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Le Québec devra encore patienter avant de voir Air Canada instaurer une liaison aérienne directe entre Montréal et l’Asie.
C’est le message qu’a lancé le président et chef de la direction d’Air Canada, Calin Rovinescu, après avoir pris la parole lundi devant les membres du Cercle canadien de Montréal.
«On va continuer d’examiner s’il serait possible d’obtenir de nouveaux droits d’atterrissage en Chine. Mais ce n’est facile», a-t-il déclaré, insistant pour dire qu’avant d’instaurer une telle liaison, le transporteur devait s’assurer qu’elle soit «commercialisable».
«Si on nous offrait par exemple d’arriver en Chine à minuit le soir, nous ne serions pas en mesure d’offrir des connexions qui soient rentables. Ça ne marcherait jamais, parce que personne n’achèterait nos billets.»
Il y a un an, Air Canada avait fait l’objet de critiques virulentes de la communauté montréalaise selon qui le transporteur faisait trop peu pour le développement économique de Montréal. En faisant de Toronto sa plaque tournante (hub), Montréal ne serait plus traitée que comme une ville satellite qui l'empêchera de profiter de l'essor économique de pays comme la Chine, l'Inde et le Brésil, déplorait à l’époque Michel Archambault, fondateur de la Chaire de Tourisme de l’UQAM.
Ce dernier s’est vu confier depuis, la présidence du conseil d’administration de Tourisme Montréal après qu’une enquête du Vérificateur général du Québec eut éclaboussé la gestion de l’organisme, ainsi que celle de Tourisme Québec.
À ce jour, Montréal ne compte encore aucune liaison directe avec l'Asie alors que Toronto en compte 63 par semaine, et que Vancouver en compte plus de 80. Actuellement, Air Canada ne dessert à partir de Montréal que cinq destinations internationales, soit Londres, Paris, Francfort, Bruxelles et Genève, en plus d'offrir des services saisonniers en direction de Rome, Athènes, Barcelone et Nice.
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Le président d’Air Canada a précisé que l’instauration d’une telle liaison vers l’Asie est une opération coûteuse. En incluant le coût d’achat des appareils (Boeing 777 ou Boeing 787), il faut parler a-t-il dit, «d’investissements minimaux de 200M$ à 250 M$».
«Mais lorsque l'on se verra offrir un créneau (un droit d'atterrissage d'intérêt), c'est quelque chose qu'on va examiner très attentivement pour Montréal, avec l'appui de la communauté et des gouvernements.»
De son côté, James Cherry, le pdg d'Aéroports de Montréal (ADM), gestionnaire des aéroports de Dorval et Mirabel, a répété souhaiter que Montréal dispose un jour d'une liaison directe avec l'Asie et a dit faire confiance aux efforts déployés par Air Canada pour y parvenir.
Au cours de la dernière année, des discussions ont aussi été entreprises avec la Ville de Montréal et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) afin de mettre en place les conditions qui faciliteraient l’instauration d’une telle liaison avec l’Asie. Aucune mesure facilitatrice, résultant de ces discussions, n’ont encore vu le jour.
L'action d'Air Canada a reculé de 0,53$, ou de 5,74% aujourd'hui pour clôturer à 8,70$ à la Bourse de Toronto. Il y a un an, son action se négociait à 1,97$, progressant depuis de 6,73$ ou de 269,2%.
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