TGV: un nouvel appel d'offres mexicain pourrait permettre à Bombardier de soumissionner

Publié le 07/11/2014 à 14:59

TGV: un nouvel appel d'offres mexicain pourrait permettre à Bombardier de soumissionner

Publié le 07/11/2014 à 14:59

Par AFP

Le TGV doit relier la ville de Mexico (Photo) à celle de Queretaro. (Photo: Bloomberg)

Le gouvernement mexicain a défendu vendredi l'annulation abrupte de l'attribution de la construction de la première ligne de TGV du pays à un consortium chinois en soulignant qu'il relançait son appel d'offres pour améliorer la transparence de la procédure.

Cela pourrait permettre à Bombardier de soumissionner. Un porte-parole de la société, Marc-André Lefebvre, a confirmé l'intérêt de Bombardier, précisant qu'une décision n'avait toutefois pas été prise quant à une possible soumission.

Lundi, le gouvernement mexicain avait annoncé qu'un consortium mené par le groupe chinois China Railway Construction réaliserait cette ligne de train à grande vitesse, la première en Amérique latine.

Le groupe chinois, associé à quatre sociétés mexicaines et à une société française, la SYSTRA (filiale de la SNCF et de la RATP), avait été le seul à faire une offre pour cette ligne de 210 km, qui doit relier Mexico à la ville de Queretaro (centre).

Trois jours après, jeudi soir, le président a fait annoncer par son ministre des Communications et des Transports, Gerardo Ruiz Esparza qu'il annulait cette décision «en raison des doutes et des inquiétudes surgies dans l'opinion publique». Il s'agit de «donner plus de temps» au processus et «permettre la possible participation d'un plus grand nombre de fabricants de trains», selon le ministre.

L'appel d'offres initial avait été lancé le 15 août pour une durée de 60 jours. Le contrat en jeu était d'une valeur de 50,8 milliards de pesos (trois milliards d'euros), qui incluait la construction de la voie ferrée, l'achat d'équipements et de voitures, ainsi que l'entretien du train.

Seize compagnies étrangères avaient renoncé à présenter leur offre à la date butoir du 15 octobre en raison de la brièveté des délais, parmi lesquelles Mitsubishi (Japon), Alstom (France), Bombardier (Canada) et Siemens (Allemagne).

Vendredi, M. Esparza a indiqué que la nouvelle procédure d'appel d'offres devrait commencer fin novembre. Il a précisé sur Radio Formula que le président mexicain lui avait «donné des instructions pour que le délai soit de six mois parce que plusieurs des fabricants de trains avaient demandé un délai plus important». 

Information privilégiée?

La mise en cause des conditions de l'appel d'offres avait été particulièrement vive jeudi de la part du Parti action national (PAN, opposition de droite) au Sénat où le sénateur Javier Corral avait mis en cause les liens entre certains des dirigeants des compagnies choisies et le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) au pouvoir.

«Y a-t-il eu une procédure irrégulière dans laquelle le gouvernement a fourni une information privilégiée à l'un des candidats et les autres, conscients de ce fait ont préférer ne pas y participer ?», avait-il questionné.

Un autre sénateur du PAN, Javier Lozano, avait indiqué que son parti avait «de sérieux doutes, des questions, des préoccupations au sujet de la transparence et de la légalité de la procédure d'appel d'offres».

Le président mexicain, qui s'envole dimanche pour la Chine pour une série de réunions et une visite d'État, va maintenant devoir expliquer personnellement sa décision au président chinois Xi Jiping.

«Il va certainement lui dire qu'il veut que les règles du jeu soient transparentes et expliquera évidemment la conjoncture de la politique intérieure», selon Adolfo Laborde, spécialiste des relations internationales à l'Université technologique de Monterrey.

Cette conjoncture est marquée par l'affaire de la disparition de 43 étudiants fin septembre aux mains de la police et du crime organisé au sud du pays. Elle a créé la plus grave crise de confiance envers le président mexicain depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2012, car les autorités n'ont pas pour l'instant retrouvé trace de ces jeunes.

Le Sénateur Javier Corral avait fait un lien entre l'affaire des étudiants disparus et les conditions de l'appel d'offre du TGV.

«C'est un moment très compliqué pour ne pas lui ajouter un processus d'appel d'offres visant à favoriser des amis ou des entreprises proches du parti de gouvernement ou du président de la République».

Le ministre Esparza a reconnu vendredi que l'annulation de l'attribution de la construction du TGV au consortium chinois «n'est peut-être pas le mieux pour le Mexique». «Mais c'est le mieux pour qu'il ne subsiste aucun doute d'aucun type».

Avec la Presse Canadienne

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