Le tourisme LGBT, opportunité d'affaires grandissante

Publié le 21/01/2017 à 13:04

Le tourisme LGBT, opportunité d'affaires grandissante

Publié le 21/01/2017 à 13:04

Les homosexuels, souvent associés à des dépenses supérieures à la moyenne des voyageurs, sont convoités par l'industrie touristique. Tours opérateurs, clubs, festivals tentent tous de proposer une offre plus diversifiée. Mais les mentalités et le segment de marché évoluent bien au-delà du cliché de la fête débridée.

L'un des plus grands salons du tourisme au monde, le Fitur, se tient à Madrid jusqu'à ce dimanche. Huit espaces ont été réservé à certaines thématiques. Aux côtés des traditionnelles orientations santé, B2B ou tech, une aire du Fitur est entièrement dédiée au tourisme LGBT.

Selon les estimations, les touristes homosexuels ne représentent que 5 à 10% des touristes mondiaux. «Mais ils dépensent plus» car ils n'ont généralement pas d'enfants et ont donc «plus de revenu disponible», explique Juan Pedro Tudeal, directeur du cabinet espagnol spécialisé Diversity consulting international.

Et les voyageurs LGBT dépensent «encore plus quand ils se savent acceptés», assure de son côté Thomas Bömkes, directeur de Diversity Tourism, un consultant allemand.

S'il est difficile de chiffrer précisément les dépenses, «on ne peut pas nier que les voyageurs LGBT représentent un segment dynamique et influent à l'intérieur du secteur touristique», soulignait aussi l'Organisation mondiale du tourisme dès 2012.

Community Marketing & Insights, une firme de consultance spécialisée estime que l'impact économique annuel de voyageurs LGBT rien qu’aux États-Unis pèse plus de 75 milliards de dollars. Sans compter les flux touristiques entrants.

Notons que Montréal est internationalement connue pour son ouverture à la diversité. Plus de 750 000 spectateurs y sont d'ailleurs attendus au mois d’août prochains pour les célébrations de Fierté Canada alors que la ville fête ses 375 ans.

Il s’agit du «plus grand festival de la fierté dans le monde francophone, inspiré de l’EuroPride et du WorldPride», note sur son blogue Tourisme Montréal, l’organisme privé regroupant membres et partenaires de l’industrie touristique montréalaise.

Diversification

Le milieu culturel joue adroitement avec les centres d'intérêts LGBT. Le Musée des beaux-arts ramène cette année à Montréal le grand couturier français, véritable icône gai, Jean Paul Gaultier, pour son exposition Love Is Love qui présente des créations pour les unions hétérosexuelles, homosexuelles, interculturelles et interraciales.

Ces intérêts n'échappent alors évidemment pas aux grandes entreprises du tourisme: certaines compagnies aériennes déclinent des réductions spéciales pour cette période de l'année, ainsi que certains hôtels.

Avec sa campagne «LoveTravels», la chaîne hôtelière Mariotte a particulièrement attiré l’attention de la communauté gaie et lesbienne tout en aidant à sensibiliser le grand public.

Pour Thomas Bömkes, les clients gais ont des «besoins spécifiques»: possibilité de faire des rencontres, amicales ou amoureuses, mais aussi de bénéficier d'offres spéciales hors saison, puisqu'ils partent moins pendant les vacances scolaires.

«Certains détails rendent aussi le voyage plus agréable, par exemple un hôtel qui ne donne pas des lits séparés à deux femmes prenant une chambre ensemble», explique Marion Couturier de l'agence d'événementiel Hansen&Partner.

Mais le simple logo arc-en-ciel ne suffit pas, et peut même repousser certains clients, pas forcément adeptes du côté «communautaire».

«Certaines personnes ne veulent pas des offres spéciales» ciblées gaies et n'ont pas besoin des services d'agences spécialisées, souligne Thomas Bömkes.

La réputation «gay-friendly» d'un hôtel n'arrive qu'en 3e position dans les facteurs de choix, après l'emplacement et le rapport qualité-prix, selon un récent sondage du cabinet américain Community Marketing.

Plutôt que la promotion de lieux communautaires ou de fêtes débridées, certaines destinations tentent donc une approche plus nuancée. Certaines régions du monde comme l'Estrémadure, au sud-ouest de l'Espagne promeuvent aussi tourisme rural, architecture et observation des oiseaux.

Objectif: miser sur le long terme et sur une clientèle de plus en plus familiale. D'autres se tournent vers le tourisme lesbien, «en plein boom» désormais malgré le retard par rapport au secteur masculin, explique Marion Couturier.

«Les hommes préfèrent le tourisme urbain, alors que les femmes recherchent les activités de plein air, la culture, la gastronomie», souligne Sylvia Lacosta, dont l'agence à Tenerife reçoit déjà 200 clientes par mois après deux ans d'activité.

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