Nouveau pdg chez SNC-Lavalin

Publié le 14/09/2015 à 09:33, mis à jour le 14/09/2015 à 12:40

Nouveau pdg chez SNC-Lavalin

Publié le 14/09/2015 à 09:33, mis à jour le 14/09/2015 à 12:40

Par Denis Lalonde

Neil Bruce deviendra pdg de SNC-Lavalin le 5 octobre. (Photo: SNC-Lavalin)

Trois ans après son entrée en poste, le président et chef de la direction de SNC-Lavalin (TOR: SNC), Robert G. Card, cède sa place à l’actuel chef de l’exploitation Neil Bruce.

Le changement de garde aura officiellement lieu le 5 octobre. M. Bruce siégera également au conseil d’administration de l’entreprise.

«Le mandat de Bob se conclut sur de solides assises qu'il lègue à un moment crucial pour l'entreprise, alors que la vaste transformation qu'il a entamée a eu pour résultat de changer l'équipe de direction, de réorienter stratégiquement l'entreprise, notamment par la vente d'AltaLink et par l'acquisition de Kentz, et de faire de son système d'éthique et de conformité une référence dans le milieu», a déclaré le président du conseil de SNC-Lavalin, Lawrence Stevenson, dans un communiqué.

M. Card s’était joint à SNC-Lavalin alors que la société tentait de se sortir de nombreux démêlés juridiques pour fraude et corruption, dont certains ne sont pas encore réglés.

«Depuis janvier 2013, Neil a dirigé le secteur d'activité des mines et de la métallurgie, ainsi que celui du pétrole et du gaz, de même que l'acquisition de la société Kentz et son intégration réussie qui a transformé le secteur du pétrole et du gaz de SNC-Lavalin», a rappelé M. Stevenson.

M. Bruce compte plus de 30 ans d'expérience diversifiée dans le secteur de l'ingénierie et de la construction. Avant d'entrer chez SNC-Lavalin, M. Bruce a occupé divers postes de direction, dont celui de directeur général et chef de l'exploitation chez AMEC dont il a dirigé l'expansion internationale et les services-conseils en ingénierie et en gestion de projet.

Robert G. Card n’a pas précisé les raisons de son départ, estimant qu’il laissait l’entreprise «entre de bonnes mains».

«Le conseil d'administration et M. Card pensaient que c'était le bon moment. Son objectif était de mettre en place un programme de référence en matière d'éthique. Aujourd'hui, on veut améliorer nos résultats financiers», a affirmé M. Stevenson à La Presse Canadienne.

M. Card, dont le salaire total avait été de 4,9 millions $ en 2014, épaulera son successeur et le conseil d'administration jusqu'en 2016 en échange d'une rémunération qui n'a pas été dévoilée.

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«Faire changer de cap un gros navire comme SNC-Lavalin n’est pas une mince tâche. L’arrivée de Robert Card en 2012 a réussi à réorienter la société sur le chemin de l’éthique et de la conformité, ce qui lui a permis de survivre à ses démêlés juridiques», écrit l’analyste Maxim Sytchev, de Dundee marchés des capitaux.

L'arrivée de M. Card à la tête de la plus importante firme d'ingénierie au pays a été suivie d'un important ménage au sein de la haute direction de l'entreprise, qui, en plus d'être visée par des allégations de corruption, a entre autres vu son ancien grand patron Pierre Duhaime être arrêté puis accusé de fraude et de complot.

M. Sytchev se dit convaincu que SNC-Lavalin réussira à s’entendre avec le gouvernement du Canada pour régler ce dossier, soulignant au passage que malgré ses problèmes, la société a réussi à remporter de nombreux contrats du côté des infrastructures, notamment ceux du pont Champlain et du train léger sur rail (TLR) transurbain Eglinton Crosstown à Toronto.

«Nous voyons ce changement de pdg sous le signe de la stabilisation», écrit l'analyste. Il a une recommandation d’achat sur le titre de SNC-Lavalin, avec un cours cible sur un an de 54$.

Bien que Yuri Lynk, de Canaccord Genuity, continue de recommander l’achat de SNC-Lavalin et maintient son cours-cible de 51$, le changement de la garde pourrait avoir des implications stratégiques.

«Certains défis d’exécution liés à la réalisation et aux coûts de contrats ont peut-être accéléré la transition de M. Bruce à la présidence», dit l’analyste, au moment où la société amorce deux contrat-clés, celui du Pont Champlain et du train léger d’Eglinton.

M. Lynk croit aussi que M. Bruce est plus disposé à conserver l’intérêt que détient SNC-Lavalin dans l’autoroute torontoise 407 plutôt que de le vendre, au moins jusqu’à ce ses activités d’ingénierie-construction soient plus stables.

Bien que M. Bruce soit compétent et très au fait de tous les dossiers chez SNC-Lavalin, il est possible que les investisseurs doutent de sa nomination à ses débuts, étant donné son rôle dans l’achat du spécialiste pétrolier britannique Kentz, juste avant la dégringolade du cours du pétrole.

D'ailleurs, le titre de SNC-Lavalin reculait 3% à 37,93$ à la Bourse de Toronto vers 11h40.

Avec Dominique Beauchamp et La Presse Canadienne

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