Photo: Bloomberg

Tous unis contre Uber. À Montréal, comme à Bruxelles, des centaines de chauffeurs de taxis manifestent mercredi pour dénoncer le service de voitures avec chauffeur Uber, arguant que cette pratique est illégale et qu’elle menace d'autres secteurs de l'économie.

Des chauffeurs de taxi de la métropole se sont réunis au Technoparc de Montréal et ont pris la direction de l’Aéroport Montréal-Trudeau sur l’autoroute 20 en circulant à basse vitessse, pour convaincre Québec d’encadrer Uber, dans le cadre de la journée internationale de mobilisation contre le controversé service de transport.

L’industrie montréalaise du taxi a choisi de manifester son désaccord à l’Aéroport, qui représente une activité importante tant pour les chauffeurs de taxis que pour Uber, selon un porte-parole interviewé au 98,5 FM.

Manifestations en Europe

En pleine heure de pointe, des taxis ont également bloqué temporairement les autoroutes menant à l'aéroport international de Bruxelles, en Belgique, forçant certains passagers à effectuer les dernières centaines de mètres à pied, escortés par la police. D'autres ont raté leur vol, selon une responsable de l'aéroport.

Quelque 300 taxis se sont ensuite rassemblés aux alentours de la gare du Nord, avant de prendre la route du quartier Schuman, où siègent les institutions européennes, par petits groupes d'une dizaine de véhicules. 

Au total, ils étaient quelque 400 dans tout Bruxelles, selon la police, qui a fait état d'une altercation entre les forces de l'ordre et une trentaine de chauffeurs parisiens. Les organisateurs espéraient attirer un millier de taxis, comme en mars dernier.

«Nous venons de Madrid, nous venons de Barcelone et d'autres régions d'Espagne, pour défendre les taxis et une Europe sans Uber et sans les autres applications similaires», a expliqué à l'AFP, Concha Guardado, responsable de l'association Elite Taxi de Madrid.

«Nous subissons de nombreux contrôles alors que des particuliers travaillent exactement comme des taxis sans payer les mêmes taxes. Nous subissons une concurrence déloyale, c'est pour ça qu'on est ici, pour défendre le taxi et pour créer un accord collectif de tous les taxis européens: français, belges, suisses, portugais, espagnols», a-t-elle ajouté.

«Nous participons à cette manifestation contre l'«ubérisation» de notre profession, qui représente pour nous une précarisation de nos conditions de travail", a déploré Daniel Eusepi, qui opère à partir de l'aéroport de Bruxelles. «Aujourd'hui, ce sont les taxis qui sont touchés, demain ça sera d'autres».

Née en Californie, Uber met en relations, grâce à l'application pour téléphone intelligent Uber X, ses clients et des particuliers disposant de voitures, qui effectuent des courses à prix réduit. La société serait valorisée à plus de 50 milliards de dollars américains, selon des personnes au courant d’une récente ronde de financement citées en juillet par le Wall Street Journal.

La société américaine, dont le modèle a bousculé le secteur du transport, fait face depuis lors à travers le monde à des recours en justice et à des manifestations de taxis. A Bruxelles, certains chauffeurs arboraient sur leur pare-brise le slogan «Uber = mafia».