La grève est terminée au Canadien Pacifique

Publié le 16/02/2015 à 16:00, mis à jour le 17/02/2015 à 06:34

La grève est terminée au Canadien Pacifique

Publié le 16/02/2015 à 16:00, mis à jour le 17/02/2015 à 06:34

Par La Presse Canadienne

(Photo: Les Affaires)

Les voies ferrées empruntées par le Canadien Pacifique (TSX:CP) ne seront pas restées désertes bien longtemps.

Ottawa a annoncé lundi après-midi qu'une entente avait été conclue pour mettre un terme à la grève, qui aura donc duré moins de deux jours, elle a été déclenchée à 00h01 dans la nuit de samedi à dimanche.

« La grève est terminée et je suis extrêmement heureuse que les deux camps aient fait passer l'intérêt des Canadiens et de l'économie canadienne en premier », a déclaré en point de presse la ministre du Travail, Kellie Leitch.

Le gouvernement s'attend à ce que le service normal offert par les quelque 3300 conducteurs de trains et autres employés du Canadien Pacifique reprenne « à 100 pour cent d'ici mardi matin », a-t-elle précisé.

L'arrêt de travail a entraîné des perturbations dans le transport des marchandises à travers le pays, mais aussi dans les services de trains de banlieue, notamment dans la grande région de Montréal.

Les usagers des lignes de trains de banlieue de Candiac, Vaudreuil-Hudson et Saint-Jérôme de l'Agence métropolitaine de transport (AMT) ont été affectés lundi matin.

En soirée, lundi, l'AMT a annoncé que le service reviendra à la normale, selon l'horaire habituel, à compter de mardi matin.

La ministre Leitch avait clairement indiqué, à quelques heures du déclenchement prévu de la grève, que le gouvernement entendait y mettre fin rapidement, invoquant des préoccupations d'ordre économique.

Elle n'aura finalement pas eu à mettre la menace du gouvernement à exécution.

« Il y a encore beaucoup de questions à discuter autour de la table, mais j'ai confiance que la médiation et le processus d'arbitrage » permettront de les régler, a-t-elle dit dans le foyer de la Chambre des communes.

Le gouvernement se défend d'avoir laissé planer la menace d'une loi spéciale prématurément, alors que les négociations entre les parties patronale et syndicale étaient toujours en cours.

« Pour nous, l'essentiel, c'est le résultat. Il n'y a pas eu de dépôt de projet de loi », a tranché le ministre de l'Infrastructure, Denis Lebel, qui partageait le podium avec Mme Leitch.

« Allez demander aux 19 000 personnes ce matin qui étaient privées du transport en commun à Montréal s'il était trop tôt », a-t-il ajouté.

Les partis d'opposition, qui avaient l'intention de voter contre le projet de loi, se sont réjouis de la reprise des activités ferroviaires au Canadien Pacifique.

Mais comme il l'a fait dans le passé en intervenant dans les conflits de travail à Air Canada, Postes Canada ou au Canadien National, le gouvernement Harper vient encore une fois de nuire au rapport de force entre travailleurs et employeurs, selon le Nouveau Parti démocratique (NPD).

« On est toujours convaincus que les menaces de retour au travail ne sont jamais constructives et que la meilleure voie pour avoir une entente, c'est toujours une vraie libre négociation collective », a plaidé le porte-parole du parti en matière de travail, Alexandre Boulerice.

Un règlement négocié ne servirait pas les intérêts du gouvernement, a-t-on même suggéré du côté du Parti libéral.

« Je ne sais pas si M. Harper (caressait l'idée) d'une grève, mais je pense que M. Harper et ses conseillers sont contents de la possibilité d'une grève », a laissé tomber le porte-parole de la formation en matière de transports, David McGuinty.

C'est le « modus operandi » du premier ministre Harper, qui cherche à « créer la crise » et à « blâmer un groupe quelconque » pour se présenter comme étant le « tough » qui a trouvé la solution, a poursuivi l'élu ontarien.

L'entente intervenue lundi n'en demeure pas moins satisfaisante aux yeux du syndicat qui représente les travailleurs, la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC).

« C'était acceptable pour les deux parties, donc on a réglé », a résumé en entrevue téléphonique Benoit Brunet, président général de la CFTC.

Le leader syndical n'a pas voulu dire si l'épée de Damoclès qui pendait au-dessus de la tête des parties a pu envenimer les discussions.

« La meilleure chose, c'est de négocier. La pire, c'est de se faire imposer des conditions de travail par une loi spéciale qui passe au Parlement", s'est-il contenté d'analyser.

Le président et chef de la direction du Canadien Pacifique, Hunter Harrison, a de son côté fait remarquer que l'entreprise aurait « préféré une entente négociée ».

Par contre, la mise en branle d'un processus d'arbitrage volontaire était « la bonne chose à faire dans l'immédiat », a-t-il précisé par voie de communiqué.

Plusieurs points sont toujours en litige entre le Canadien Pacifique et ses travailleurs, notamment la gestion de la fatigue qu'entraîne chez certains opérateurs leurs horaires atypiques.

 

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