L'autoroute 30 met le Suroît sur la carte des rendez-vous d'affaires

Publié le 16/02/2013 à 00:00, mis à jour le 14/02/2013 à 15:53

L'autoroute 30 met le Suroît sur la carte des rendez-vous d'affaires

Publié le 16/02/2013 à 00:00, mis à jour le 14/02/2013 à 15:53

Par Claudine Hébert

Linda Gallant, propriétaire de l'Auberge des Gallant, à Sainte-Marthe [Photo : Gilles Delisle]

S'il y a une destination congrès où le mot accessibilité prend un nouveau sens en 2013, c'est bien le Suroît. Grâce au prolongement de l'autoroute 30, ce secteur de l'extrême ouest de la Montérégie est désormais accessible par une voie rapide sans devoir passer par l'île de Montréal.

«On vient littéralement de s'ouvrir sur 20 % de la population du Québec», souligne Linda Gallant, propriétaire de l'Auberge des Gallant, à Sainte-Marthe. L'hôtelière, en affaires depuis 1972, accueille avec enthousiasme cette nouvelle voie rapide qui vient réduire de moitié la durée du trajet qui était de 50 minutes entre Longueuil et son établissement.

Et elle n'est pas la seule à se réjouir. La direction du Château Vaudreuil tout comme celle de l'Hôtel Plaza Valleyfield - les deux autres principaux acteurs du marché réunion et congrès du Suroît - comptent bien profiter de ce rapprochement.

«Il est évident qu'avec le prolongement de l'autoroute 30, le tourisme d'affaires passe à une tout autre vitesse dans ce secteur», rapporte Éric Fournier, directeur général de Tourisme Montérégie. En fait, dit-il, tout l'axe de l'autoroute 30, soit de Sorel-Tracy à Rigaud, va en bénéficier.

En 2012, le secteur du Suroît, qui comprend Salaberry-de-Valleyfield, Vaudreuil-Dorion et Rigaud, a accueilli un peu plus de 80 événements et congrès de 50 nuitées et plus. Cependant, le Suroît n'a pas l'intention à court terme de cibler les grands congrès de 500 délégués et plus. «La région n'a pas les infrastructures pour accueillir des événements d'une telle envergure», concède Manon Patenaude, directrice générale de Tourisme Suroît. Le parc hôtelier du Suroît recense à peine 400 chambres classées trois étoiles et plus.

Des acteurs solides

Le secteur hôtelier compte toutefois de solides acteurs reconnus pour offrir un cadre champêtre à l'abri des oreilles et des regards des foules. À commencer par le Château Vaudreuil. Érigé au bord du lac des Deux-Montagnes, cet hôtel, qui évoque le charme des riches demeures de l'Italie du Nord, constitue le seul établissement hôtelier cinq étoiles de toute la Montérégie. Dès ce printemps, il sera également le seul hôtel de la région à offrir à ses clients l'accès au prestigieux club de golf privé Summerlea. L'établissement, qui investit bon an mal an 200 000 $ dans l'entretien de ses jardins, a la particularité de n'offrir que des suites : 116 au total. En plus d'apprécier ce facteur, les entreprises, qui comptent pour près de la totalité de la clientèle d'affaires de l'endroit, craquent pour le Pavillon sur le Lac.

Aménagée en retrait de l'hôtel tout près du l'eau, cette infrastructure généreusement fenestrée abrite deux salles, dont une pouvant accueillir 550 personnes en banquet et 800 en cocktail. «Lorsque nous avons aménagé ce pavillon au coût de 5 millions de dollars à la fin des années 1990, on ciblait principalement l'organisation de mariages. Rapidement, on s'est rendu compte que les organisateurs de galas, de collectes de fonds et d'événements d'affaires privés recherchaient ce type de grande salle à caractère exclusif», rapporte Carole Migliorati, vice-présidente du Château Vaudreuil.

À ce propos, plus de 50 % de la clientèle d'affaires qui privilégie les établissements du Suroît le font justement en fonction de la discrétion des lieux. L'Auberge des Gallant en est un bel exemple. «Depuis l'ouverture de l'auberge, il y a 40 ans, plus du quart des rendez-vous d'affaires qui se déroulent chez nous sont de nature syndicale ou liés à des gestions de crise», rapporte l'aubergiste, Linda Gallant.

