu'elle entend offrir des vols low cost à partir de sept aéroports canadiens à compter du 12 février. Ces villes comprennent Halifax, Hamilton, Regina, Saskatoon, Abbotsford et Kelowna, ainsi que Winnipeg, où est établie la société. NewLeaf fait la promotion de vols en aller simple à partir de 89$, mais ses passagers devront débourser des frais pour les bagages de cabine, pour choisir leur siège, pour avoir des boissons en vol et pour imprimer leur carte d'embarquement. Ben Cherniavsky, analyste chez Raymond James, voit cette nouvelle concurrence pour Air Canada(Tor., AC) et WestJet(Tor., WJA) d’un mauvais oeil, déjà qu’il y avait un ajout de capacité de la part de ces transporteurs. Dans une analyse publiée ce matin, il dit craindre que le contexte concurrentiel se détériore à court terme avec l’arrivée de NewLeaf. Cela dit, bien des start-ups du secteur ont tenté leur chance, mais sans succès à long terme, depuis une quinzaine d’années.
2-Aviva Canada lance la première police d'assurance canadienne pour les conducteurs Uber. Comme nous l'explique le Financial Post, cette offre vient clairement combler un manque: les chauffeurs affiliés à ce service étaient jusqu'à présent obligés d'exercer leur activité sans couverture adéquate. Aviva explique que cette police peut être souscrite à partir du moment où le conducteur passe 20 heures par mois à transporter des gens dans le cadre d'un service d'autopartage de type Uber: «Nous avons conçu cette police pour les gens qui veulent un revenu additionnel, mais qui veulent aussi une protection correcte pour eux et leurs passagers.» En septembre dernier, Uber avait annoncé qu'elle travaillait sur un partenariat avec Intact pour développer ce type de produit, mais les négociations n'ont jamais abouti.
3-Nouvelle déroute en vue à Wall Street, dont la cause est encore une fois la Chine. Vers 8h30, les indices S&P 500, Dow Jones et Nasdaq se replient de respectivement 2,30%, 2,30% et 2,98%, selon les négociations sur les contrats à terme. Le baril de pétrole Brent, la référence au Québec, baisse de 3,5% à 33,02$US. Pour la deuxième fois en une semaine, les Bourses chinoises ont fermé prématurément après qu’une chute de 7% eut déclenché un mécanisme «disjoncteur» automatique. Lisez notre revue de marché complète.
4-Dollar canadien: les prévisionnistes se sont complètement gourés. Il y a exactement un an dans cette rubrique, nous écrivions que les économistes commençaient à remettre en question leurs prévisions à propos de la devise canadienne face à sa contrepartie américaine. Ainsi, à l’époque, nous rapportions que les cambistes sondés par Bloomberg voyaient le huard se négocier à 86 cents américains à la fin de l’année. Citigroup, la firme la plus pessimiste, le voyait à 79 cents US à la fin 2015. Retour vers le futur, le huard s’approche ce matin des 70 cents américains, un creux en 12 ans. «Le dollar canadien a chuté plus vite que nous le pensions en raison de nouvelles baisses des prix du pétrole, mais nous continuons de nous attendre à ce qu’il se stabilise en 2016», écrivait le stratège en chef de la Banque Nationale, Stéfane Marion, dans une récente publication. Ainsi, les experts de la Nationale prévoient qu’il se négociera à 72 cents US à la fin du premier trimestre pour remonter à 76 cents US à la fin de l’année. Compte tenu du contexte actuel en Chine et de la faiblesse de l’économie canadienne, les prévisions des experts pourraient une fois de plus être mises à mal...
5-La vague de popularité du sans gluten pourrait donner un élan économique à la Gaspésie, grâce à un projet qui verra bientôt le jour après trois ans dans les fourneaux. La production de près de 4 000 tonnes de farine à partir de grains sans gluten – un projet dont on parle depuis trois ans – est officiellement en marche, nous apprend LaTerre.ca. Début mars, les premiers kilos de farine devraient être produits, jure Patrick Golliot, directeur de La Minoterie des Anciens inc. L’investissement de 2M$ permettra de commercialiser des farines, des huiles et des graines décortiquées sans gluten ou certifiées biologiques sans gluten comme le quinoa, le sarrasin, l’avoine et le chanvre. Le projet suscite un vif intérêt chez différents acheteurs, dont des supermarchés québécois et même une entreprise californienne, écrit LaTerre. La Minoterie des Anciens inc. appartient à Denise Verreault, dirigeante bien connue du Groupe maritime Verreault.
