Oui à la fusion d'AMR et US Airways, mais à d'importantes conditions

Publié le 12/11/2013 à 14:40, mis à jour le 12/11/2013 à 15:18

Oui à la fusion d'AMR et US Airways, mais à d'importantes conditions

Publié le 12/11/2013 à 14:40, mis à jour le 12/11/2013 à 15:18

Par AFP

American Airlines et US Airways vont pouvoir finaliser leur mariage en décembre et donner naissance à la première compagnie aérienne américaine grâce à un accord avec les Etats-Unis annoncé mardi, qui requiert toutefois d'importantes cessions.

Le département américain de la Justice (DoJ) avait porté plainte le 13 août, suivi par six Etats américains, contre les deux compagnies.

Il faisait valoir que si la fusion avait lieu en l'état, quatre compagnies seulement concentreraient plus de 80% du transport aérien aux Etats-Unis, et pourraient plus facilement se coordonner pour augmenter leurs prix ou introduire de nouveaux frais.

L'accord "a le potentiel de transformer le paysage aérien" et "fait en sorte que les passagers aériens bénéficient d'une meilleure concurrence", s'est félicité mardi le ministre fédéral de la Justice Eric Holder.

L'accord est annoncé alors que le compte à rebours devenait de plus en plus pressant pour American Airlines et sa maison mère AMR, en faillite depuis fin 2011 et dont tout le plan de restructuration reposait sur le rapprochement avec US Airways.

"Nous pensons que notre position se renforçait à mesure que nous nous approchions du procès" qui devait s'ouvrir le 25 novembre, a admis Bill Baer, l'un des adjoints d'Eric Holder, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

Il a aussi affirmé que les cessions demandées à US Airways et American étaient les "plus importantes pour une fusion aérienne".

 

Jet Blue et Southwest, grands gagnants ?

Le DoJ exige que US Airways et American Airlines cèdent au profit de transporteurs "low cost" des créneaux d'atterrissage ou de décollage et des portes d'embarquement dans des aéroports importants comme Boston Logan International, Chicago O'Hare, Dallas Love Field, Los Angeles International ou Miami International.

Une centaine de créneaux d'atterrissage et de décollage à l'aéroport Ronald Reagan de Washington, où se concentraient la plupart des problèmes de concurrence relevés par le gouvernement américain, et 34 dans celui de New York La Guardia devront aussi être vendus à d'autres compagnies.

Dans ces deux aéroports, JetBlue et Southwest Airlines seront les premiers bénéficiaires de l'opération puisqu'ils "auront la possibilité d'acquérir des créneaux qu'ils louent actuellement à American", explique le DoJ.

Les autres créneaux seront proposés à d'autres compagnies à bas coût, qui devront recevoir l'assentiment du DoJ et qui pourraient être internationales.

"C'est un jour important pour nos clients, nos employés et nos actionnaires et créanciers", a commenté Tom Horton, PDG d'AMR et futur président du conseil d'administration du groupe qui émergera de la fusion.

"Cet accord nous permet de prendre les dernières mesures nécessaires à la création du nouvel American Airlines" et de "la principale compagnie au monde", a-t-il ajouté.

La fusion doit donner naissance à un géant mondial du secteur qui pèsera 11 milliards de dollars en Bourse. American Airlines et US Airways ont transporté à elles deux l'an dernier plus de 130 millions de passagers et leur chiffre d'affaires cumulé dépassait 37 milliards de dollars.

Les autorités européennes avaient déjà autorisé cet été le rapprochement des deux transporteurs en échange de concessions mineures.

L'accord entre le DoJ et les deux compagnies doit encore être validé par un tribunal de Washington et la sortie de faillite doit aussi encore être officialisée même si le plan de restructuration avait été approuvé par un juge en septembre.

American a profité de la procédure de faillite pour réduire ses coûts et renouveler sa flotte. Malgré les cessions exigées, la compagnie devrait encore "générer plus d'un milliard de dollars de synergies annuelles à partir de 2015" grâce au mariage avec US Airways, "comme estimé lors de l'annonce" de l'opération en février, a souligné AMR.

L'action d'US Airways reculait de 1,38% à 22,95 dollars vers 14H00.

"L'action s'est envolée depuis l'annonce de la fusion donc il n'est pas étonnant qu'elle se replie", a remarqué John Thomas, analyste du cabinet LEK Consulting.

Pour lui, les cessions demandées, bien qu'importantes, "restent modestes par rapport au potentiel de la fusion".

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