THQ à Montréal : la main-d'oeuvre sera-t-elle disponible?

Publié le 03/12/2009 à 17:04

THQ à Montréal : la main-d'oeuvre sera-t-elle disponible?

Publié le 03/12/2009 à 17:04

Par Denis Lalonde

Une image du jeu Darksiders, développé par THQ. Photo: THQ

Le studio de jeux vidéo américains THQ s’amène à Montréal et son arrivée soulève quelques questions du côté de la raréfaction de la main-d’œuvre qualifiée, déjà très difficile à recruter.

«Il clair qu’avec la venue répétée de nouveaux joueurs, nous avons un défi d’offrir à l’industrie des ressources bien formées», soutient la directrice générale de TechnoCompétences, Sylvie Gagnon.

Cette dernière rappelle qu’en juin dernier, l’organisme avait annoncé qu’il y avait 6293 emplois dans l’industrie du jeu vidéo au Québec. «Avec l’ajout de 150 emplois à Funcom et 400 chez THQ, sans compter la création de 900 nouveaux emplois prévus, on comptera en juin 2010 une industrie de 7650 emplois», dit-elle.

Sylvie Gagnon soutient que les besoins les plus criants sont du côté des développeurs avec des besoins de 660 travailleurs annoncés par les joueurs en place.

De son côté, le directeur général d’Eidos Montréal, Stéphane D’Astous, s’est dit rassuré par l’annonce: «THQ veut relocaliser ici une partie de sa main-d’œuvre de haut niveau actuellement présente dans ses autres studios, ce qui n’accentuera pas trop le problème de pénurie de main-d’œuvre auquel les entreprises de Montréal font face», dit-il.

Ce dernier soulève à présent l’importance de régler au plus vite le dossier de la succession du Campus Ubisoft, qui doit fermer ses portes en juin prochain: «Il faut aligner ce qui sera notre École nationale avec les besoins de l’industrie. Il faut que les programmes permettent la formation d’une jeune relève le mieux possible dans le plus court laps de temps possible. La venue de Funcom (annoncée cet été) et de THQ va créer une pression au niveau de l’embauche des nouveaux employés et pour ceux qui sont très spécialisés», dit-il.

C’est l’Alliance Numérique qui est la voix de l’industrie du jeu vidéo dans le dossier de la succession du Campus Ubisoft auprès des quelques ministères provinciaux, Cégeps et Universités impliqués. Le directeur général de l’organisme, Pierre Proulx, dit avoir bon espoir que le dossier se règle au début de 2010.

TechnoCompétences précise que le Campus Ubisoft a diplômé 428 étudiants en 4 ans de niveaux collégial et universitaire: «Pour les 3 premières années, le taux de placement a été de 84%, ce qui est intéressant parce que l’industrie recherche la crème de la crème, étant en concurrence avec tous les autres studios à travers le monde», explique Sylvie Gagnon.

Ces finissants ont bien sûr été embauchés par Ubisoft, mais également par tous les autres studios présents à Montréal et Québec comme Electronic Arts, Eidos, A2M, Beenox et Frima.

Stéphane D’Astous croit que la venue de THQ est un autre signe du dynamisme de l’industrie du jeu vidéo à Montréal. Toutefois, il souhaiterait que les autorités pensent à «stabiliser l’industrie» avant de faire venir d’autres joueurs dans la région.

Le ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, Clément Gignac, a déclaré pour sa part qu’il ne craignait pas que l’arrivée de THQ déstabilise l’industrie montréalaise du jeu vidéo étant donné que le plan de croissance de la société s’échelonnera sur cinq ans.

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