SNC-Lavalin cherche à corriger les problèmes qui ont terni sa réputation

Publié le 09/09/2013 à 16:09, mis à jour le 10/09/2013 à 09:13

SNC-Lavalin cherche à corriger les problèmes qui ont terni sa réputation

Publié le 09/09/2013 à 16:09, mis à jour le 10/09/2013 à 09:13

Le patron de l’éthique et de la conformité de la société d’ingénierie québécoise, Andreas Pohlmann, a dévoilé lundi le plan de match qu’il a instauré afin d’aider le groupe à améliorer la qualité de sa gouvernance.

Andreas Pohlmann a indiqué que la société montréalaise faisait face à la « crise » en apportant un certain nombre de modifications afin de s'assurer que ses employés soient irréprochables. Le défi pour SNC-Lavalin, a dit M. Pohlmann, est de changer la mentalité des employés qui travaillent dans des pays où les pots-de-vin sont chose courante pour le milieu des affaires.

S’adressant à un parterre de juricomptables réunis par l’Association américaine des vérificateurs certifiés en matière de fraude (ACFE), il a expliqué que l’intention des dirigeants à enrayer les comportements fautifs était primordiale.

« Le ton adopté par les membres de la direction est fondamental. Ils doivent insister sur l’importance » d’une culture éthique et de reddition de comptes, dit le spécialiste qui s’est occupé d’un programme similaire au sein du groupe allemand Siemens. Le président de SNC-Lavalin a été clair, selon M. Polhmann : il allait faire la lumière sur toutes les questions qui ont ébranlé le groupe d’ingénierie au cours des 18 derniers mois.

« Personne au sein du groupe n’a envie de revivre les 18 derniers mois. Tous ont vu les policiers perquisitionner le siège social, tous ont lu les grands titres parlant de fraude », relate Andreas Pohlmann.

Appelé en renfort plus tôt cette année, au lendemain des accusations de fraude portées à l’endroit de l’ex-PDG Pierre Duhaime, Andreas Pohlamn estime que les choses vont bon train au sein de la société, qui vient justement de compléter un programme d’amnistie de 3 mois dans un effort « visant à réunir et à examiner en profondeur les faits entourant les questions d’éthique au sein de l’entreprise, et à régler ces questions ».

Questionné sur la plus importante carence de SNC-Lavalin lorsqu’il est arrivé en poste, Andreas Pohlmann a répondu en disant que « dans beaucoup de sociétés où j’ai travaillé, c’est l’absence d’une volonté claire et précise relativement à la lutte à la corruption », qui permet à une culture d’entreprise de se corrompre.

Un train de mesures a été mis en place depuis l’arrivée d’Andreas Polhmann au printemps dernier, portant notamment sur l’évaluation et la prévention des risques de corruption, des états financiers fiables, des employés formés, la mise en place de contrôles sur les opérations et des mesures disciplinaires « équitables et efficaces ». Il faut également une politique de tolérance zéro à l’endroit des représailles.

« Dans un tel programme, il faut également implanter une culture de dialogue ouvert et transparent, et surtout montrer qu’on apprend de ses erreurs. »

Un vérificateur de la Banque Mondiale « nous visite régulièrement » afin de mesurer les progrès faits par l’entreprise en matière d’éthique.

SNC-Lavalin a créé le poste de M. Pohlmann près d'un an après la tenue d'une enquête interne ayant permis de mettre au jour des paiements suspects d'une valeur totale de 56 millions $.

La découverte a mené à la démission de l'ex-président et chef de la direction Pierre Duhaime, qui a été accusé, à l'instar de l'ancien vice-président Riadh Ben Aïssa, de fraude en ce qui à trait à une somme de 22,5 millions $ qui aurait été utilisée pour obtenir le contrat du Centre hospitalier de l'Université de Montréal.

 

Avec la Presse canadienne

 

 

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