Un fonctionnaire de l'administration municipale et deux consultants au fait des détails du projet sont à l’origine de l’information du journal. Selon un des consultants, Magna s'est vu attribuer un terrain complexe, dont la mise en valeur pourrait accroître considérablement le coût du projet. En outre, la compagnie n'est pas parvenue à conclure suffisamment de contrats avec les constructeurs automobiles pour la livraison de pièces. Aucune décision définitive sur le sort du projet n'a encore été prise, affirme l'autre consultant.
Magna avait annoncé il y a deux ans son intention de construire une usine à Saint-Pétersbourg. Il était prévu d'investir 50 millions de dollars américains dans ce projet. Aucun délai n'avait été cité pour la construction. En décembre 2006, le gouvernement de Saint-Pétersbourg avait réservé à la compagnie, pour les travaux d'investigation, 30 hectares de terrains dans la zone industrielle de Chouchary, à proximité des usines en construction de Toyota, General Motors et Suzuki. En avril dernier, le délai de location a été prolongé de 11 mois.
Dès le départ, Magna avait proposé de fournir aux différents constructeurs des composants produits dans la future entreprise, affirme un manager d'une des usines automobiles en construction à Saint-Pétersbourg.
Mais ces derniers mois, la compagnie n'a donné aucune nouvelle. Les contacts avec Magna pour la livraison de pièces détachées se sont poursuivis, mais ils n'ont abouti à aucun résultat, indique un employé d'une autre usine automobile pétersbourgeoise. En outre, les représentants d'Avtoframos et d'Avtotor ont déclaré que leurs entreprises n'avaient pas mené de négociations avec Magna sur des livraisons de pièces. GM, Toyota, Volkswagen, Ford et Izhavto se sont refusés à tout commentaire ou n'ont pu être joints.
Les intentions de Magna peuvent s'expliquer aussi bien par la crise financière que par le fait qu'Oleg Deripaska ne soit plus copropriétaire de la compagnie, estime Evgueni Bogdanov, expert du cabinet de conseil A.T. Kearney pour l'industrie automobile. Le 3 octobre, les 20% des actions de Magna appartenant au groupe Gaz ont été vendus dans le cadre d'un appel de marge (margin calls).
Selon M. Bogdanov, l'absence d'un partenaire russe fort au côté de la compagnie canadienne complique considérablement la réalisation de projets dans le pays. La construction de l'usine de Saint-Pétersbourg en est encore au stade initial, c'est pourquoi, en renonçant à son projet, Magna ne perdra presque rien, a-t-il ajouté.
Avec RIA Novosti.
