Le milliardaire américain Carl Icahn a racheté 30 à 40 millions de titres du groupe de locations de voitures Hertz, affirme vendredi la chaîne financière CNBC, citant des sources proches du dossier.

Hertz avait annoncé lundi la mise en place d'une "pilule empoisonnée" vu "l'activité suspecte" autour de son action.

Une "pilule empoisonnée" permet à tous les actionnaires d'acheter plus d'actions si un investisseur tente d'acquérir 10% ou plus du capital sans que sa tentative de prise de contrôle soit approuvée par le CA.

Les sources de CNBC affirment que M. Icahn "est la cible de la «pilule empoisonnée» mise en place par Hertz lundi" et que l'investissement du milliardaire dans le loueur de voiture a eu lieu non seulement dans les actions ordinaires mais aussi "à travers des dérivés" d'actions, rapporte la chaîne financière.

Si tous les titres rachetés par Carl Icahn "étaient des actions ordinaires, cela serait presque assez pour faire de lui le plus gros actionnaire" de la société, ajoute CNBC.

Hertz est détenu essentiellement par des investisseurs institutionnels, le principal étant le fonds Wellington Management (41 millions d'actions, 9,15% du capital) suivi de Vanguard Group (20,6 millions, 4,6%).

Les sources de CNBC ajoutent que Dan Loeb, autre investisseur activiste américain, a lui aussi pris une part dans Hertz.

Le groupe de location de voitures, joint par l'AFP, n'a pas fait de commentaires. Carl Icahn n'a pas donné suite aux demandes de l'AFP.

L'action d'Hertz reculait de 0,03% à 28,67 $ vers 12h20.

Hertz avait signalé lundi dans un communiqué qu'il avait observé "une activité inhabituelle et importante dans ses actions" et avait annoncé un plan pour s'assurer que "toute personne ou groupe ne puisse prendre le contrôle de Hertz à travers une accumulation sur le marché boursier sans compenser comme il se doit les actionnaires du groupe ou sans donner au conseil d'administration le temps de prendre des décisions averties".

Le plan, qui n'entrera en vigueur que si un investisseur dépasse le seuil de 10% du groupe, consiste à émettre un droit à une action préférentielle pour chaque action ordinaire cotée à la date du 9 janvier 2014.

En revanche les droits acquis par les personnes ou investisseurs à l'origine de l'exercice du plan "ne seront pas valables", précisait Hertz dans son communiqué lundi.