SNC-Lavalin: un plaidoyer pour oublier le passé

Publié le 10/05/2016 à 14:54

SNC-Lavalin: un plaidoyer pour oublier le passé

Publié le 10/05/2016 à 14:54

Par Matthieu Charest

Le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Neil Bruce. (Photo: Matthieu Charest)

Menacée de divers recours judiciaires, SNC-Lavalin (Tor., SNC) a livré un vibrant plaidoyer afin d’en arriver à une entente à l’amiable avec Québec et Ottawa.

Dans un discours prononcé ce midi lors d’un événement organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Neil Bruce, le président et chef de la direction de la firme d’ingénierie a appelé le Canada à «aligner ses politiques sur celles des autres pays du G7», afin que l’entreprise puisse demeurer concurrentielle.

M. Bruce a demandé à ce que le pays adopte un accord de poursuites différées. Selon le président, un tel mécanisme «protégerait l’intérêt du public et serait profitable aux actionnaires de toutes les entreprises québécoises qui mènent des activités à l’étranger. [Une action qui permettrait] de tourner la page», a-t-il assuré.

Or, l’action de SNC-Lavalin a pourtant atteint un sommet depuis un an cet après-midi, à près de 51,70 $. La firme Raymond James à d’ailleurs recommandé l’achat, estimant le prix cible de l’action à 57 $. De plus, la firme a annoncé des profits en hausse de 18 M$ au premier trimestre de 2016, pour atteindre près de 122 millions.

Visiblement compétitive, la tentative de règlement de SNC-Lavalin ne serait peut-être qu’une tactique de négociation. Questionné à ce sujet par Les Affaires président et chef de la direction, a répondu que l’entreprise «aurait pu faire encore plus de profits».

[Un projet de SNC-Lavalin]

Dialogue amorcé

Le géant québécois a d’ailleurs émis un communiqué de presse aujourd’hui même afin d’annoncer sa participation au Programme de remboursement volontaire créé par le gouvernement du Québec.

«C’est juste une partie, il y a aussi la partie fédérale, mais nous ne sommes pas en contrôle de ça», a admis Neil Bruce.

Le processus pourrait permettre à l’entreprise de rembourser des sommes obtenues illégalement et ainsi éviter des recours judiciaires dont l’issue serait incertaine.

Le programme offre aux entreprises de rembourser les sommes perçues en trop, estimées à 20%, sur les contrats octroyés depuis 1996.

«Les compagnies canadiennes, il faut leur donner une chance, estime Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP). Oui, il y a eu des problèmes, mais il faut qu’elles puissent passer à autre chose. Si l’on est dans des procès criminels, ça va être des procès qui vont s’éterniser. Ce qu’on doit faire, c’est essayer d’aller chercher le maximum d’argent de chaque firme. Si l’on avait fait ça il y a deux ou trois ans, on aurait récupéré beaucoup plus de fonds qu’à présent».

Sommes inconnues

«C’est un processus confidentiel, a soutenu M. Bruce. Nous voulons saisir l’occasion de nous entendre sur des faits qui auraient pu survenir dans le passé. Je crois que le public veut que l’on règle ça. Les sommes qui pourraient être versées demeureront confidentielles».

Le président et chef de la direction n’admet d’ailleurs aucune erreur qui aurait pu être commise dans le passé.  

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