Le pétrole pas cher sans effet sur la voiture «propre» aux États-Unis

Publié le 12/01/2015 à 16:40

Le pétrole pas cher sans effet sur la voiture «propre» aux États-Unis

Publié le 12/01/2015 à 16:40

Par AFP

GM prévoit lancer la Chevrolet Bolt en 2017. (Photo: Bloomberg)

La baisse du prix de l'essence n'a pas d'influence sur la voiture «propre» aux États-Unis, où les constructeurs poursuivent leur offensive malgré une demande atone, mais pourraient demander un allongement des délais pour conformer leur catalogue à la législation anti-CO2.

Premier groupe automobile américain, General Motors (GM) jusqu'ici en retrait dans l'électrique (hybride et tout-électrique) va produire à partir de 2017 un véhicule tout électrique d'entrée de gamme, la Chevrolet Bolt. 

Cette voiture, dont le prix d'appel sera de 30 000 dollars après déduction de la subvention publique à l'achat vise à convertir le plus grand nombre au «vert».

«ça va changer la donne et donner un coup de fouet à la voiture électrique», confie à l'AFP Karl Brauer, analyste au cabinet Kelley Blue Book. «Avec sa force de frappe, un prix raisonnable, GM peut convaincre le grand public de se mettre à l'électrique (d'autant que) les prix de l'essence pourraient remonter tout aussi vite qu'ils ont chuté», ajoute l'analyste.

Pas de choix

Comme GM, la plupart des grands groupes automobile présents sur le marché américain sont confrontés à une équation complexe, indique à l'AFP Jessica Caldwell chez Edmunds.com: développer des voitures vertes aux coûts onéreux pour se conformer à la règlementation en matière d'émission de CO2 ou produire des véhicules comme les SUV (4X4 de ville) et les camionnettes pour satisfaire la demande des consommateurs.

«C'est une position difficile car il est évident que le conducteur met de côté sa conscience écologique quand les prix à la pompe diminuent», renchérit Joe Vitale chez le cabinet Deloitte. 

La loi américaine CAFE (Corporate Average Fuel Economy) impose une moyenne de consommation par mile parcouru pour l'ensemble de la gamme des constructeurs. Ceux-ci se retrouvent obligés de produire des véhicules sobres pour continuer à pouvoir en vendre des plus gourmands. Cette moyenne est revue chaque année à la hausse selon un calendrier établi jusqu'en 2025.

Les ventes décevantes aux États-Unis en 2014 de la Prius, l'hybride emblématique de Toyota, en témoignent, alors que la demande pour les grosses cylindrées est en forte hausse. 

«On ne peut pas faire autrement. La loi nous oblige à en avoir», fait valoir auprès de l'AFP Dieter Zetsche, le président de Daimler (Mercedes-benz, Mini) en parlant des véhicules électriques. 

«Il faut électrifier beaucoup de nos voitures pour satisfaire» aux limites imposées par la loi, renchérit Luca Di Meo, chef des ventes chez Audi.

Dans ce contexte, les investissements consacrés au développement des voitures propres ne devraient pas être affectés, avancent les analystes. 

Les groupes automobiles peuvent notamment se reposer sur des technologies moins coûteuses que les solutions électriques (hybride et tout-électrique) et moteurs à hydrogène ou pile à combustion. 

Le numéro un mondial Toyota reste fidèle à l'hybride, avec le lancement annoncé d'une nouvelle Prius. Il a ajouté désormais la Mirai au moteur à hydrogène.

Le Big Three (GM, Ford et FCA US) travaille sur les moteurs diesel nouvelle génération et l'adoption de petits moteurs à essence turbocompressés sobres. 

En abandonnant l'acier, Ford offre par exemple une camionnette, le mythique F-150, dont le plateau et la carrosserie sont en aluminium rendant ainsi le véhicule léger et plus économe en carburant. 

Les groupes allemands BMW et Mercedes-benz ont un éventail large allant de l'électrique au diesel.

Nouveaux délais? 

À moyen terme, l'industrie devrait demander un aménagement des délais pour se conformer à la législation anti-pollution, indique à l'AFP le professeur Martin Zimmerman de l'Université du Michigan (nord-est) et ancien responsable chez Ford. 

«Lors d'un point d'étape prévu entre 2016 et 2017, les groupes automobiles et le gouvernement (fédéral) vont débattre des avancées réalisées en la matière. C'est à cette occasion que les objectifs pourraient être réévalués», fait valoir M. Zimmerman. 

«Il faut être réaliste, la demande pour les voitures alternatives est faible et leur avenir est parsemé d'embûches», fait remarquer Michelle krebs, analyste chez Autotrader.com.

Le prix du gallon d'essence à la pompe (3,78 litres) tourne actuellement autour des 2 dollars aux, contre environ 4 dollars il y a encore quelques mois. 

«Ça fait mal quand on doit produire des voitures moins polluantes en CO2», dont le coût est élevé comparé à un véhicule conventionnel, dit Sergio Marchionne, le patron de Fiat Chrysler, appelant à une «pause» dans la législation anti-pollution.

«Il faut voir comment on peut avoir des objectifs plus raisonnables et atteignables. Les objectifs actuels devraient être révisés», plaide-t-il.

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