Le «Buy Québec» du PQ imposerait au moins 60% de contenu québécois

Publié le 26/01/2017 à 18:14

Le «Buy Québec» du PQ imposerait au moins 60% de contenu québécois

Publié le 26/01/2017 à 18:14

Par François Normand

S'ils prennent le pouvoir en 2018, les péquistes introduiront une politique d'achat québécois - un Buy Québec - qui exigera au moins 60% de contenu québécois. Cette politique pourrait s'appliquer à une foule de secteurs, et ce, des achats du gouvernement au transport public en passant par la nourriture vendue dans les CHSLD, les hôpitaux et les écoles.

En entretien à Les Affaires en marge d'un discours prononcé ce jeudi devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), le chef du parti québécois, Jean François Lisée, a indiqué que les clauses du Buy American et du Buy America l'inspiraient, mais qu'un Buy Québec serait sans doute différent.

«Il faut l'inventer, confie le chef de l'opposition officielle à Québec. Les Américains l'ont fait dans le respect des accords internationaux. Cela veut dire qu'il y a une marge, reste à voir comment nous allons l'occuper.»

Selon lui, cette politique d'achat local inciterait des entreprises étrangères à s'établir au Québec, ce qui n'empêcherait pas, par la suite, la concurrence sur le marché québécois entre les sociétés locales et étrangères dans différents secteurs.

Par contre, Jean-François Lisée estime qu'il ne faudrait pas dépasser une exigence de 60 à 65% de contenu local. Car ce serait contreproductif, selon ce que lui ont expliqué des entreprises qui doivent se conformer à ce type d'exigence aux États-Unis.

«Cela dépend du nombre de fournisseurs sur ton marché, dit-il. Mais il y a un moment où ça devient complètement contreproductif sur les coûts.»

Aux États-Unis, le Buy American concerne tous les achats de biens du gouvernement américain, mais il ne s'applique pas aux services. Ainsi, les marchandises pour usage public (articles, matériaux, fournitures) achetées par le fédéral doivent être produites aux États-Unis.

Pour sa part, le Buy America ne concerne que le transport public. Il s'applique aux achats liés aux transports publics évalués à plus de 100 000 $US, pour lesquels le financement inclut des subventions du gouvernement fédéral.

Quand les achats sont supérieurs à ce seuil de 100 000$US, 60% du contenu du projet doit provenir des États-Unis, tandis que l'assemblage final, lui, doit être complètement fait en sol américain.

Par contre, à la fin de 2015, Washington a adopté une loi qui fera passer ce seuil à 70% d'ici 2020, et ce, pour le même seuil de 100 000 $US.

Jean-François Lisée a mandaté l'ancien ministre des Finances du Québec, Nicolas Marceau, porte-parole du PQ en matière de relations Québec-Canada, d'évaluer la marge de manoeuvre d'un éventuel gouvernement péquiste pour créer une clause Buy Québec.

Mais d'ores et déjà, le transport public sera visé par une future politique d'achat local. «Il y a certainement une marge de manoeuvre pour les achats dans le transport public, pour moi c'est une évidence», affirme Jean-François Lisée.

Selon lui, le Québec abrite plusieurs manufacturiers pour des projets de transport public, et ce, des fournisseurs aux fabricants d'équipements d'origine, comme Bombardier et la Française Alstom.

Le chef de du PQ voit aussi du potentiel d'achats locaux pour les approvisionnements des CHSLD, des hôpitaux et des écoles du Québec, où des entreprises américaines sont en train d'augmenter leurs parts de marché.

«Pourquoi? Parce qu'il n'y a pas d'exigence de contenu québécois», dit Jean-François Lisée.

Ce dernier envisage aussi d'étendre une éventuelle clause Buy Québec à la construction de ponts, tel que le nouveau pont Champlain, à Montréal. Ce projet n'a aucun seuil minimal à respecter en ce qui a trait au contenu canadien.

Mais avant de prendre une décision, le chef du PQ souhaite que Nicolas Marceau valide la possibilité d'imposer un seuil d'au moins 60% pour la construction de ponts au Québec.

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