10 choses à savoir jeudi

Publié le 03/08/2017 à 09:18

10 choses à savoir jeudi

Publié le 03/08/2017 à 09:18

Par Yannick Clérouin et François Remy

Point 1: Le modèle de Bombardier impliqué dans une histoire de corruption en Afrique du Sud.

Bon jeudi 3 août! Voici 10 informations qui méritent votre attention ce matin.

1. Le scandale des «GuptaLeaks», vous connaissez? Pourtant Ottawa et Bombardier y sont impliqués. Depuis cet été, la fuite de près de 300 000 courriels et documents confidentiels des Gupta alimente les médias sud-africains. Cette toute-puissante famille tient un rôle majeur dans un scandale de corruption qui menace directement le président Zuma. Or, il ressort de ces tonnes de correspondances que l’agence gouvernementale Exportation et développement Canada (EDC) a financé à hauteur de 41 millions de dollars américains l’achat par les Gupta d’un avion d’affaires de Bombardier.

Il s'agit d'un Global 6000-BD-700-1A10 négocié dès 2013, précise Daily Maverick, mais «le réservoir d’argent public» et le constructeur aéronautique ont refusé de commenter les révélations ou de détailler les mesures prises si un client faisait l'objet d'accusations de corruption. Et le site de préciser que les Gupta ont finalement acheté le fameux jet privé pour 52 millions $US (contre 60M$ normalement demandé par Bombardier) et l’ont utilisé dans un montage d’évasion fiscale.

2. Et si Simons vendait des t-shirts ou des vestes de pluie dans des machines distributrices? C’est la stratégie que le détaillant japonais Uniqlo va mettre en place aux États-Unis après avoir dévoilé des ventes inférieures aux attentes. Au Japon, à peu près tout peu être acheté par l’entremise de distributeurs automatisés. Un journal ou une bouteille d’eau, d’accord, mais des vêtements? La chaîne qui appartient au groupe Fast Retaiing Co. va déployer dix distributeurs de vêtements ce mois-ci et le suivant dans les aéroports et les centres commerciaux de New York, Houston, Oakland et d’autres grandes villes américaines, écrit le Wall Street Journal. C’est la dernière idée de la direction du détaillant pour tenter sa percée américaine qui n’a pas produit les résultats escomptés à ce jour. Certes, un distributeur automatique est moins coûteux à exploiter qu’un magasin physique et représente une façon pratique et rapide pour ceux qui recherchent des produits de base. Uniqlo n’est d’ailleurs pas le seul détaillant à faire appel aux machines distributrices. Best Buy en exploite 183 à la grandeur des États-Unis et en tire des millions de dollars de revenus par année, note le quotidien financier. À notre connaissance, l’idée des machines distributrices est sous-exploitée au Québec. Un nouveau débouché à tester pour les Simons, Trisan, Dynamite et autres détaillants de la province?

3. Jeff Bezos s’organise-t-il pour se faire de plus en plus d’ennemis? Non seulement l’entreprise qu’il dirige, Amazon(AMZN, 995,48$US), étend ses tentacules à un rythme qui dérange de plus en plus de gens d’affaires, voilà qu’elle annonce une nouvelle politique de retour qui fait rager les petits vendeurs de son site Web. Le géant du commerce en ligne a expédié un courriel aux marchands qui vendent à partir de leur maison, de leur garage ou d’un entrepôt par l’entremise de la plate-forme Marketplace, plutôt que de passer par les installations d’Amazon, leur expliquant qu’à partir du 2 octobre prochain, les articles qu’ils proposent seront «automatiquement autorisés» à être retournés, relate CNBC. Conséquence: quiconque achète le produit pourra le retourner sans avoir à contacter le vendeur, qui ne pourra non plus communiquer avec l’acheteur. Impossible donc, pour le vendeur, d’expliquer au client comment son produit fonctionne avant que celui-ci ne le retourne parce qu’il est incapable de le faire fonctionner, par exemple. Un vendeur offusqué a contacté CNBC et averti que les nouvelles mesures d’Amazon vont «totalement écraser» les PME et vendeurs individuels qui prennent en charge eux-mêmes les commandes. Amazon a précisé que certaines exceptions s’appliquent. La nouvelle politique va certainement faire plaisir à bien des consommateurs, mais elle va en contrepartie décourager bien des vendeurs à utiliser Amazon pour écouler leur marchandise.

4. La conjoncture économique ne vous inquiète pas. Par contre, le changement climatique, oui! Plus que le groupe terroriste État islamique. Bien que les préoccupations et leur intensité varient autour de la planète, Daesh apparaît comme la principale menace dans 18 pays, principalement concentrés en Europe, selon un nouveau sondage du Centre de recherche Pew. Sauf au Canada, où l’évolution de notre environnement est la principale raison de s’inquiéter. Une préoccupation pressante pour six Canadiens sur dix, un niveau comparable à celui de la Suède (64%). Chez nous, il y a aussi la méfiance concernant le pouvoir et l'influence des États-Unis, représentant une «menace majeure» pour 38% des sondés, soit plus que vis-à-vis de la Russie. Un sentiment  en progression depuis un certain jour de novembre 2016.

5. Le Canadien déconnecte facilement du travail. Pour l’instant. 51% ne consultent jamais leurs courriels professionnels lorsqu’ils partent en vacances, indique une récente étude d’Ipsos. C’est plus que la moyenne des 18000 répondants dans 25 pays, interrogés entre fin juin et début juillet. On sait à quel ne pas décrocher peut nuire à long terme, notamment parce que vous ne rechargerez pas vos batteries au bureau. Toutefois, le nombre de personnes vérifiant leur boîte ne cesse d’augmenter depuis 2009. Le Canada n’y échappe pas puisqu’il se situe dans les 10 premiers marchés dont les travailleurs sont susceptibles de rester connectés. Soit une augmentation de 10%, comparable à la Chine ou la Belgique (+11%).

