Voitures autonomes: pas avant 2030, selon des experts

Publié le 05/10/2015 à 06:43

Voitures autonomes: pas avant 2030, selon des experts

Publié le 05/10/2015 à 06:43

Par AFP

La Google Car parcourt déjà les routes américaines. Photo: Shutterstock

Même si les obstacles techniques de la voiture autonome sont en train d'être levés, les véhicules capables de se déplacer seuls sur toutes les routes ouvertes ne devraient pas se généraliser avant, au mieux, les années 2030, préviennent des experts du secteur.

Les véhicules autonomes figurent parmi les vedettes du Congrès mondial des systèmes de transport intelligent (ITS) qui s'ouvre ce lundi à Bordeaux: des dizaines de constructeurs et équipementiers y font circuler des prototypes bardés de capteurs, de caméras et de radars.

PSA Peugeot Citroën a cherché à marquer les esprits en ralliant Paris à Bordeaux avec une voiture en mode autonome en fin de semaine dernière, prouvant que la technologie est maîtrisée, alors que les voitures autonomes sont considérés par les professionnels comme la «nouvelle frontière» de l'automobile, prometteuse au point d'aiguiser l'appétit des Google, Apple et autres géants de la Silicon Valley.

Le cabinet spécialisé AT Kearney, dans une étude publiée début septembre, évaluait le marché de la conduite autonome à quelque 500 milliards d'euros en 2035, soit 17% de la valeur totale du marché automobile mondial à cet horizon.

Mais, analyse auprès de l'AFP Guillaume Devauchelle, directeur scientifique de l'équipementier français Valeo, «le tout-autonome n'est pas pour demain, c'est bien après 2030».

«La voiture qui se conduit toute seule ne va pas arriver avec un big bang», soulignait, cet été dans une étude prospective, le cabinet AlixPartners. Ses experts évoquaient «un développement graduel» qui a déjà démarré: aides au stationnement, régulateurs de vitesse s'adaptant à l'allure du véhicule précédent et avertisseurs de franchissement de ligne équipent déjà de nombreux modèles.

M. Devauchelle compare l'évolution de la technologie autonome à celle des téléphones portables.

Saut psychologique

«Le véhicule d'aujourd'hui va se transformer comme le téléphone s'est transformé ces 15 dernières années, vers de nouveaux usages qui restent à inventer», a-t-il prédit lors d'une récente table ronde du club de réflexion «Automobilité et avenir».

Après les aides aux créneaux, la prochaine étape pourrait être la «conduite autonome dans des infrastructures du type périphérique parisien ou rocade de Bordeaux », des équipements qui auraient « une vraie valeur pour ceux qui habitent en banlieue et qui perdent une heure tous les matins et tous les soirs dans les embouteillages », remarque le responsable de Valeo.

Mais avant que les clients puissent tapoter impunément sur leur tablette numérique entre la porte de Saint-Cloud et celle de Champerret, la législation va devoir évoluer en profondeur, prévient Jean-Luc Brossard, un des responsables de la PFA - Filière automobile et mobilités, qui fédère constructeurs et équipementiers français.

La voiture autonome fait partie des 34 projets de la « Nouvelle France industrielle » présentés il y a deux ans, et le développement de cette technologie est aussi encouragé par la loi de transition énergétique promulguée cet été, avec l'autorisation des tests sur route ouverte.

Nuance de taille: contrairement à certains Etats américains, la législation française stipule qu'« il doit y avoir un conducteur derrière le volant, il faut que ce soit une personne qui actionne le clignotant (...) Il y a un certain nombre de verrous à lever », rappelle M. Brossard. Pour ce faire, il faut renégocier une Convention internationale datant de 1968.

« Toutes les barrières technologiques, toutes les barrières mécaniques ont été levées, la seule barrière qui, aujourd'hui, fait résistance, c'est la barrière juridique », renchérit Me Rémy Josseaume, de l'organisation « Automobile club des avocats ». Il mentionne la question épineuse de la responsabilité personnelle: l'occupant d'une voiture autonome sera-t-il encore considéré par la loi comme son conducteur ?

La circulation de voitures autonomes dans le trafic régulier va aussi dans un premier temps provoquer un choc psychologique, remarque M. Devauchelle. « Il faut habituer les gens à la conduite autonome jusqu'à ce que la conduite autonome n'émerveille plus personne », souhaite-t-il, en reconnaissant que dans un premier temps, « tout le monde sera perturbé par un véhicule qui respecte le Code de la route ».

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