En vol pour de nouveaux sommets pour les compagnies aériennes

Publié le 31/12/2015 à 06:35

En vol pour de nouveaux sommets pour les compagnies aériennes

Publié le 31/12/2015 à 06:35

Sauvée par des tarifs plancher records du baril de pétrole, l’industrie canadienne du transport aérien devrait dans l’ensemble connaître une bonne année 2016. 

Partageant apparemment cet enthousiasme, Air Canada(Tor., AC), WestJet(Tor., WJ) et Air Transat(Tor., TRZ) ont toutes annoncé au cours de l’automne un accroissement de leur capacité de transport de passagers pour l’hiver. Une croissance qui étonne par son ampleur.

Selon les derniers calculs de la Financière Banque nationale (FBN), d’ici avril, l’offre de transport à destination des pays du Sud (Caraïbes, Mexique, Floride et Hawaï) en provenance du Canada, sera en hausse de pas moins de 8,8% par rapport à la même période l’années dernière.

Cela en dépit, constate le Conference Board du Canada, d’un ralentissement économique - surtout dans les provinces de l’Ouest -, d’une faible croissance au pays de l’emploi et d’une augmentation continue de l’endettement des ménages canadiens. Qu’à cela ne tienne, les Canadiens continueraient de voyager, profitant de conditions concurrentielles avantageuses qui limitent les hausses de tarifs.

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Bien que surprenante, la situation des transporteurs aériens canadiens n’est pas très différente de celles que l’on retrouve ailleurs, dans l’ensemble de l’industrie. En 2016, l’Association du transport aérien internationale (IATA) prévoit un bénéfice net de 36,3 G$US, en hausse de 10% par rapport au bénéfice net de 33G$US anticipé pour 2015. C’est donc dire que les compagnies aériennes devraient parvenir à dégager une marge bénéficiaire de 5,1% en 2016, comparativement à 4,6% cette année.

Les transporteurs nord-américains, dont font partie les sociétés canadiennes, devraient comme l’an passé être responsables de plus de la moitié des profits de 2016 (19,2G$US) dans l’industrie. Sur une base de passager, on parle de bénéfices de 21,44$US par passager en Amérique du Nord, le double du bénéfice moyen par passager actuellement enregistré par l’ensemble des principales compagnies aériennes dans le monde.

Fin des opérations de couverture

L’industrie explique ces résultats par une combinaison de facteurs, à commencer par la chute des prix de pétrole. Selon les dernières données de Platts, qui se spécialise dans la recherche et la diffusion d’information sur la valeur des ressources, le baril de kérosène se négociait à 48,2$US le 18 décembre dernier, en baisse de 18,8% par rapport au mois précédent et de 37% par rapport à l’année précédente.

En Amérique du Nord, où 39% des achats de ce carburant pour avion sont effectués dans le monde, le prix moyen du baril obtenu par les compagnies aériennes s’élevait à 51,4$US, en baisse de 32% par rapport à décembre 2014. L’IATA s’attend à ce que les compagnies aériennes profitent en 2016 de tarifs moyen du Brent similaires de 51$US le baril, en baisse de 7,3% par rapport aux 55$US le baril moyen anticipé pour 2015.

Mais la chance des transporteurs aériens ne s’arrête pas là, étant donné que la plupart de leurs opérations de couverture à des prix supérieurs au marché devraient bientôt se terminer. En conséquence, bien que les baisses de prix datent d’un moment déjà, les analystes précisent que c’est en 2016 que les compagnies aériennes profiteront probablement des retombées positives maximales des bas prix du pétrole.

Hausse du $US et de la demande

Cet avantage lié au prix du carburant dont profite l’industrie est toutefois atténué dans plusieurs marchés par l’appréciation du dollar américain, qui a pour effet d’accroître les dépenses de plusieurs transporteurs et voyagistes, et de freiner l’élan des voyageurs d’agrément de certain pays, dont le Canada.

En contrepartie, note le Conference Board du Canada, cette hausse de la valeur de la devise américaine par rapport au huard aura pour effet d’accroître le trafic de voyageurs américains et européens vers le Canada et d’augmenter la propension des Canadiens aux voyages intérieurs (domestiques), ce qui vient supporter l’accroissement de la capacité observée par la plupart des compagnies aériennes canadiennes.

Compte tenu de cet accroissement anticipé de la demande, on s'attend à ce que comme au Canada, les compagnies aériennes américaines accélèrent leur capacité, de 4,8% en 2016, comparativement à 3,7% en 2015. En Europe, on parle d’une croissance de 6,2% de la capacité en 2016, contre 3,9% en 2015.

La forte demande dans le secteur du passager compense la croissance décevante dans le secteur du fret, résultat croient les économistes de l’industrie, d’une stagnation de la croissance des échanges commerciaux internationaux.

On s’attend à ce que la croissance de 2016 dans le secteur du fret soit meilleure que celle de 2015 (1,9%); néanmoins, on ne s’attend pas à ce qu’elle dépasse les 3%. Au total, l’industrie devrait transporter 52,7millions de tonnes de fret en 2016.

Résultat: l’augmentation des revenus en 2016 devrait être entièrement attribuable à la contribution du secteur passagers (525 G$US en 2015, passant à 533 G$US en 2016). Les revenus du fret devraient fléchir légèrement pour s’établir à 50,8 G$US (contre 52,2 G$US en 2015).

La fin d’un cycle

Cela dit, l’industrie s’attend à ce que cette amélioration notable la rentabilité des compagnies aériennes viennent à ralentir. Cette croyance s’appuie sur quelques indicateurs, dont la nature cyclique de l’industrie. Historiquement, le cycle de rentabilité de l’industrie aérienne est de 8 à 9 années, d’un creux à l’autre. Le creux du présent cycle a été atteint en 2009.

Le deuxième indicateur réside dans l’anticipation de l’impact économique de l’augmentation des taux d’intérêt, qui sont actuellement exceptionnellement bas. La Fed a haussé son taux directeur récemment; d’aucuns s’attendent à ce que ce geste soit suivi d’une série d’autres susceptibles de provoquer des transformations dans l’économie.

Puis, sans insister, tout le monde craint dans l’industrie qu’une nouvelle recrudescence des actes terroristes et les attaques perpétrés contre des avions de passagers en vienne à modifier significativement et durablement les habitudes de transport. Le dernier exemple en lice est celui du Metrojet 9260 à destination de Moscou, abattu en plein vol le 31 octobre et qui a entraîné la mort de 224 passagers et personnels de bord.

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