Des restos où il fait bon se réunir

Publié le 16/02/2013 à 00:00, mis à jour le 14/02/2013 à 15:56

Des restos où il fait bon se réunir

Publié le 16/02/2013 à 00:00, mis à jour le 14/02/2013 à 15:56

Par Claudine Hébert

Carlos Ferreira, propriétaire du restaurant qui porte son nom. [PHOTO : RAPHAËL OUELLETTE]

Certains restaurants n'hésitent pas à investir pour attirer une clientèle d'affaires en quête de lieux de réunion à caractère plus privé, où il est possible de joindre l'utile à l'agréable.

Il y a une dizaine d'années, le restaurant Ferreira de la rue Peel, à Montréal, a décidé de transformer une pièce, qui servait autrefois de dépôt de bouteilles de vin et d'autres accessoires, en salle multimédia pour recevoir les groupes.

Équipée d'un projecteur, d'un grand écran, d'Internet haute vitesse, cette salle est dotée du service Apple TV. Un investissement qui a coûté un demi-million de dollars au restaurateur.

Escalier de marbre, mur de mosaïque, cellier vitré, plafond en forme de dôme, large fenestration : la pièce plonge ses occupants dans une ambiance européenne où la lumière domine.

Accès privé

«Il fallait faire quelque chose. On perdait des clients d'affaires qui, délaissant les clubs privés, étaient de plus en plus nombreux à rechercher un environnement à la fois luxueux, élégant et convivial pour leurs conférences et leurs repas d'affaires», se souvient le propriétaire Carlos Ferreira.

Une salle de réception fermée, c'est bien. Mais si elle a sa porte d'entrée privée, c'est encore mieux. «Cet élément contribue énormément au succès de la salle du Ferreira. Un facteur très aimé des clients, particulièrement s'il s'agit de hauts dirigeants», explique M. Ferreira.

Le restaurateur, également propriétaire du F Bar, dans le quartier des spectacles, figure parmi les précurseurs du concept à Montréal.

Le taux d'occupation est au rendez-vous. La salle, qui peut aisément accueillir 70 personnes en banquet et 125 convives en cocktail, est louée de 6 à 10 fois par semaine.

Bon an mal an, ce sont 10 000 clients, soit près de 15 % de l'achalandage total du restaurant, qui utilisent cette pièce. Plus de 80 % de cette clientèle provient du marché des affaires, principalement du secteur pharmaceutique, des institutions financières et des firmes de professionnels.

Elle est si occupée que le restaurateur lui a affecté une équipe d'employés permanents. «Un chef, deux aides-cuisiniers et deux serveurs y travaillent à temps plein», souligne Carlos Ferreira.

Sardines, morue noire, crevettes sénégalaises : les clients ont droit aux mêmes plats que ceux du restaurant, au rez-de-chaussée. Ils peuvent également commander un menu préparé exprès pour eux.

Cela dit, les habitués font tellement confiance à l'équipe du Ferreira qu'après s'être entendus sur un prix, ils laissent le chef les surprendre...

Dans les pages qui suivent, nous vous présentons quelques restaurants qui ont déroulé le tapis rouge pour satisfaire leur clientèle de réunions et congrès.

Le Messina, un air d'Italie dans le Vieux-Longueuil

En 2004, la direction du restaurant italien Messina a pris un pari risqué : elle a sacrifié sa belle terrasse de 300 places - très achalandée - afin de doubler la superficie de son établissement, situé dans le Vieux-Longueuil.

En plus d'agrandir la salle à manger, ces travaux ont permis de doter le restaurant de cinq salons multimédias d'une capacité variant de 4 à 145 personnes et d'une cave à vin pouvant accueillir 22 personnes lors de réceptions privées.

Jamais le propriétaire, Franco Lagiorgia, n'a regretté cet investissement évalué à 2 millions de dollars. Chaque semaine, les salles sont réservées.

«Nous sommes allés chercher une importante clientèle locale provenant du parc industriel ainsi qu'une clientèle de l'extérieur qui vient y rencontrer des représentants locaux», rapporte Joe Omobono, directeur de la planification des événements. Mais posséder de belles salles bien équipées ne suffit pas. Le restaurant dispose aussi d'une équipe régulière de trois valets pour servir la clientèle.

Buffet des continents : un tour du monde à petit prix

Le propriétaire du Buffet des continents, à Gatineau, a longtemps cherché, sans succès, à louer le grand local de 1 700 pieds carrés, voisin de sa salle à manger. Jusqu'au jour où, en 2010, il s'est rendu compte que le local pourrait faire une très belle salle de réception.

Le succès a été instantané. En moins de neuf mois, les 140 000 $ d'investissement pour aménager cette salle multimédia de 100 personnes en banquet et de 250 en cocktail, étaient amortis. Conférences, ateliers de formations, 5 à 7, fêtes de bureau, dîners d'affaires, le taux de location frôle maintenant les 60 % et même les 100 % à l'approche du temps des fêtes.

