Une commande de 3,2 milliards $US échappe à Bombardier

Publié le 21/01/2016 à 09:55, mis à jour le 21/01/2016 à 16:21

Une commande de 3,2 milliards $US échappe à Bombardier

Publié le 21/01/2016 à 09:55, mis à jour le 21/01/2016 à 16:21

Par La Presse Canadienne

(Photo: Bloomberg)

La pénurie de commandes pour les avions de la CSeries de Bombardier s'est poursuivie jeudi lorsque le transporteur américain United a annoncé avoir préféré des appareils de Boeing à ceux de l'avionneur montréalais, à faible consommation de carburant.

En fait, United a annoncé jeudi avoir passé une commande pour 40 avions 737-700 de Boeing - et non leur version MAX, à plus faible consommation d'énergie - qui devraient être livrés à la mi-2017. 

Les avions remplaceront une partie de la flotte exploitée par les partenaires régionaux de United, puisque le transporteur prévoit supprimer de plus de moitié le nombre d'avions de 50 sièges de sa flotte d'ici 2019. 

Bombardier (Tor., BBD.B) a déjà indiqué qu'elle visait des commandes de la part de grands transporteurs pour l'aider à faire décoller la CSeries, dont le nombre de commandes fermes est coincé à 243 depuis près de 16 mois.

Le président des avions commerciaux de Bombardier, Fred Cromer, a déjà indiqué qu'il était à la recherche de transporteurs aériens qui donneraient leur «sceau d'approbation» au programme et améliorerait la perception des clients potentiels sur le marché.

Même s'il n'avait pas identifié de ligne aérienne en particulier, des analystes avaient présumé qu'il s'agissait de United et de American Airlines. Delta Airlines a indiqué cette semaine qu'elle pourrait se laisser tenter par la CSeries si le prix était bon. United a refusé de préciser pourquoi il avait préféré Boeing à ses concurrents.

Selon l'analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, la perte de cette commande est décevante pour Bombardier.

«Une commande phare d'un grand transporteur américain aurait aidé à donner une légitimité à l'incursion de Bombardier dans le segment des avions à fuselage étroit avec la CSeries», a-t-il écrit dans un rapport. 

Le prix allongé pour la commande de United n'a pas été dévoilé, mais M. Spracklin croit que Boeing a été particulièrement proactif à ce sujet et qu'il a peut-être libéré des quarts de production pour accommoder le transporteur.

L'analyste Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, avait dit croire que la CSeries avait une «solide chance» de l'emporter sur Boeing, Airbus et Embraer en ce qui a trait à la commande de United.

Il croit que l'obtention de commandes de la part d'Air Canada, Delta et British Airways est toujours possible.

Le gouvernement du Québec a investi 1 milliard $US pour obtenir une participation de 49,5% dans le programme de la CSeries. Bombardier a affirmé que cet appui rassurerait sûrement les clients potentiels qui pourraient s'être inquiété des capacités financières de l'entreprise. Le gouvernement fédéral étudie la possibilité d'apporter sa propre contribution à Bombardier.

Entre-temps, M. Poirier s'attend à ce que le marché reste sceptique et juge qu'il existe un risque réel de voir le programme de la CSeries annulé si aucune commande n'est décrochée dans les six prochains mois. 

Bombardier doit livrer son premier appareil CS100 au transporteur Swiss Airlines d'ici le deuxième trimestre.

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