Tata Motors a acquis 403 hectares de terres cultivées au Bengal-Occidental pour construire son usine mais les paysans du cru estiment ne pas avoir été suffisamment indemnisés et l'opposition politique accuse le géant de l'acier de tirer parti de la misère des campagnes, en incitant, voire en forçant, les paysans à vendre à bas prix. Les deux tiers environ des plus d'un milliard d'Indiens vivent de l'agriculture.
Les manifestations ont commencé en décembre 2006 et se sont intensifiées récemment. L'opposition organise depuis près d'une semaine des barrages sur la grande route desservant l'usine et des marches quotidiennes.
Vendredi, Tata a pour la première fois demandé à ses quelque 5.500 employés et sous-traitants de ne pas venir travailler. "Nous voulons évaluer la situation", a expliqué le porte-parole du groupe indien, Debasis Ray. La semaine dernière, le PDG Ratan Tata a menacé de fermer l'usine si les manifestations continuaient.
L'an dernier, l'indignation soulevée par la mort de 14 paysans par la police à Nandigram a entraîné l'abandon d'un projet de construction d'une zone économique spéciale destinée à attirer les investissements étrangers.