Huttopia: le glamping à la française à la conquête de l'Ouest

Publié le 27/06/2018 à 06:37

Huttopia: le glamping à la française à la conquête de l'Ouest

Publié le 27/06/2018 à 06:37

Par AFP

Ses cabanes en pin naturel et ses tentes «prêtes à camper» dotées d'un plancher et d'un vrai lit ont séduit les Américains. Après un premier test concluant, le spécialiste de l'écotourisme Huttopia met le cap sur les Etats-Unis.

«C'est un marché intéressant car il n'y a rien là-bas de comparable à Huttopia. Il y a une place à prendre», souligne Céline Bossanne, la directrice générale de l'entreprise fondée «à partir d'une page blanche» en 1999 avec son mari Philippe, avec 40 000 euros d'apport personnel.

Parce qu'il permet de passer des vacances confortables dans un environnement préservé, le «glamping» (le «camping glamour»), est à la mode: Huttopia enregistre depuis dix ans une croissance annuelle moyenne supérieure à 20%.

La société dispose aujourd'hui de 48 sites en France: des campings (toujours son offre principale), des villages permanents (avec plus de services) et des CityKamp, des villages nature en ville. Mais sa présence hors de France était jusqu'ici anecdotique, alors que 55% de sa clientèle est étrangère.

Après avoir testé le marché comme prestataire au Québec, où Céline et Philippe Bossanne avaient découvert le plaisir de camper au plus près de la nature, Huttopia a décidé de voler désormais de ses propres ailes en Amérique du nord. Le groupe y dispose désormais d'un village non loin de Montréal et a franchi la frontière l'an dernier pour s'installer au New Hampshire. 

Tournant californien

«Devant le succès, on a décidé d'accélérer», souligne Philippe Bossanne, le PDG. «Depuis 2012, on s'est structuré dur pour conquérir l'Amérique», souligne-t-il lors d'un entretien au siège du groupe à Saint-Genis-les-Ollières, une banlieue verte de Lyon.

Trois nouveaux sites ont été acquis récemment. L'un marquera «un tournant dans l'histoire» de la société, pronostique M. Bossanne. Cet ancien camp de vacances, détenu par des familles Quaker, a été repris à la barbe du géant suisse Nestlé qui souhaitait embouteiller l'eau des sources du lieu.

Cette propriété «magique» d'une centaine d'hectares, implantée en 1906 dans la National Forest de Los Angeles, avait longtemps servi de lieu de divertissement, notamment pendant la Prohibition. Charlie Chaplin en a été actionnaire et Johnny Weissmuler venait s'entraîner dans sa grande piscine.

L'endroit rouvrira l'an prochain sous la bannière Huttopia. Le groupe compte inaugurer deux à trois nouveaux sites par an en Amérique du nord et tâte aussi le terrain en Chine, où son savoir-faire est mis en oeuvre dans deux sites. Et des projets sont à l'étude au Maroc, en Italie, aux Pays-Bas, au Bénin, en Argentine... 

L'anti-camping

Si Huttopia se pose en héraut de l'écotourisme, ses fondateurs, «amoureux de la nature», ne se voient pas pour autant en militants écologistes.

«Si vous n'installez que des chauffe-eau solaires dans vos camps, les deux premiers clients pourront prendre leur douche mais les suivants n'auront que de l'eau froide car tout le monde veut faire sa toilette en même temps», relève Mme Bossanne.

S'ils sont respectueux de l'environnement, c'est d'abord par la réversibilité revendiquée de leurs installations. «On ne touche ni aux arbres ni au sol». Tout est construit sur pilotis.

«Notre utopie est de dire que, si un jour on devait partir, il ne devra rester aucune trace de notre passage», explique Céline Bossanne.

À ce titre, «nous sommes l'anti-Center Parcs», relève son mari, en référence à ces villages du groupe Pierre & Vacances dont l'implantation est souvent contestée par les populations locales.

«Un Center Parc, c'est 150 millions d'investissements. Nous, c'est 5 millions», soulignent les deux époux.

Sur ses sites, la société, en dépit de sa petite taille (300 salariés permanents, 43 millions d'euros de chiffre d'affaires attendu cette année), fait tout, de la conception du camp à l'installation des cabines et des tentes qu'elle fabrique elle-même.

95% des ventes sont générées en direct, sans passer par les grandes plateformes de réservation.

Depuis son troisième exercice, la société est bénéficiaire, ce qui a permis aux fondateurs et à leurs cadres de conserver quelque 80% de son capital. Le Crédit agricole possède 9% et des chefs d'entreprise amis environ 10%.

Le groupe gère aussi en interne deux fonds d'investissements à qui revient d'acheter les nouveaux sites et lui évitent ainsi de lourdes dépenses. La Caisse des dépôts s'apprête à y investir pour aider Huttopia a reprendre de nouveaux campings parmi les centaines "en déshérence" dans les campagnes françaises.

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