Bécancour: trouver de nouveaux clients


Édition du 07 Février 2015

Bécancour: trouver de nouveaux clients


Édition du 07 Février 2015

Plus de 60 % de la capacité du port de Bécancour est disponible.

«C'est étonnant que l'on ne se soit pas doté d'une stratégie maritime provinciale plus tôt, alors que le fleuve joue un rôle si crucial, souligne Maurice Richard, pdg de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour. L'exercice permet de réfléchir à l'usage du fleuve comme voie de transport.»

À lire aussi:
Savannah, le port qui en mène large

Vidéo: La recette du port de Savannah
Montréal: répondre à la croissance du trafic

Trois-Rivières: mieux équilibrer les moyens de transport

Québec: en expansion, concurrence oblige

Sept-Îles: appuyer les projets miniers
Trois leçons pour la métropole
Montréal: répondre à la croissance du trafic

Le pdg s'attend à ce que la stratégie aide les ports à s'étendre ou à se consolider. Mais au port de Bécancour, le défi est de trouver de nouveaux clients. Si plusieurs ports manquent d'espace, celui de Bécancour n'est occupé qu'au tiers. «Plus de 60 % de notre capacité portuaire est disponible sans qu'il soit nécessaire d'investir dans les infrastructures, un cas très rare sur le fleuve, note Maurice Richard. De plus, le parc n'est développé qu'à environ 30 % de sa capacité. Nous sommes donc prêts pour accueillir de nouveaux clients, même ceux qui ont besoin de beaucoup d'espace.»

Seul port au Québec géré par le gouvernement provincial, le port de Bécancour est crucial pour le développement du parc industriel de la ville.

Il est géré par une société d'État créée en 1968, un cas unique parmi les ports du Saint-Laurent. Environ 93 % de ses clients sont des entreprises installées dans le parc industriel de la municipalité.

Situé entre Montréal et Québec et doté d'un quai en eau profonde ouvert à l'année, il est bien placé pour accueillir des clients intéressés par le développement du Nord québécois. Deux nouveaux clients, Minéraux rares Quest et Stolt LNGaz, sont reliés au nord de la province. Le premier traitera à Bécancour des terres rares provenant de sa mine du Lac Strange, alors que le second souhaite acheminer par bateau son gaz liquide vers la Côte-Nord et le Nord-du-Québec.

********************************************

Cepsa cherche de gros navires

En activité depuis 1995, l’usine du groupe espagnol Cepsa, située à Bécancour, occupe une soixante de travailleurs dans la production d’alkylbenzène linéaire, un produit biodégradable utilisé dans les détergents.

L’entreprise reçoit sa matière première, de la paraffine liquide linéaire, par bateau en provenance de l’Espagne. Elle expédie environ 70 % de sa production par navire, vers les États-Unis et le Mexique. Elle a opté pour le port de Bécancour en raison de son eau profonde, qui permet l’arrivée de navires de bonnes tailles.

Au départ, les bateaux devaient s’arrêter à Québec, puisque le port de Bécancour ne disposait pas des installations nécessaires pour recevoir du vrac liquide. La matière était acheminée par train et camion vers Bécancour.

Cette situation a été corrigée depuis par l’arrivée de réservoirs de vrac liquide à Bécancour, à laquelle a activement participé Cepsa.

« Le plus gros défi pour nous maintenant est de trouver de gros navires venant naviguer sur le Saint-Laurent, confie Richard Perron, directeur ressources humaines et systèmes de gestion. Ils se font plus rares avec le déclin de l’industrie pétrochimique, notamment la fermeture de Pétromont. Plus le navire est gros, moins le transport nous coûte cher. » Ajouter un quai de vrac liquide supplémentaire permettrait aussi d’éviter les délais en période de pointe. — J.-F.V.

********************************************

INFOS

Investissements récents: 1,3 milliard de dollars pour une usine hydrométallurgique de Minéraux rares Quest, servant à traiter les terres rares. Elle doit entrer en fonction en 2017. 650 millions de dollars pour l'usine de liquéfaction de gaz naturel du consortium norvégien Stolt LNGaz, mise en opération en 2017. Évalué d'abord à 1,2 G$, le projet d'usine de production d'urée de la Coop fédérée et IFFCO coûtera finalement plus de 2 G$. Le projet a été suspendu afin de revoir le financement.

Tonnage: 2,2 Mt

Chiffre d'affaires: 850 000 $

Source : Port de Bécancour

À lire aussi:
Savannah, le port qui en mène large

Vidéo: La recette du port de Savannah
Montréal: répondre à la croissance du trafic

Trois-Rivières: mieux équilibrer les moyens de transport

Québec: en expansion, concurrence oblige

Sept-Îles: appuyer les projets miniers
Trois leçons pour la métropole
Montréal: répondre à la croissance du trafic

À la une

Les scénaristes canadiens disent oui à un mandat de grève

Il y a 19 minutes | Catherine Charron

La Writers Guild of Canada représente près de 2500 scénaristes anglophones au pays

Y'as-tu d'la bière icitte?

EXPERT INVITÉ. La bière est une thématique d’investissement extrêmement forte de plusieurs milliards de dollars.

Gain en capital ou être né pour un petit pain

«L’augmentation de la tranche imposable sur le gain en capital imposée par Ottawa et Québec est une mauvaise idée.»