«Notre salle est un compromis entre le sous-sol d'église et le salon d'hôtel. De plus, nos clients peuvent déguster les saveurs du monde à petit prix», indique Tony Priftakis, propriétaire des lieux.

Plein la vue au Poivre noir

Depuis son ouverture en août 2007, le restaurant Poivre Noir, meilleure table du centre-ville de Trois-Rivières, souffrait d'un handicap : la clientèle d'affaires qui voulait s'y réunir ne pouvait profiter d'un environnement totalement privé. Ni les clients réguliers ni les groupes n'aimaient partager la même salle à manger. Pour répondre à la demande, le restaurant devait louer les locaux de son voisin, un petit musée. Mais uniquement en soirée.

En 2010, le musée a fermé ses portes. Les proprios ont donc décidé de passer à l'action. «Il fallait bouger. On a utilisé la moitié de la terrasse qui donne sur le fleuve pour y aménager notre propre salle», rapporte Émilie Poulin, copropriétaire. «De toute façon, dit-elle, même l'été une partie de la terrasse était sous-utilisée.»

Les propriétaires ont investi plus de 225 000 $ pour construire la chic pièce pouvant accueillir aisément 45 personnes en formule banquet. Tout y est : écran, projecteur, Wi-Fi, conférence téléphonique. Le clou : de grandes portes vitrées qui s'ouvrent sur la terrasse... Réservée en moyenne quatre soirs par semaine par la clientèle affaires, la salle sert également à la tenue de soirées thématiques.

L'Aviatic Club prend son envol

Depuis longtemps, la direction de l'Aviatic Club à Québec rêvait d'avoir un salon privé.

«Nous avons une importante clientèle d'affaires gouvernementale et de professionnels. Malheureusement, la superficie du restaurant ne permettait pas l'aménagement d'une telle salle. On en avait fait notre deuil», rapporte Alia Labesse, directrice de la restauration.

Mais voilà qu'au printemps dernier, son voisin, Via Rail, a libéré le local consacré à la billetterie pour consolider ses besoins de superficie. L'Aviatic Club a sauté sur l'occasion pour s'étendre.

Plus de 230 000 $ d'investissement plus tard, le restaurant a inauguré son salon Le Guichet en septembre dernier. Les réservations vont bon train pour cette salle de 26 personnes en banquet et de 60 en cocktail. Équipée de deux écrans de 60 pouces, du système Apple TV et d'Internet haute vitesse, la pièce dispose de sa propre table.

Giovanni Apollo vous convie au presbytère

Il ne suffit pas d'aménager une belle salle multimédia pour attirer la clientèle d'affaires dans un restaurant. Encore faut-il que l'établissement se trouve à proximité de la clientèle cible. C'est cet argument qui a motivé le chef Giovanni Apollo à venir installer ses pénates au centre-ville de Montréal, à l'angle des rues University et Sainte-Catherine.

«L'aménagement des deux salles de réception a fait partie des travaux de rénovation, qui ont coûté 1,3 M$», fait savoir Albane Cannaferina, directrice générale du Groupe Apollo.

Le restaurant occupe l'ancien presbytère qui était jusqu'à récemment l'adresse du restaurant Le Parchemin. Plus de 25 000 $ ont été investis pour l'achat de matériel de projection. Les deux salles de 56 et de 70 personnes respectivement servent régulièrement de lieux de rencontre lors de dîners, de conférences, de 5 à 7 et même de déjeuners de groupe lorsque les clients en font la demande.

Plus d'espace au Kitchen 73

Ce n'est pas un hasard si Carmine Anoia a choisi l'effervescence du boulevard de l'Avenir, à Laval, pour ouvrir le restaurant italien Kitchen 73. Équipé d'une salle de réception multimédia pouvant accueillir 40 personnes, l'établissement est entouré d'immeubles de bureaux et d'établissements scolaires. «Les entreprises ont tendance à réduire leur coût de location de locaux pour bureaux. Par conséquent, leur salle de conférence est généralement trop petite, ou inexistante, pour organiser un événement ou réunir les employés», constate le restaurateur lavallois.

Il se félicite d'avoir pris le temps de bien analyser le choix de la localisation de son restaurant. Toutefois, il ne suffit plus d'offrir une salle avec des murs, une table et des chaises pour attirer les réservations. La clientèle d'affaires exige un service «clés en main».

Munie d'un grand écran de 60 pouces, de filage haute performance et du Wi-Fi, la salle est entièrement vitrée grâce à du verre givré insonorisé. Coût de l'aménagement : 30 000 $. «Les organisateurs veulent aussi une salle qui a du charme et qui fera bonne impression auprès des convives», note le propriétaire. Le restaurant, qui sert le déjeuner, le dîner et le souper, n'est ouvert que depuis trois mois, et déjà la salle est réservée presque tous les jours.

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