Tourisme : l'inquiétude règne à Montréal

Publié le 23/06/2010 à 10:01

Tourisme : l'inquiétude règne à Montréal

Publié le 23/06/2010 à 10:01

Le Festival international de jazz de Montréal débute le 25 juin et se déroulera jusqu'au 6 juillet. Photo : Bloomberg

Après un mois de juin dépassant toutes les attentes, l’industrie touristique de Montréal craint fort de ne pouvoir maintenir la même cadence au cours de l’été qui débute.

De fait, la remontée récente du dollar canadien, qui frôle aujourd’hui les 0,98 $ US, combinée à de nombreux autres éléments de natures économique et politique, font craindre une autre saison de disette pour le Montréal touristique.

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«Nous ne sommes pas optimistes. Ce serait exagéré. Nous sommes plutôt réalistes, affirme William Brown, vice-président exécutif de l’Association des hôtels du Grand Montréal (AHGM). En fait, le plus juste serait probablement de parler de réalisme prudent.»

Un départ en lion

Ce dernier ne cache pas le magnifique élan qu’a redonné le retour à Montréal du Grand Prix F1 du Canada ce printemps. Pendant les quatre jours de l’événement, les grands hôtels de la métropole ont affiché un taux de 93,85%, soit une hausse de 4,5% par rapport aux 89,86% de 2008.

«Même que durant la soirée du samedi soir, les hôteliers de Montréal ont atteint un taux d’occupation record de 99%», se réjouit M. Brown. Sur plus de 17 300 chambres offertes, ce soir-là, l’AHGM estime que seules 184 chambres sont demeurées vacantes.

Le mois de juin aura aussi profité de la venue importante de deux congrès, celui du Professionnal Convention Management Association (PCMA) et de l’Association internationale des Rotary. À lui seul, ce dernier événement, actuellement en cours, regroupe pas moins de 17 000 délégués et devrait à terme engranger des revenus de 28M$ pour Montréal, confirme Emmanuelle Legault, directrice des communications et des relations internationales de Tourisme Montréal.

À titre de comparaison, le Grand Prix de Montréal aurait entraîné des recettes touristiques de 75 M$, ou de 83 M$ en incluant les dépenses des amateurs de course automobile en provenance de la région montréalaise.

Le scénario du pire

Mais aussi réjouissant soit-il, la performance touristique du mois de juin n’est pas nécessairement garante de la saison estivale qui s’annonce. En outre, la remontée du dollar canadien –en hausse de 10% depuis le début de l’année- inquiète particulièrement les intervenants touristiques.

On craint, d’une part, que la valeur du huard décourage les visiteurs américains à visiter Montréal. Déjà, depuis sept ans, on calcule à Tourisme Montréal que le nombre de touristes américains a diminué de 30%.

D’autre part, on craint qu’un huard aussi élevé incite les Canadiens à passer leurs vacances à l’extérieur du pays, aux États-Unis et en Europe notamment. Déjà, selon les dernières données de Statistique Canada, les Canadiens ont effectué 4,5 M de voyages à l’étranger en avril, une progression de 2,3% par rapport à mars…

Ce scénario du pire aurait des conséquences importantes sur les recettes touristiques de la métropole. Bon an mal an, la venue à Montréal de quelque 7 millions de touristes engrange des recettes d’environ 2 milliards (G$).

La moitié de ces recettes proviennent de touristes canadiens (incluant le Québec), alors que l’autre moitié repose sur quelque 1,75 million de touristes américains et d'outre-mer qui foulent chaque année le sol montréalais.

De mauvais augure pour les congrès

Aux craintes liées à la faiblesse du dollar US, s’ajoutent bien sûr l’obligation imposée aux Américains de se procurer un passeport avant de traverser leurs frontières, et aux Mexicains, de se procurer un visa, au même titre que le font les Chinois par exemple. Depuis, Aero Mexico, entre autres, a annulé ses vols à destination de Montréal.

Des contraintes qui sont susceptibles donc, de nuire en particulier à l’industrie montréalaise des réunions et congrès, laquelle tente avec difficulté, et ce depuis des années, de répondre avec force à la concurrence.

À preuve, en septembre dernier, un mois habituellement fort dans l’industrie des congrès, les hôteliers de Montréal ont affiché un taux d’occupation de 70,3%, comparativement à 77,9% en 2008.

Une situation qui fait mal, alors que le territoire montréalais a vu se multiplier depuis quelques années, le nombre de nouveaux hôtels. Après le Westin, dans l’ancien édifice de The Gazette, et le Hilton Garden Inn, rue Sherbrooke, sont apparus deux nouveaux hôtels depuis un an.

On parle du Marriott, à l’Aéroport Montréal-Trudeau à Dorval, et du Saint-Martin Hotel & Suites, au cœur du centre-ville, en lieu et place de l’ancien restaurant Ben’s Smoke Meat.

Un été de reprise ?

Qu’à cela ne tienne, le mois de mai dernier a affiché un taux d’occupation supérieur à celui de l’année dernière. Il s’est élevé à 70,8%, comparativement à 63,4% un an plus tôt. L’année d’avant, en 2008, les hôteliers avaient aussi affiché un taux de 70,8% à Montréal.

Après un mois mai somme toute modéré, et un mois de juin qu’on espère record, le même scénario de répètera-t-il cet été? Tous les intervenants l’espèrent, sans pouvoir promettre que les résultats de 2008 seront battus. Les mois de juillet et août derniers avaient montré des taux d’occupation de 67,9% et 73,5%, contre 72,1% et 80,6% en 2008. L’avenir le dira.

 

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