Buy America: des sociétés québécoises forcées d'acheter plus aux États-Unis

Publié le 16/10/2017 à 15:12

Buy America: des sociétés québécoises forcées d'acheter plus aux États-Unis

Publié le 16/10/2017 à 15:12

Par François Normand

Les manufacturiers d’autobus Prévost et Nova Bus ont augmenté leurs achats auprès de fournisseurs aux États-Unis afin de s’ajuster au renforcement du Buy America, dont le seuil est passé de 60 à 65% le 1er octobre dernier.

«On savait que cette hausse s’en venait, et on s’est préparés en travaillant davantage avec nos fournisseurs américains», explique Emmanuelle Toussaint, vice-présidente, communication et affaires juridiques et réglementaires, chez Prévost et Novabus, propriété de la suédoise Volvo Buses.

La clause du Buy America concerne uniquement le transport public, contrairement à celle du Buy American qui, elle, vise tous les achats de biens du gouvernement américain (mais elle ne s'applique pas aux services).

Depuis le 1er octobre, le Buy America prescrit un seuil de 65% de contenu américain pour les projets de transport public (métro, train de banlieue, autobus, etc.) qui incluent des subventions du gouvernement fédéral aux États-Unis.

Et l'assemblage final doit être complètement fait en sol américain.

Le Buy America à 70% à compter d’octobre 2019

Or, ce seuil grimpera à 70% le 1er octobre 2019, selon le Fixing America's Surface Transportation Act (FAST Act), une réglementation adoptée en décembre 2015 par l'administration Obama.

Pour l’instant, l’augmentation des approvisionnements auprès des fournisseurs américains n’aurait pas eu d’impact auprès des fournisseurs canadiens de Prévost et Nova Bus, du moins selon Emmanuelle Toussaint.

«Je ne pense pas que cela ait eu d’impact au Canada», dit-elle.

Nova Bus a trois usines en Amérique du Nord: deux au Québec (à Saint-François-du-Lac et à Saint-Eustache) et une aux États-Unis (à Plattsburgh, dans l'État de New York).

De son côté, Prévost a une seule usine au Canada, à Sainte-Claire-de-Bellechasse, près de Lévis. Mais elle a aussi un site de production à Plattsburgh, près de celle de Novabus.

Tous les véhicules de Novas Bus vendus aux États-Unis sont visés par le Buy America, car ils sont vendus à des sociétés de transport public, comme la Société de transport de Montréal (STM). C’est pourquoi Nova Bus les assemble à Plattsburgh.

La situation est différente du côté de Prévost.

Les autobus qu’elle vend aux entreprises privées aux États-Unis ne sont pas touchés par le Buy America. Prévost les fabrique donc à son usine de Sainte-Claire-de-Bellechasse.

Par contre, les véhicules vendus à des sociétés de transport public afin de faire la liaison entre les centres-ville et les municipalités périphériques, comme le Metropolitain Transportation Authorithy (MTA) à New York, sont fabriqués à Plattsburgh.

Les deux entreprises ne divulguent pas leurs revenus. Cela dit, Nova Bus vend environ la moitié de sa production au Canada, tandis que Prévost vend la majorité de sa production aux États-Unis.

La production québécoise à risque si Trump renforce le Buy America

Prévost et Nova Bus se préparent déjà en prévision de la prochaine hausse du seuil du Buy America, en octobre 2019.

La stratégie est simple: les deux entreprises augmenteront encore la portion de leurs approvisionnements aux États-Unis afin de respecter le seuil minimal de 70% de contenu américain.

«Une augmentation de 60 à 70% est viable», souligne Emmanuelle Toussaint.

Toutefois, si l’administration Trump augmente encore ce seuil, cela pourrait mettre à risque la production à l’usine de Nova Bus à Saint-François-du-Lac, qui fabrique les structures pour tous ses véhicules vendus en Amérique du Nord.

«On peut continuer à utiliser nos structures fabriquées ici avec un pourcentage à 60, 65, ou 70%, dit-elle. Mais un pourcentage supérieur à 70% nous forcerait à revoir plus en profondeur notre chaîne d’approvisionnement.»

 

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