Notez que l'Auberge des Gallant se refait une beauté. Plus de 6,5 M$ sont investis pour reconstruire l'établissement de quatre étoiles détruit par un incendie en avril dernier. Si le restaurant et le spa ont rouvert depuis juin 2012, les 43 nouvelles chambres avec balcon seront, pour leur part, accessibles dès septembre.

En attendant, cette auberge, qui a toujours figuré parmi le top 3 des établissements du réseau Hôtellerie Champêtre en matière de gastronomie, d'hébergement et de satisfaction de la clientèle, se prépare en grand pour l'ouverture de sa nouvelle salle de bal, en mai. «Ici, les gens aiment voir ce qui se passe à l'extérieur. Ils veulent voir les arbres, les fleurs, les chevreuils. Finie, la location de chapiteau à 15 000 $ la semaine. On a préféré investir 1 M$ pour aménager cette salle de 250 personnes entièrement vitrée», dit Mme Gallant.

Cliente régulière de l'auberge, la directrice de la formation et du développement organisationnel chez L'Oréal Canada, Marjolaine Rompré, a hâte que l'auberge rouvre complètement. «Cet endroit tout comme le Château Vaudreuil représentent à mes yeux des adresses idéales pour la tenue de séminaires et de formations», souligne cette organisatrice qui favorise régulièrement le Suroît depuis une quinzaine d'années.

Séduite par le caractère champêtre, l'organisatrice apprécie également la proximité de l'aéroport Pierre-Eliott-Trudeau. «J'avais l'habitude de penser systématiquement aux Laurentides et aux Cantons-de-l'Est pour une destination champêtre. Malheureusement, en raison de la congestion routière, mes participants venus de l'extérieur rataient souvent leur avion de retour en fin de journée, ce qui avait des conséquences coûteuses. En allant dans le Suroît, mes lieux de rendez-vous se trouvent à moins de 30 minutes de l'aéroport», explique Mme Rompré.

Valleyfield veut aussi sa part

Le Suroît peut aussi compter sur sa principale destination urbaine, l'Hôtel Plaza Valleyfield, pour attirer davantage la clientèle des réunions et des congrès. Construit sur les anciennes fondations de la Montreal Cotton Company, l'hôtel met en valeur plusieurs vestiges de cette industrie. Notamment, la façade d'origine, qui a été conservée, et la splendide salle de bal, l'une des rares au Québec à être ceinturée par trois impressionnants murs de briques rouges.

Déjà très populaire auprès des marchés associatif et sportif, qui représentent 50 % des clients d'affaires de l'hôtel, le Plaza Valleyfield mise sur l'arrivée de l'autoroute 30 pour augmenter ses parts de marché auprès des entreprises. Pour y parvenir, l'hôtel trois étoiles rénove ses 122 chambres : 50 d'entre elles ont été rafraîchies au cours de la dernière année et 30 autres le seront à compter de mars 2014. Un demi-million de dollars ont été investis dans l'opération jusqu'à présent. À elle seule, la suite présidentielle, une unité de deux chambres située au 9e étage avec vue sur le lac Saint-François, a coûté 50 000 $.

Ces rénovations n'ont pas tardé à porter leurs fruits. Des organisations commencent déjà à réserver pour l'année 2014. «Jamais l'hôtel n'avait réussi à obtenir de telles réservations aussi hâtives pour des événements», rapporte Sonia Ritchie, déléguée commerciale du Plaza Valleyfield.

Attirer les entreprises constitue toutefois un défi pour l'établissement. «Les entreprises privées privilégient généralement les établissements de quatre étoiles pour leurs événements et congrès. Un classement que l'hôtel ne peut obtenir tant que toutes les chambres ne seront pas rénovées. Tout de même, 75 % des organisateurs qui viennent visiter nos installations décident de réserver. Tous sont étonnés d'obtenir une qualité d'infrastructure à très bon prix», note Mme Ritchie.

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