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Les Affaires - Éprouvez-vous des difficultés à recruter des ingénieurs en mobilité ?
Stéphane Méthot - C'est un combat de tous les jours, car il y a beaucoup de concurrence. Il y a encore peu de professionnels spécialisés dans ce domaine pour lequel il n'existe pas de formation spécifique à l'université. Certains programmes comprennent des cours de mobilité, mais pas plus. J'ai formé une équipe constituée de seniors - souvent des employés de CGI de longue date qui se sont tournés vers la mobilité - et de juniors. Les seniors sont encore rares, car le développement d'applications mobiles est un secteur récent. Il y a trois ou quatre ans, il était vraiment difficile de trouver des gens expérimentés. Ça reste compliqué, mais moins qu'avant. Quant aux jeunes, on recherche surtout des gens formés en génie informatique ou en logiciel qui sont passionnés par le domaine de la mobilité, ceux qui font des applications chez eux pour le fun. La passion, c'est ça qui compte le plus.
L.A. - Face à la concurrence pour embaucher de la main-d'oeuvre dans ce domaine, quelles sont vos stratégies de recrutement ?
S.M. - Je recrute beaucoup de stagiaires que nous faisons grandir dans l'entreprise. Nous embauchons aussi des gens par recommandation, car nos employés sont les mieux placés pour vanter CGI. Mais nous avons un atout de taille : CGI est incontournable sur le marché. Ça nous avantage quand les professionnels doivent faire un choix. Nos avantages sociaux et conditions salariales sont intéressants. Mais ce qui compte beaucoup pour ces professionnels, c'est la qualité des projets sur lesquels on les fait travailler. Ils veulent des défis, des projets technologiques stimulants, des équipes jeunes et dynamiques. Le fait que CGI soit implantée dans le monde entier est aussi un atout. Ceux qui veulent voyager peuvent le faire - une personne de l'équipe est partie cette fin de semaine dans l'Ouest canadien pour plusieurs semaines. Mais ceux qui ne souhaitent pas partir peuvent aussi rester à Montréal et ils aiment savoir que c'est possible.
L.A. - Comment gérez-vous cet afflux de professionnels peu, voire pas, expérimentés dans votre équipe ?
S.M. - Il faut veiller à avoir une équipe mixte [senior-junior]. Les stagiaires demandent plus d'encadrement, mais leur passion et leur dynamisme pallient aisément leur manque d'expérience. Comme le travail se fait en équipe, ils sont suivis par les différents seniors au quotidien. Au début, ils ne prennent pas de décision d'architecture ou autre, ils font de l'exécution de tâches et apprennent au fur et à mesure à prendre plus de responsabilités. Les employés expérimentés font également de la formation auprès de leurs collègues sur des questions pointues. De toute façon, le domaine évolue trop vite pour que les universités puissent mettre en place un programme spécialisé dans la mobilité. Les jeunes apprennent donc à apprendre à l'université et continuent de le faire une fois en entreprise.
Génie informatique
***8 % - Les prévisions d'embauche en génie logiciel, informatique et des télécommunications restent stables depuis 2013, avec 8 % du total des prévisions.
***23,7 % - Les 45-64 ans représentent 23,7 % des ingénieurs en informatique en emploi.
Diplômés en emploi au Québec: 85,9 %
Taux de chômage en 2013: 6,2 % par rapport à 2,6 % en 2011.
Sources : Réseau des ingénieurs du Québec, Service Canada, «La Relance à l'université 2013»
