Futur pont Champlain: le consortium de SNC-Lavalin est choisi

Publié le 15/04/2015 à 17:10, mis à jour le 15/04/2015 à 21:38

Futur pont Champlain: le consortium de SNC-Lavalin est choisi

Publié le 15/04/2015 à 17:10, mis à jour le 15/04/2015 à 21:38

Une image du futur pont Champlain.

Le gouvernement Harper a choisi le consortium Groupe Signature sur le Saint-Laurent, mené par la firme SNC-Lavalin (TSX:SNC), pour construire le pont qui remplacera l’actuel pont Champlain.

L’annonce a été faite par Denis Lebel, ministre fédéral de l’Infrastructure, lors d’une conférence donnée, en fin d’après-midi, au centre-ville de Montréal. « C’est le projet dont le coût est le plus avantageux pour les contribuables tout en étant techniquement conforme », a-t-il déclaré.

Trois consortiums restaient dans la course depuis qu’une première sélection avait été faite en juillet dernier. En tout, six équipes avaient répondu à l’appel d’offres, lancé en mars 2014.

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Le coût du projet n’a pas été divulgué mais il est estimé à entre 3 et 5 milliards $. Il ne devrait être dévoilé que d’ici la fin juillet, quand l’entente de partenariat entre Groupe Signature et le gouvernement fédéral sera finalisée.

Quant au coût du péage, il ne sera annoncé que quelques mois avant l’ouverture du pont, prévue pour le 1er décembre 2018.

La construction du nouveau pont sur le Saint-Laurent devrait permettre de créer 30 000 emplois. « Ce sont des opportunités d’affaires pour nos entreprises locales », s’est félicité M. Lebel.

Parmi les autres membres du consortium choisi, se trouvent ACS Infrastructures et Dragados Canada, deux filiales d’entreprises espagnoles, et l’entreprise américaine, Flatiron Construction, qui a participé à la construction du pont de Port Mann à Vancouver. Le groupe californien, T.Y Lin International, qui a contribué à concevoir le pont Bay Bridge entre San Francisco à Oakland ainsi que le pont Hoover Dam Bypass reliant le Nevada à l’Arizona, fait également partie du consortium.

SNC-Lavalin fait l’objet actuellement d’accusations de corruption et de fraude par la Gendarmerie royale du Canada en lien avec des actes qui auraient été commis en Lybie. La firme québécoise est également soupçonnée d’avoir effectué des paiements douteux afin d’obtenir le contrat du Centre universitaire de santé McGill.

Interrogé sur la perspective de voir SNC-Lavalin reconnue coupable de corruption et de fraude, M. Lebel a souligné sa confiance envers la firme. « Nous avons des délais à respecter. On n’hypothétisera pas sur d’éventuels jugements. On analysera les choses au fur et à mesure, a-t-il ajouté. Je n’ai pas de doute que ce sera un pont exceptionnel. »

Il a insisté sur le fait que toutes les entreprises membres du consortium respectent le cadre d’intégrité de Travaux publics et services gouvernementaux Canada, qui ne prend en compte que la culpabilité reconnue de la firme ou des membres de son conseil d’administration, et non les accusations. M. Lebel a également assuré que des mesures de surveillance seront mises en place pour s’assurer que le projet soit réalisé comme convenu et que des mesures supplémentaires pourront être décidées si besoin. Toutes les étapes du projet seront surveillées par deux équipes d’ingénieurs, en plus des employés du gouvernement.

Les travaux préparatoires à la construction du nouveau pont, dont la durée de vie minimum doit être de 125 ans, débuteront dès la mi-mai. La date de fin de réalisation de l’ensemble du projet du corridor du nouveau pont a été devancée de 2021 au 31 octobre 2019.

Pour l’analyste financier Maxim Sytchev, directeur général et chef de la recherche de Dundee Capital Markets, le choix d’Ottawa en faveur de SNC-Lavalin est une bonne nouvelle. « La plus grande inquiétude des investisseurs était de voir si le gouvernement fédéral était prêt à accorder un contrat à un compagnie qui a fait l’objet d’une enquête de la Gendarmerie royale du Canada, explique-t-il. L’annonce d’aujourd’hui montre que la crainte de voir SNC-Lavalin bannie était exagérée. »

« Bien que l’octroi de ce contrat ne dissipent pas complètement les menaces judiciaires - le procès de SNC-Lavalin a été reporté au mois de juillet -, il constitue un solide vote de confiance en la capacité de l’entreprise à obtenir des contrats publics, qui représentent toujours le gros de l’activité de la division Infrastructure ainsi que de SNC-Lavalin O&M et 50% de celle de la division Énergie », a-t-il ajouté.

Avec la Presse Canadienne

 

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