Stratégie maritime: Québec doit investir au moins 250 M$ par année pendant 10 ans

Publié le 10/02/2015 à 13:38

Stratégie maritime: Québec doit investir au moins 250 M$ par année pendant 10 ans

Publié le 10/02/2015 à 13:38

Par François Normand

(Photo: Port de Montréal)

Le gouvernement du Québec doit investir au moins 250 millions de dollars par année pendant 10 ans afin de développer les infrastructures pour déployer sa future stratégie maritime, affirme un spécialiste en transport et logistique.

«Si on ne le fait pas, on n’est pas crédible», a déclaré Claude Comtois, directeur adjoint du Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d'entreprise, la logistique et le transport de l'Université de Montréal.

Ce spécialiste a fait cette affirmation lors d'un colloque sur la future stratégie maritime du Québec, organisé ce mardi à Montréal par les Événements Les Affaires.

Claude Comtois s'est adressé à l'auditoire après l'allocution du ministre délégué aux Transports et à l'implantation de la stratégie maritime, Jean D'Amour.

Ce dernier avait décortiqué les grands axes de cette future stratégie, en soulignant qu'il comptait sur investissements de trois milliards (G$) sur 15 ans - par Québec et Ottawa - pour améliorer ou doter la voie maritime du Saint-Laurent de nouvelles infrastructures.

Ce qui signifie, en moyenne, des investissements de 200 M$ par année d'ici 2030. 

Le ministre compte aussi sur des investissements privés de 4 G$ sur 15 ans, mais cela demeure très hypothétique pour l'instant.

À elle seule, la Georgia Port Authority (GPA), qui gère les installations du Port de Savannah en Géorgie, investit près de 100 M$US par année pour acheter des équipements et rendre ses infrastructures plus efficaces et fluides.

Pendant sa présentation, Claude Comtois a expliqué comment des pays tels que la Nouvelle-Zélande, Singapour, la Chine et des États européens ont déployé au fil des décennies des stratégies maritimes très audacieuses.

Dans tous ces cas, le nerf de la guerre pour accroître l'activité économique et l'efficacité logistique a surtout été des investissements massifs dans la mise à jour et la construction d'infrastructures.

Aux yeux de ce spécialiste, le Québec ne doit donc pas hésiter à mettre de l'argent sur la table pour déployer une stratégie maritime qui soit à la hauteur de nos ambitions et des attentes des expéditeurs internationaux.

Des investissements qui auront de toute façon un cercle vertueux sur l'économie québécoise, dit Claude Comtois «Ça va servir de levier pour d'autres investissements.»

De plus, les autorités doivent être prêtes à faire des travaux d'aménagement sur le fleuve Saint-Laurent, qui pourraient avoir un impact sur certains écosystèmes.

Par exemple, il faudrait peut-être envisager de faire du dragage pour faciliter l'accès à certains ports. Pour illustrer à quel point certaines administrations portuaires ne lésinent pas, il a donné l'exemple du Port de Rotterdam, aux Pays-Bas.

Ce dernier est en train d'agrandir ses capacités de manutention et d'entreposage en prenant de l'expansion terrestre... sur le mer.

 

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