6-Amazon(Nasdaq, AMZN) poursuit tous azimuts son offensive pour vendre des produits sous sa propre marque. Après les couches pour bébés, les piles et les câbles USB, voilà que le mastodonte du détail se lance dans le créneau des puces informatiques, selon Reuters. Annapurna Labs, une division du détaillant Web, a annoncé qu’elle met au point des puces appelées Alpine qui seront vendues aux manufacturiers et exploitants de centres d’appels. L’entrée de la société dirigée par Jeff Bezos dans le domaine des semi-conducteurs risque de menacer la domination du numéro mondial du secteur, Intel(Nasdaq, INTC), dans les infrastructures des centres de données, note Reuters. C’est aussi une autre illustration de l’appétit sans borne de M. Bezos, qui, comme nous le soulignions récemment dans cette rubrique, songe aussi à lancer son propre service aérien de transport de colis.
7-Réserver un Uber, commander son dîner et régler ses factures grâce à une seule application: Messenger. On le sait, Mark Zuckerberg, PDG de Facebook(Nasdaq, FB), veut faire du plus populaire des réseaux sociaux le centre de notre univers. La société californienne vise transformer sa messagerie instantanée en une véritable plateforme qui pourra aussi servir à faire ses emplettes sur mobile, à organiser ses transports ou à commander à manger, grâce à des robots intelligents capables de converser avec les utilisateurs, écrit La Tribune. Des médias américains rapportent que Facebook veut développer des «Messenger bots», des robots intelligents capables d'interagir avec les utilisateurs de sa messagerie. Ainsi, l'utilisateur n'aurait plus à quitter Messenger pour faire ses achats. Il pourrait envoyer des messages à des robots affiliés à des services ou des marques partenaires, qui répondront automatiquement pour les aider à passer commande en quelques secondes.
8-À l'agenda jeudi, le ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, fait une annonce concernant la Société du Quartier de l'innovation Montréal. Le ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique et ministre responsable de l'Agence spatiale canadienne (ASC), Navdeep Bains, visite l'ASC et annonce le développement d'une nouvelle technologie spatiale à St-Hubert. Le groupe Jean Coutu(Tor., PJC.A) tient une conférence téléphonique concernant ses résultats du troisième trimestre. La société Exfo(Tor., EXF) tient son assemblée annuelle des actionnaires à Toronto.
9-115000. C’est le nombre de véhicules que Volkswagen va racheter aux États-Unis, rapporte Europe 1, citant Süddeutsche Zeitung. Sans citer ses sources, le quotidien allemand écrit que le constructeur s'attend soit à rembourser le prix d'achat de 20% des véhicules diesel concernés par le scandale, soit à proposer un véhicule neuf avec un rabais conséquent. Le groupe pense que le reste des véhicules affectés devraient subir des modifications substantielles, ce qui impliquera d'importants coûts et probablement une lourde amende. Le constructeur risque d’écoper d’une amende de plusieurs milliards de dollars aux États-Unis dans le cadre d'une procédure au civil ouverte lundi par le département américain de la Justice au sujet de la manipulation par le constructeur allemand des émissions polluantes de ses véhicules.
10-Voici le premier drone dans lequel vous pouvez embarquer. Et qui se pilote tout seul! D'apparence extérieure, le EHang 185 ressemble juste à un énorme drone de plus. Et puis la porte s'ouvre et on découvre un habitacle qui permet à une personne de s'installer à l'intérieur. L'appareil permet en fait de transporter un passager sur de faibles distances (23 minutes d'autonomie à 100 km/h) sans qu'il ait à prendre le contrôle. En fait, tout se passe depuis la tablette embarquée: il suffit de sélectionner sa destination et le 185 s'occupe de tout. De tout? D'après le journaliste de Business Insider, tout a été prévu pour assurer la sécurité des passagers: «Un porte-parole de EHang m'a assuré qu'il y avait de multiples garde-fous pour prendre le relais s'il y avait un problème. Et dans le pire des cas, il y a un centre de contrôle qui surveille tous les appareils en vol et qui peut prendre les commandes de l'appareil si nécessaire, un peu comme dans les aéroports.» À tout moment, le passager peut aussi bloquer le drone en vol stationnaire, histoire de profiter du paysage ou d'éviter un oiseau. Le 184 est 100% électrique, dispose de 8 hélices réparties sur quatre bras et est rechargeable en 2 à 4h. Ah oui: ce gros jouet devrait coûter quelques centaines de milliers de dollars américains…
Sources : Les Affaires, communiqués, PC, AFP, Europe 1, Süddeutsche Zeitung, Reuters, La Tribune, LaTerre.ca, Financial Post.
