L'ébauche du nouveau Buy America menace l'industrie canadienne du transport terrestre

Publié le 09/11/2015 à 12:55

L'ébauche du nouveau Buy America menace l'industrie canadienne du transport terrestre

Publié le 09/11/2015 à 12:55

Par François Normand

(Photo: Shutterstock)

Si ce projet de loi va de l'avant, les fabricants de matériels de transport au Canada pâtiront du nouveau Buy America, qui propose de porter de 60 à 70% le contenu américain dans les projets de transport public aux États-Unis d'ici 2020.

«On ne peut passer d'une exigence de 60 à 70% de contenu local sans qu'il n'y ait d'impact ici. C'est impossible!», affirme Jean Simard, vice-président au développement des affaires au Pôle d'excellence québécois en transport terrestre.

Deux projets de loi à l'étude au Congrès américain - le Senate DRIVE Act et le House STRRA Act - proposent de faire passer de 60 à 70% le contenu américain d'ici 2020 pour tous les achats évalués à plus de 100 000 $ US, pour lesquels le financement comprend des subventions du gouvernement fédéral.

Ce changement proposé représenterait une hausse de 17% du contenu américain dans les projets de transport public aux États-Unis, et ce, des voitures de métro aux autobus en passant par les trains de banlieue.

Ce n'est pas la première fois que le Congrès essaie de renforcer le Buy America. Mais cette fois, cette tentative pourrait bien réussir, craint Martin Lavoie, directeur des politiques manufacturières chez les Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC).

«Les deux chambres proposent la même cible de 70%. C'est conclu: il n'y aura pas de négociation», dit-il.

Si le Congrès adopte ce projet de loi (et que le président ne s'y oppose pas), l'atteinte du nouveau seuil de 70% serait progressive:

- 60% en 2016
- 65% en 2017
- 65% en 2018
- 65% en 2019
- 70% en 2020

Cela signifie que les Novabus et Bombardier Transport de ce monde devront réévaluer la contribution de leur chaîne d'approvisionnement au Canada quand leurs produits seront vendus aux États-Unis.

«Nos investissements ont été faits en fonction d'une exigence de contenu local de 60%. Si ce projet de loi est adopté, il va falloir revoir la liste de nos fournisseurs pour s'assurer qu'ils puissent respecter un nouveau seuil de 70%», explique Anne-Louise Chauvette, conseillère en communication chez Novabus.

Chez Bombardier Transport, on affirme que la société est capable de s'adapter à d'éventuelles nouvelles exigences de contenu local aux États-Unis, puisqu'elle est présente dans 65 pays et qu'elle est habituée à gérer ce genre d'exigences. «On va s'adapter. Nous sommes en mesure de le faire», dit le porte-parole Marc-André Lefevbre.

«Le nouveau Buy America fera davantage mal aux fournisseurs» qu'aux manufacturiers d'origine (OEM, en anglais), fait remarquer pour sa part Martin Lavoie.

Selon Jean Simard, des fournisseurs pourraient perdre des contrats auprès des OEM.

Pourquoi?

Parce que les donneurs d'ordres ont de toute façon déjà des usines aux États-Unis, ce qui leur permettrait d'y accroître éventuellement leur production pour respecter les exigences du futur Buy America.

Par exemple, Novabus a une usine à Plattsburgh, dans l'État de New York. Ses deux autres établissements de production sont toutefois situés au Québec, à Saint-François-du-Lac et à Saint-Eustache.

Bombardier Transport a quatre sites manufacturiers aux États-Unis (deux dans l'État de New York et deux en Pennsylvanie). Au Canada, l'entreprise à trois usines: une au Québec, à La Pocatière, et deux en Ontario, à Kingston et à Thunder Bay.

 

 

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