Johnston-Vermette se réinvente grâce à ses clients


Édition du 17 Septembre 2016

Johnston-Vermette se réinvente grâce à ses clients


Édition du 17 Septembre 2016

« On a transformé la période noire en opportunité », dit Luc Vermette.

La firme Johnston-Vermette est encore touchée par le contexte international difficile, en particulier sur ses marchés traditionnels comme celui des mines.

Temps partagé, mises à pied, baisse de moitié du chiffre d'affaires, réduction de l'actionnariat dans une entreprise jumelle. Johnston-Vermette, créée il y a 22 ans par David Johnston et Luc Vermette, traverse des années noires. De 2015 à 2016, elle a perdu 41,7 % de son effectif qui est passé à 35 employés, comparativement à 76 en 2012. Elle a dégringolé de cinq places dans le Top 30 des firmes d'ingénierie au Québec de Les Affaires pour tomber à la 30e et dernière position. L'entreprise, qui a son siège social dans le parc industriel de Bécancour, vient de diminuer la superficie de son bureau du centre-ville de Montréal.

Absente des marchés publics et des infrastructures en général, Johnston-Vermette est active dans des secteurs parmi les plus vulnérables actuellement : les mines et la métallurgie, le gaz et le pétrole, l'énergie et le secteur manufacturier. Au Québec, le secteur minier est en panne depuis plusieurs années, et celui de la métallurgie fonctionne au ralenti.

La société, qui conçoit des pipelines, a participé aux études préparatoires pour le projet Énergie Est, actuellement en suspens. Dans le gaz, «on était dans le projet de construction d'une usine de liquéfaction de gaz naturel à Bécancour [celui de Stolt LNGaz], mais il a été suspendu en raison de la baisse du prix du pétrole, qui rend le gaz moins concurrentiel», explique Luc Vermette, directeur général de la firme.

Johnston-Vermette travaille également sur les centrales hydrauliques et accompagne la mise en dormance de la centrale Gentilly 2.

Luc Vermette ne cherche pas à embellir le tableau. Pour faire face à la situation et participer à l'effort général de la société, il a réduit son salaire. Surtout, il a pris son bâton de pèlerin en faisant le tour de ses clients un à un afin de comprendre comment l'entreprise était perçue et solliciter des conseils d'acteurs importants du marché. Objectif : réinventer la firme. «On a transformé la période noire en opportunité», juge-t-il.

De nouvelles orientations

La filiale chargée des marchés à l'étranger a été dopée. Principalement présente en Afrique aujourd'hui, elle est passée d'un taux de croissance de 3 % ces dernières années à 10 %. Implantée principalement en Afrique de l'Ouest, elle a aussi des contrats en Afrique de l'Est comme au Mozambique, où elle participe à un projet d'usine de gaz liquéfié.

La filiale qui faisait de la construction «par opportunité» est désormais plus active grâce à un partenariat conclu avec Hydrexel, un atelier de fabrication locale, en vue de constituer une coentreprise dont la mission est de concevoir, de fabriquer et d'installer des machines.

«Le but est d'accompagner les entreprises québécoises dans leur effort de mécanisation pour rattraper le retard qu'elles accusent sur ce plan par rapport à d'autres régions du monde comme l'Europe», précise Luc Vermette. Il estime que cette activité représentera d'ici la fin de l'année 7 % du chiffre d'affaires du groupe.

L'entreprise a également demandé à tous ses directeurs d'ingénierie de suivre de la formation pour obtenir une certification en gestion de projet. «On a découvert qu'il y avait des occasions d'affaires dans ce domaine», constate Luc Vermette.

Enfin, Johnston-Vermette a utilisé cette période perturbée pour faire de la recherche et développement. «Avant la crise, nous étions de nouveaux acteurs dans le secteur minier. Il y a beaucoup de firmes sur ce marché et la compétition y est féroce. On développe donc de nouvelles technologies afin de nous démarquer», dit Luc Vermette. Il est personnellement impliqué dans la mise au point d'une technologie visant à améliorer l'extraction de l'or en permettant d'extraire du minerai une quantité supérieure d'or, de l'ordre de 5 à 8 %.

Tous ces efforts accomplis, Johnston-Vermette attend maintenant une embellie. «On sent qu'une reprise est imminente, car on est de plus en plus appelés pour déposer des offres.» Le directeur ne prévoit pas pour autant une reprise de l'activité dans les mines avant 2017 et garde les yeux rivés sur les cours du pétrole et du dollar canadien.

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