6. On reprend son souffle après la course aux records à Wall Street. Les Bourses américaines pointent vers une ouverture au neutre ou en légère baisse jeudi, les investisseurs reprenant leur souffle après la succession de sommets des indices et se préparant à une nouvelle salve de résultats financiers. Au Canada, plusieurs poids lourds présentent leur plus récente performance trimestrielle. À l'agenda aux États-Unis, les demandes initiales d'assurance-chômage pour la semaine terminée le 28 juillet. Il y aura aussi publication de l'ISM non manufacturier ainsi que les nouvelles commandes manufacturières de juin. Au Canada, c'est encore le désert côté statistiques économiques. À lire dans notre rubrique quotidienne de Ce qui bouge sur les marchés avant l'ouverture.

7. Imaginez si Revenu Québec vous espionnait sur les réseaux sociaux pour savoir si votre train de vie est supérieur à celui que vous prétendez dans votre déclaration de revenus. C’est ce que s’apprête à faire le fisc indien. Certains pays font appel à tous les moyens possibles pour récupérer les impôts impayés, comme on l’écrivait la semaine dernière dans cette rubrique, des percepteurs déguisés en Zoro chassent les mauvais payeurs en Espagne. Le gouvernement indien, lui, va se tourner vers Facebook, Instagram et autres réseaux sociaux afin de traquer les malins qui ne déclarent pas leurs vrais revenus. Des personnes au courant des intentions du gouvernement de Narendra Modi ont expliqué à Bloomberg que le fisc indien épluchera les réseaux sociaux afin de comparer les habitudes de consommation des citoyens à leur déclaration de revenus. Même si l’économie indienne croît à grande vitesse, le gouvernement du pays ne lésine pas sur les moyens pour combler son déficit: il a investi 156M$US dans le projet qui sera complémentaire à la plus importante base de données biométrique du monde. Bloomberg souligne que d’autres pays, dont le Canada, font déjà appel à l’analyse de données de masse pour prévenir l’évasion fiscale. C’est la grande tendance du moment et elle rapporte déjà d’importantes sommes aux gouvernements. Voilà donc un sérieux avertissement à ceux qui veulent frauder: mieux vaut garder le profil bas et ne pas vous montrer en photo avec une rutilante voiture sport sur Facebook.

8. «Le Disney (indien) du monde numérique». C’est ainsi que se projette l’ingénieur en informatique Vinoth Chandar, dont la chaîne YouTube est la deuxième plus populaire en Inde : près de 11 millions d’abonnés, pour près de 10 milliards de vues. Ce papa indien a transformé les berceuses préférées de sa fille en une affaire de millions de dollars, résume Quartz. Il a commencé en 2013, créant une petite animation pour la chanson «Chubby Cheeks». Dans les deux semaines, la vidéo était virale, attirant plus de 300 000 vues. Il fonde alors ChuChu TV, une société de dessins animés musicaux qui sont téléchargées sur sept chaînes. L'une de ses productions, «Johny Johny, yes papa», a plus de 1,2 milliard de vues et a rejoint le classement des 50 meilleurs vidéos au monde. Cette semaine, ChuChu TV a d’ailleurs reçu le prix du «Bouton de lecture de diamant», l’équivalent du disque de platine pour l’industrie musicale. «En Inde, pour chaque tranche de 1000 vues, les créateurs de contenu reçoivent entre 1,56 et 2,8 $US. Et lorsque c’est vu aux États-Unis ou en Europe, ils gagnent entre 4 et 8 $US», précise le magazine. Faites le calcul. De l'argent facile?

9. Cette fille de 13 ans a imaginé un générateur d’électricité grâce au trafic routier. Laalitya Acharya, élève dans un collège de l’Ohio, a conçu TraffEnerate : un montage de micro-générateurs produisant de l’électricité dès qu’ils reçoivent la moindre pression. Si ce dispositif recouvrait simplement le pont Champlain, avec les 200 000 véhicules l’empruntant chaque jour, Hydro Québec aurait sûrement de quoi baisser ses coûts. En attendant, l’invention de Laatitya a convaincu les juges du Young Scientist Challenge puisque cela lui a valu de décrocher une place parmi les dix finalistes nationaux. Les heureux élus reçoivent 1 000 $US et s’affronteront au mois d’octobre prochain. Le ou la gagnant(e) recevra e titre de «meilleur(e) jeune scientifique de l'Amérique» et remportera quelque 25 000 $ pour l’aider à concrétiser sa trouvaille.

10. Besoin de prendre le large (au figuré)? Le marché de l’hébergement québécois ne manque pas d’offres insolites. À l’image de la «Grande Hermine», le chalet-navire reproduisant à l’échelle la nef principale du deuxième voyage de Jacques Cartier vers le Canada. La construction en bois compte deux cabines, comprenant chacune un lit double, et permet une occupation maximale de 6 personnes. Contrairement à l’embarcation de l’explorateur en 1535, cette habitation gaspésienne est équipée d’une cuisinette avec frigidaire, d’un micro-ondes ou encore d’un BBQ sur la terrasse, proposent les Chalets Anse Ste-Hélène. Pour 200$ la nuitée.

Sources: Daily Maverick, CNBC, Pew Research Center, Ipsos, Bloomberg, Quartz, YoungScientistLab...

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NDLR: L'article des «10 Choses à savoir» reste un exercice de revue de presse. Les avis et opinions qui y sont rapportés ne reflètent pas nécessairement ceux et celles de la rédaction de Les Affaires.

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